Quand on est fan de PERSUADER, la patience est une véritable vertu. Huit ans d’attente après "When Eden Burns", c’est long, très long. Si au moins cela était expliqué par le fait d’une très grosse activité au sein de SAVAGE CIRCUS, on aurait pu admettre que. Enfin, Jens et Emil s’en vont pour se consacrer pleinement à PERSUADER, mais est-ce bien suffisant ? Ici, pour le coup, visiblement non.

Il y a quelque chose de terrible avec ce disque, c’est qu’il est très commun. Oh, ça déménage, là n’est pas le problème, mais les fans de BLIND GUARDIAN et de SAVAGE CIRCUS ne seront pas franchement étonnés à l’écoute de cet album, la voix faisant invariablement penser à celle d’Hansi Kürsch. Le rendu est toujours moins épique que chez le Gardien Aveugle, mais en fermant les yeux, on a vraiment l’impression par moments d’être en face d’inédits des Allemands sortis d’on ne sait quel tiroir ("Deep In The Dark", "Falling Faster"…).

Heureusement, le groupe place quelques surprises de temps en temps pour ne pas sombrer totalement dans la redite. Des petits vocaux Black ? Rien de bien imposant, mais sur "InSect", cela fait son petit effet. Des blast beats ? L’intro de "Falling Faster" vous contentera. C’est bien, cela permet à PERSUADER de proposer quelque chose de plus dense, de différent de ce que l’on trouve dans le Power Metal habituellement, mais c’est tellement noyé dans une formule archi convenue que cela passe presque inaperçu en définitive et que le groupe rate le coche.

La gueule de bois devient de plus en plus raide pour les Suédois. Le côté frapadingue de "The Hunter" que l’on retrouvait encore partiellement sur "Evolution Purgatory" réside par quelques petites touches qui nuancent un ensemble désespérément prévisible. Disons que huit ans d’attente pour écouter ce que j’appelle sans trop hésiter une déception, ça ne me file même pas une demi-molle. Quel dommage de gâcher un tel potentiel !