Que de tribulations dans la musicalité de JFAC. Sans revenir sur les différentes directions artistiques du groupe, ici, nous sentons une maîtrise d'un genre qu'il ont façonné à leur image. Il leur a fallu beaucoup de temps pour trouver leur véritable créneau mais voici poindre une stabilité, semble-t-il, avec ce E.P. nommé "Gloom" (faisant référence à leur autre E.P. "Doom" ? Oui, en ce qui concerne l'intonation mais non pour le reste).

Quatre titres pour se remettre à flot. Compos rapides avec quelques passages lents, voix plus travaillée (et plus variée, donc) accompagnées de riffs foncièrement Death. Quant à la batterie, son jeu est continuellement en mode changement et c'est aussi un festival de petits roulements bien sentis.

Si l'originalité n'est plus de mise, reconnaissons l'impact sauvage que JOB FOR A COWBOY a sur nous. La voix qui se remet régulièrement en mode agressif (plus aiguë, si vous voulez) accentue la nervosité ambiante. Bien sûr, le niveau technique est élevé mais voilà, ce sont des soli déjà entendus de-ci, de-là - quoique plus mélodiques que speedés - et certains riffs sont fort conventionnels, je l'admet. Pourtant, il y a un regain d'intérêt de ma part à son écoute - le truc ? C'est que je ne m'emmerde pas quand il tourne dans le lecteur CD (contrairement à "Ruination"). Par contre, si vous voulez être surpris, outre le fait que c'est bien ficelé, vous serez automatiquement déçu, sachez-le !

Ça "blaste" bien comme il faut et l'alternance de certaines rythmiques véloces et "thrashisantes" avec celles, disons plus lourdes et lentes, rendent les compos attrayantes. Ce qui augure une positive espérance pour l'arrivée de l'album "Demonocracy", l'année suivante (voir chronique s'y rapportant).

Donc, oui, nous reconnaissons d'emblée le son et la particularité du groupe. Et non, ce n'est pas un E.P. qui fera date. L'essentiel pour les fans - déjà divisés quoique que JFAC décide par la suite ! - est de sentir un gros potentiel chez ces Américains. A suivre...

Petite explication sur ma note : un 2/5 pour l'originalité. J'aime l'écouter mais, en ce qui me concerne, il n'est pas foncièrement génial non plus. Alors pourquoi ai-je attribué un 3/5 à "Ruination" ? Parce qu'il est de bonne facture malgré mon ennui à son audition. Et je rajouterai qu'ils avaient osé le changement (effet mode ? peu importe) alors qu'ici, JFAC peaufine et retravaille ses acquis sans prise réelle de risque.