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ROCK-ATMOSPHERIQUE  |  STUDIO

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1995 Mandylion
1997 Nighttime Birds
  In Motion (dvd)
1998 How To Measure A Plan...
2000 If-then-else
2006 Home
 

- Style : Flowing Tears, Daniel Cavanagh , Dool, Vetrar Draugurinn, Autumn, Beyon-d-lusion, Lands Of Past, Lacuna Coil, Evanescence
- Membre : Vuur, The Gentle Storm, Devin Townsend Project
- Style + Membre : Anneke Van Giersbergen , Octavia Sperati, Orphanage
 

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The GATHERING - Disclosure (2012)
Par WËN le 28 Octobre 2012          Consultée 8572 fois

On ne va pas vous refaire toute l'histoire, pour peu que vous vous intéressiez à cette chronique, il est fort à parier que vous savez déjà à quoi vous en tenir quant à l'historique de la formation batave. Pour les autres, sachez qu'après des débuts hésitants, THE GATHERING a finalement connu son âge d'or dans la seconde moitié des années 90 grâce à son magnifique Doom atmosphérique ("Mandylion" (1995), "Nighttime Birds" (1997)) conduit par la magistrale Anneke Van Giersbergen. De fil en aiguille, le groupe a su étoffer son univers le rendant plus intimiste tout en tendant inexorablement vers le Trip-Rock ("How To Measure A Planet ?" (1998), "If_Then_Else" (2000)) puis le Trip-Hop ("Souvenirs" (2003)). Que de belles choses. Une période dorée et couronnée de succès, clôturée en une apothéose électro-acoustique avec cette superbe relecture de son répertoire qu'est "Sleepy Buildings" (2004).

La suite, malheureusement, va quelque peu venir ternir ce constat idyllique, les dissensions et les ressentis prenant le pas sur la cohésion indispensable à tout groupe. Dans ce climat délétère, le tout juste décent "Home" (2006) ne parviendra à garder l'illusion qu'au gré d'une poignée de titres. La suite, nous la connaissons tous, THE GATHERING se sépare de son emblématique chanteuse qui part pop-rocker vers d'autres horizons avec AGUA DE ANNIQUE tout en enchainant les collaborations (Danny Cavanagh et ANATHEMA, le DEVIN TOWNSEND PROJECT, MOONSPELL, AYREON, GIANT SQUID, NOVEMBERS DOOM, etc.). De leur côté, les Néerlandais, après avoir émis l'idée de poursuivre avec plusieurs chanteurs non-attitrés, recrutent finalement Silje Wergeland de chez OCTAVIA SPERATI (dont le chant ne dépareille pas avec celui de sa prédécesseuse) et nous offrent "The West Pole" (2009), un disque aux compositions atmosphériques empruntes d'un certain spleen, envoutant aux premières écoutes, mais sur lequel je ne suis que peu revenu par la suite.

A la découverte de ce "Disclosure", nous nous apercevrons vite que cette nouvelle livraison s'inscrit dans la droite continuité de son ainée, reprenant là où cette dernière s'était arrêtée : cette production cristalline, cette batterie en apesanteur, la voix de Silje propre au propos, tout y est semblable sur la forme, de premier abord. Le fond de l'air y est toujours frais et tout aussi cotonneux. Et pourtant, sur le fond, on notera rapidement quelques subtils changements, la formation faisant honneur à sa réputation et se refusant donc à toute stagnation d'un album à l'autre. Là ou "The West Pole" était plutôt direct et maladroitement partagé entre des titres courts orientés Rock et d'autres, plus longs (parfois trop), plus basés sur les atmosphères, l'assemblée hollandaise, en ayant terminé de ses doutes quant aux 'qu’en-dira-t-on' de sa nouvelle vocaliste, nous propose cette fois-ci un album plus équilibré, plus abouti et regorgeant d'idées. Le nouveau line-up a gagné en maturité et cela se sent, "Disclosure" formant un tout plus élaboré et mieux construit, résultat d'un véritable travail de groupe (rappelons que sur "The West Pole", tous les instruments avaient été enregistrés avant les lignes vocales, ne laissant que peu de latitude à Silje Wergeland pour y apposer son chant).

