Si vous me dites "Icarus", il y a trois choses qui me viennent à l'esprit.

Dans l'ordre :

1) "Flight of Icarus".

A la base je détestais "Piece Of Mind", j'ai appris à aimer l'album via ce titre. Dans le genre épique, c'est l'un des meilleurs d'IRON MAIDEN. Le refrain me tue et Dickinson me fait quelque chose à chaque fois.

2) Le mythe d'Icare.

Tout le monde connait cette histoire du mec qui vole trop près du soleil avec ses ailes de cire. On sait tous que c'est des conneries vu que d'un point de vue atmosphérique si Icare avait voulu se rapprocher du soleil, il se serait pelé grave et ses ailes n'auraient jamais fondu. Je le sais parce que j'ai déjà sauté en parachute et je peux vous dire que faut prévoir une petite laine. Bref, n'importe quoi. Ce qu'on oublie de dire d'ailleurs, c'est que c'est le père d'Icare, Dédale, qui avait fabriqué ces ailes pour lui permettre de s'échapper de la Crête, de Minos et du minotaure. Dans une ultime recommandation, Dédale aurait dit à son fils : " Vole pas trop près du soleil fiston parce que sinon ça va fondre et vole pas trop près des mers parce que sinon tu vas être trempé et t'auras la crève ". Mais grisé par la sensation de voler, Icare s'emballe, oublie ce que son vieux lui a dit et c'est donc sa faute s'il se croute, il peut pas dire qu'il a pas été prévenu.

3) Kid Icarus

C'était un jeu sur NES (1). A l'époque, ce truc m'avait complètement fasciné, j'avais joué à la démo sur une borne de démonstration pendant des heures. Toutes les 10 minutes, le jeu se réinitialisait et je recommençais du début.


Comme vous commencez à le comprendre, je n'ai pas tellement envie de vous cause de ce "Icarus" de DEW SCENTED, sauf qu'au bout d'un moment, va falloir quand même que je me décide à le faire. Je suis tout de même payé à la ligne, ça va finir par se voir. Ceci étant, avec mes conneries, l'air de rien, je vais arriver à dépasser ma page Times 12 ce qui constitue quelque part un exploit aussi affligeant que vain.

DEW SCENTED tient un truc. Ca fait des années que je le dis. Leur Thrash moderne qui encule (certains parlent de "Thrash-core" a les moyens de se faire une place dans notre paysage musical encombré comme le périphérique à 18h. DEW SCENTED a un son, une énergie dévastatrice et de quoi faire la liaison entre le jeune public des Metalcoreux et les vieux loups Thrasheurs.

Sauf que ça fait "plouf". Une fois de plus. Et ça en devient inquiétant car :

"Incinerate" > "Invocation" > "Icarus"

Soit du 3/5 qui rétrograde en deuxième et qui finit avec un 1/5 vraiment pas folichon et désepérant.

DEW SCENTED est en perte de vitesse, tourne à plein régime sans la moindre inspiration. Le groupe riffe dans le vide mais fait beaucoup de bruit, DEW SCENTED tape sur des bambous et ça ne sert à rien, on espère juste qu'au moins ils se font du bien. Alors leur Thrash fonce droit devant lui, à tout berzingue et sans savoir où il va. Onze titres et 43 minutes qui ne servent à rien,à tel point que c'en est grotesque (seul "Storm Within" défouraille bien). Avec "Icarus", DEW SCENTED fait la démonstration qu'il est loin d'être évident de faire du bon Thrash et que le savoir-faire ne se trouve pas sous un fer à cheval. Dans ces cas-là, le Metal peut présenter des signes de vacuité abyssaux.

DEW SCENTED a une petite marotte : chacun de leur album commence par la lettre "i". Je ne saurais trop leur conseiller pour leur prochaine livraison de prendre un peu plus de temps pour nous proposer un album qui s'appellerait "Inspiration".

Note : 1/5.

Morceau préféré : "Storm Within".

(1)http://www.youtube.com/watch?v=ruMWWZ8axeY