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The NIGHT FLIGHT ORCHESTRA - Internal Affairs (2012)
Par CANARD WC le 12 Novembre 2012          Consultée 10435 fois

On a pris l’habitude dans le Metal à ne plus être étonné. Nos groupes font à peu près tous ce qu’on « attend » d’eux sans qu’on puisse vraiment leur en vouloir. Nul doute qu’ils doivent se sentir un peu « piégés » dans leur carcan. Faut dire qu’on ne leur facilite pas la vie non plus… À la moindre sortie de route, la moitié des fans sautent en marche… sachant que, de toute façon, l’autre moitié de fans criera au manque d’inspiration et au « tournage en rond » au bout du cinquième ou sixième album. Je suppose que – juste pour s’amuser - certains d’entre eux aimeraient évoluer, proposer d’autres choses, sans « risquer » de perdre le peu de crédibilité et de fans acquis à leur cause. Aussi, faute de pouvoir se ressourcer, les Progueux bredouillent en rêvant de Jazz, les Thrasheurs hurlent en pensant aux Punks et les Blackeux aimeraient se prendre pour Wagner etc. Tout est pour le plus conforme dans notre terne monde musical. Surtout, ne pas bouger !

Seule alternative pour échapper aux conventions : monter son groupe d’un soir le temps d’un album pour tirer un petit coup musical vite fait bien fait (méthode dite à la « Josh Homme »). C’est sans doute de cette envie d’aller voir ailleurs, de changer d’air qu’est né ce "Internal Affairs". L’album a en tout cas le parfum de cette liberté qu’on s’octroie sauvagement, qui fait qu’en dehors de son carcan – même l’espace de quelques minutes – on respire bien mieux, on s’éclate, on redécouvre la vie et on prend un panard d’enfer avec le moindre truc ordinaire. Et le casting de cette école buissonnière est aussi paradoxal que la virée est iconoclaste.

Le hurleur Björn Strid et le guitariste David Andersson de SOILWORK, mais aussi Sharlee D’Angelo (ARCH ENEMY), Richard Larsson (VON BENZO) et Jonas Källsbäck (MEAN STREAK) ont décidé de reprendre à leur compte tout le chantre des années 60 et du proto Hard dégoulinant de bons sentiments. Bref, un hommage de fans improbables à des années lumière de leurs champs d’exercice habituel. Forcément, on passe du tout au tout : hurlements contre lignes de chant mélodiques, riffs trois tons sous terre pour des guitares coquines et fun, ambiances mortifères et double pédale au placard… Place à l’énergie positive, à l’amour avec du groove et des fleurs, quelques arrangements et de l’émotion délicate.

Un pari plus que risqué. NIGHT FLIGHT ORCHESTRA étonne autant qu’il laisse sur le cul. À commencer par Björn Strid qui renaît de ses cendres hurlantes pour se décréter véritable chanteur. Tout en feeling, il ose, interprète à l’ancienne, distille l’émotion sans jamais tomber dans le kitsch. À l’instar d’un Dio époque RAINBOW, il fait passer chaque titre par tous les états, donne de l’ampleur et rend tout meilleur. Alternant la vigueur, la douceur, la conviction, il est l’atout fort de la formation (écoutez ces variations sur "West Ruth Ave"), une métamorphose qui confine au miracle, qui mérite à elle seule le coup d’oreille. Et le respect.

Puis, il y a ce travail de réadaptation si fin et délicat qu’il laisse pantois. Des références nombreuses, parfaitement digérées, qui ne sentent jamais le pompage. Juste un terreau si riche que le résultat est évident. Piano taquin, arrangements symphoniques discrets, petits effets spéciaux… Le NIGHT FLIGHT ORCHESTRA s’amuse, propose ses compositions sans rougir et fait des parentés évidentes un faire-valoir. Le brassage est aussi large que riche : des EAGLES, en passant par CREEDENCE, BOSTON, GRAND FUNK RAILROAD mais aussi THIN LIZZY (bien sûr) et DEEP PURPLE. On navigue entre la fin des sixties et le Hard Rock premier, entre 1965 et 1975, entre Rock Folk fleuri et grattes antiques vrombissantes.

Comme si cela ne suffisait pas, NIGHT FLIGHT ORCHESTRA joue aussi la carte de la fausse piste. Notamment avec le grand LED ZEP lui-même. "Internal Affairs" s’ouvre donc sur un "Siberian Queen" au riff si proche du mythique "Immigrant Song" qu’on se demande comment le groupe va s’extirper de cette référence pour voler de ses propres ailes. Tout le talent de cette formation d’un soir qui a la ressource nécessaire pour jouer du clin d’œil juste ce qu’il faut, mais qui a une idée – bien à elle – derrière le riff légendaire. On « sent » LED ZEPPELIN sans qu’on nous l’impose, le groupe survole une vaste plaine de contrastes sans se perdre. Ni nous avec. Alors on continue de chercher du LED ZEP dans la mauvaise direction : hormis ce riff à la "Immigrant Song" le reste des références au zeppelin serait plutôt planqué dans les morceaux les moins en vue du "Physical..." (genre "Down By The Seaside")… Et pendant ce temps l’album se déroule, multiplie les œillades et vous donne l’étrange impression d’avoir déjà tout entendu cela quelque part. Mais où ?

Tout le long de son album, NIGHT FLIGHT ORCHESTRA va vous submerger, vous emmener, vous plonger dans un songe « so sixties ». Ce tour du monde du Rock Dur d’antan en douze titres et une heure (l’album est truffé de références géographiques en tout genre) s’écoute avec outrance. Il demande de l’attention, mais mérite assurément une courbette tant il était si peu évident.

Oui, on a pris l’habitude de ne plus être étonné. Mais encore moins d’être bousculé de cette façon.

Note : 4/5.

Morceaux préférés : "West Ruth Ave" et "1998"

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   CANARD WC

 
   JEFF KANJI

 
   (2 chroniques)



- Björn 'speed' Strid (chant)
- David Andersson (guitare)
- Sharlee D'angelo (basse)
- Richard Larsson (claviers)
- Jonas Källsbäck (batterie)


1. Siberian Queen
2. California Morning
3. Glowing City Madness
4. West Ruth Ave
5. Transatlantic Blues
6. Miami 5:02
7. Internal Affairs
8. 1998
9. Stella Ain't No Dove
10. Montreal Midnight Supply
11. Green Hills Of Glumslöv
12. American High



             



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