D'emblée deux morceaux vont se détacher du lot. A tout seigneur, tout honneur : le délicat "Heroes For Ghosts", présenté au public sous forme d'EP digital (et gratuit) il y a déjà plus d'un an, s'inscrit parmi ces magistraux titres fleuves qu'ont été "Travel" ou "Black Light District" à leur époque. La grâce dégagée de cette composition, la subtilité de ses cordes, le caractère hypnotisant de sa trompette : tous les ingrédients sont réunis pour en faire une des pépites du répertoire des Hollandais, un diamant dont ce "Disclosure" en serait l'écrin. Le second morceau à ainsi attirer l'attention est le bien nommé "Meltdown", surprenant à bien des égards, à commencer par sa construction progressive qui, sous ses abords Rock conduit par le chant de Franck Boeijen (clavier, s'essayant ainsi à l'exercice), va rapidement se métamorphoser, par des jeux de transition subtils, en un quelque chose de plus atmosphérique et de terriblement fascinant. Soutenu par un clavier qui égraine ses notes comme autant de gouttelettes et qui tente de nous noyer dans un océan de volupté, l'apport de la trompette y est, là aussi, prépondérant.

Rassurons-nous, même si d'emblée ces deux titres parviennent à tirer plutôt facilement leur épingle du jeu, le reste est loin d'être anodin pour autant. Nous pouvons percevoir, au travers des atmosphères développées ici par l'Assemblée, une formation désireuse de se recentrer sur ce qui lui plait, ses envies, ses inclinaisons personnelles; sa soif d'expérimenter, de retour, étant demeurée intacte. Attardons nous sur les guitares également. Les frères Rutten clament leur grand retour depuis quelques albums déjà, mais pour la première fois depuis bien longtemps celles-ci, discrètes mais primordiales, utilisées à bon escient, ne paraissent ni forcées ni déplacées, s'accordant idéalement avec la direction artistique prise par le quintet. Parfois Trip-Rock ("Missing Seasons", "Paralyzed" assez inquiétant dans ses sonorités et sur lequel Anneke aurait fait des ravages), parfois plus Rock ("Paper Waves"), THE GATHERING nous entrainent avec eux dans leur univers à la croisée de ses opus passés que sont "Souvenirs" pour les sonorités et le trip éthéré, "How To Measure A Planet ?" pour sa construction et ses titres ambitieux, "If_Then_Else" pour certaines touches plus organiques et, bien sûr, "The West Pole" pour son approche plus actuelle.

Le travail sur les sonorités, de la guitare comme du clavier, est bien réel et ces dernières s'en trouvent soignées et variées. Le groupe semble même s'en amuser, nous présentant sur le duo "Gemini" deux interprétations différentes, l'une électrique et l'autre acoustique orientée piano/voix, d'une base commune. Le résultat reste sympathique, bien qu'il ne s'agisse pas non plus d'un des moments forts de l'album. A l'inverse, "I Can See Four Miles" (là aussi un long titre dans la veine de "Black Light District") qui se démarque peut être moins rapidement qu'un "Heroes For Ghosts" ou qu'un "Meltdown", propose lui aussi son lot de (très) bonnes idées, laissant la basse de Marjolein Kooijman poser son groove, en douceur, pour se muter petit à petit en un instrumental noisy-electro-tribal du plus bel effet, où la tension palpable tissée par les guitares et (encore) ce violon, n'attend qu'une occasion pour éclater. Nous terminerons cette analyse par quelques mots à propos du chant de Silje Wergeland, qui fait ici des merveilles et ne manquera pas de faire chavirer votre petit cœur en de maintes occasions ("Paralyzed", "Gemini II", "Heroes For Ghosts", "I Can See Four Miles", etc.). La Norvégienne qui cherchait encore ses repères sur "The West Pole", déploie ici tout son talent et sans faire oublier sa prédécesseuse (là n'est pas son but après tout … et les deux chanteuses ne jouent pas dans le même registre émotionnel de toute façon) parvient néanmoins à lui tenir la dragée haute, nous gratifiant de quelques envolées absolument sublimes.

D'une manière générale, si vous avez apprécié la période plus expérimentale de THE GATHERING, comprenez par là les années 1998-2003, "Disclosure" pourrait bien vous combler, tant le groupe sait emprunter intelligemment à tel ou tel de ses albums et ce, sans se répéter. Si comme moi, vous n'attendiez rien de particulier de cet opus, hormis peut-être une légère déception, le groupe devrait parvenir à vous prendre totalement à contre-pied, réussissant le tour de force de se réapproprier sa propre œuvre tout en actualisant sa formule, transcendant ainsi vos émotions de fort belle manière.

Un retour en grâce salutaire qui mérite d'être salué ! 3,5/5 arrondi à 4 pour la surprise.

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Par VOLTHORD




 
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- Silje Wergeland (chant)
- René Rutten (guitare, chœurs)
- Frank Boeijen (claviers, chant, chœurs)
- Hans Rutten (batterie, chœurs)
- Marjolein Kooijman (basse, chœurs)


1. Paper Waves
2. Meltdown
3. Paralyzed
4. Heroes For Ghosts
5. Gemini I
6. Missing Seasons
7. I Can See Four Miles
8. Gemini Ii



             



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