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THRASH METAL  |  STUDIO

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DEW SCENTED - Invocation (2010)
Par CANARD WC le 23 Juillet 2010          Consultée 3244 fois

Ne me demandez pas pourquoi, j’ai toujours eu de la sympathie pour DEW SCENTED.

Pourquoi ?

Je viens de vous dire de pas me le demander rhooolalala que vous êtes pénibles.

Pourtant, dans le genre « groupe pas extraordinaire » (voire carrément décevant), les Allemands se posent là ou ici (ça dépend). Aucun album génial, peu d’idées, un Thrash aussi transcendant qu’un discours de Roselyne BACHELOT ; bref DEW SCENTED c’est du brutal, direct et zéro frisson garantie à la ligne d’arrivée.

Il n’empêche qu’à chaque nouvel album, je suis un peu excité (si si), presque emballé rien qu’à l’idée de me repaître de ce Thrash sans relief. Je prends du bon temps – presque honteusement – j’ai l’impression d’entendre un groupe « dans son élément », taillé pour me plaire et – quelque part – ça le fait. D’aucuns diront que ça suffit et je connais même un ami pochtron qui dirait plus sobrement que « ça fait du bien pour où ça passe ». Précisément ce que je ressens avec DEW SCENTED.

Moi je dis que de temps en temps il faut se satisfaire des petits plaisirs simples (1). Parfois, une bonne brutasserie, ça fait plaisir juste ce qu’il faut, le temps d’éteindre son cerveau et de ranger son esprit d’analyse au placard. Je suppose que pas mal d’amateurs de Heavy se délectent de PRIMAL FEAR pour des raisons similaires et je suppute que nombre de fans d’AC/DC prennent le même plaisir coupable à écouter AIRBOURNE autant que moi avec DEW SCENTED (2) donc pas la peine de me jeter des pierres en hurlant. Parce que de temps en temps, ça fait du bien de ne pas bouder son petit plaisir, on a envie d’arrêter de faire son bégueule et juste envie de prendre son pied déraisonnablement sur un truc qu’on sait un peu bidon. Tout bêtement.

C’est uniquement dans cette optique que vous pourrez apprécier DEW SCENTED.

Car à y regarder de plus près, pas de quoi faire des sauts périlleux de joie : ça riffe banal, ça braille sans ciller, l’ensemble est à peine accrocheur et vous déboule dessus avec la finesse d’un HUMMER. A faire passer DEATH ANGEL ou ANTHRAX pour du Mozart.

Bien entendu, il y a ce « fluide slayerien » qui sauve la baraque : cette vitesse d’exécution, ce tempo de malades et cette agressivité ahurissante transforment ce Thrash fondamentalement passe-partout en une simili machine de guerre. DEW SCENTED remplit sa tâche, c'est-à-dire taper vite et fort. Etourdis que nous sommes, on croit pressentir de la magie, derrière ces coups de boutoir, on pense à la sauvagerie bestiale des vieux SEPULTURA, on rêve d’un nouveau SLAYER allemand qui renverrait KREATOR à la niche. Malheureusement, si "Invocation" est un défouloir impitoyable, il est aussi efficace que fugace. Brutal et sans appel, cet album vous tombe dessus comme un seau d’eau froide jeté du 7ième étage et ne vous laissera qu’une paradoxale impression de fraîcheur violente. Même après une dizaine d’écoutes, on ne retient que des bribes de ce Thrash implacable, preuve s’il en est que si la rudesse a du bon, elle est malheureusement que trop rarement mémorable.

Donc mêmes symptômes et mêmes écueils que lors du précédent "Incinerate" (qui avait au moins le mérite de nous étonner un peu en y allant franco). Rien que pour cette raison, il semble difficile d’accorder un bon vieux 3/5 « nimien » sans risquer de décevoir nos lecteurs les plus crédules. Et si je vous la fais courte en quelques « tirés » sentencieux :

•Oui, "Invocation" est similaire à "Incinerate". Pas moins, pas mieux.
•Oui, "Invocation" n’apporte rien de nouveau sous le soleil.
•Oui, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écouter quand même.
•Et non, ça veut pas dire que c’est un bon album. C’est juste un album « de plus ».

Voilà.

Bref, "Invocation" est au Metal ce que Williams SAURIN est à la gastronomie. Un mal nécessaire, parfois utile quand vous avez oublié de faire les courses, qui remplit parfaitement sa fonction de bouche-estomac. Et encore, même en matière de cassoulet, il y a moyen de faire des nuances, tant il existe un monde entre la galaxie SAURIN et les tables authentiques qu’on trouve dans la banlieue toulousaine. Même sur Paris, suffit d’aller jeter une papille « Chez Papa » (3) pour se faire un début d’idée.

Mais comme de temps en temps une bonne boite de cassoulet tiédasse qu’on bouffe avec les doigts avec un bon litron de Côtes-du-Rhône, y a que de ça de vrai (hips) je conclurais ce papier chaotique par une citation des "Chroniques de la haine ordinaire" de mon ami DESPROGES (dans "Bafrons" - 13 mai 1986) :

« Ce qui tendrait à prouver qu’on n’est pas fait pour le raffinement, en tout cas pas tous les jours, et que le cochon qui sommeille en nous, tandis que nous bouche-en-cul-de-poulons des mets exquis et des vins nobles en nos tavernes choisies, ne demande qu’à se réveiller pour engloutir dégueulassement des rations militaires qu’un éthiopien affamé repousserait du pied »


Note : 2,5/5 (avec indulgence et grandeur d’âme)


Morceau préféré : Arise From Decay



(1) Je vous renvoie au film « Zombieland » pour une application plus pragmatique de cette morale insouciante.

(2) J’ai même entendu dire qu’un certain Heavy REM – grand défenseur de la mélodicité – serait un adepte de SABATON alors bon (http://inoxydable.over-blog.com/article-5-lignes-pour-5-ecoutes-a-veut-pas-dire-que-c-est-mauvais-a-veut-dire-que-c-est-vite-vu-52731030.html).

(3) http://www.chezpapa.com/ : dites que vous venez de la part de « Canard » on vous offrira un air déconfit.

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- Leif Jensen (chant)
- Marc-andree Dieken (batterie)
- Alexander Pahl (basse)
- Martin Walczak (guitare)
- Michael Borchers (guitare)


1. Downfall
2. Arise From Decay
3. The Invocation
4. Have No Mercy On Us
5. Artificial Life
6. Condemnation
7. Totem
8. Torn To Shreds
9. Revel In Contempt
10. A Critical Mass
11. Global Hysteria
12. Slaves Of Consent



             



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