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DEATH METAL PROGRESSIF  |  STUDIO

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JOB FOR A COWBOY - Moon Healer (2024)
Par REMISSA le 17 Mars 2024          Consultée 944 fois

Les groupes de musique, c'est un peu comme les personnages de "Game Of Thrones". Si on ne voit pas, ou n'entend pas explicitement leur trépas, c'est qu'ils sont toujours vivants même si la mise en scène nous laisse penser l'inverse. Ainsi, tout comme Stannis n’a peut-être jamais passé l'arme à gauche, JOB FOR A COWBOY revient comme si de rien n’était d'entre les morts dix ans après l'excellent "Sun Eater"... n'ayant jamais annoncé de split, finalement !

Et dans un battement de cil, l'histoire cryptique et ésotérique instaurée dans l'opus de 2014 se poursuit également sans hiatus, et approfondit le background tortueux du protagoniste. Le malheureux s'enlise dans la consommation de substances psychotropes en vue d'atteindre une illumination ou une épiphanie, qui ne le conduiront sans surprise que vers une folie profonde, une perte de son être, et de son humanité, à en juger par ses dernières élucubrations (issues du promotionnel "The Forever Rot") :

"I no longer sense a ghost inside my carbon-based vessel
The grief is horrendous
But I rest in comfort of knowing
My soul is eternal and my consciousness endless"


Une chose est sûre, nous sommes bien loin des sentiers battus et bâtards du Deathcore brut de pomme des premiers jours qui a bâti les premières gloires des Arizoniens. Depuis, les membres ont pu se construire une carrière de zicos en parallèle de JFAC, et ont ainsi pu aiguiser leurs armes pour produire huit titres à la fois complexes et ciselés. Nick Schendzielos, seul membre du quartet à ne pas évoluer dans SERPENT OF GNOSIS, donne le "La" (c'est le cas de le dire vu l'accordage en A standard) avec sa basse perceptible à tout instant et rythmant fermement ses collègues. Sans pouvoir bénéficier d’autant de liberté que dans le projet NUCLEAR POWER TRIO (que je vous somme d’aller écouter pour garantir votre droit à la déconnexion du cerveau), on sent tout le Funk ou du moins le groove qui transpire à chaque titre, et qui doit être réprimé pour coller au registre Death strict.

La recette, fonctionnant donc diablement efficacement depuis "Sun Eater", est généreusement renouvelée tout du long de cette galette pouvant paraître homogène de prime abord en l'abordant superficiellement. Concrètement, la plupart des morceaux pourrait correspondre à une simple extension à "Eating The Visions Of God", mais recèlent de moments de lucidité qui laisseront pantois face à l'ingéniosité des séquences injectées de-ci de-là. Une astuce est pour cela employée à de nombreuses reprises : consistant à entamer un solo d’apparence classique, et à le faire glisser sur des plans jazzy ou funky incongrus, ou en haussant la technicité brutalement d'un cran pour démontrer, s'il le fut nécessaire, la maîtrise générale de leur art. Les trente secondes du premier solo de "The Agony Seeping Storm" en sont l'illustre démonstration, glissant peu à peu dans une clairvoyance et une justesse de composition à la fois dans la violence et la musicalité. La désinvolture et l'insolence de ce procédé fait écho à d'autres formations talentueuses comme ALLEGAEON, partant dans des envolées surprenantes mais jamais saugrenues, tout en gardant une intensité de riffing qui ne faiblit jamais.

Le chant écorché de Davy colle adéquatement à l'ambiance pesante et sans éclaircie tout du long de l'album, tout en ayant conservé son ADN Deathcore, confère sa diction à la fois claire et écrasante lors des breaks, pas si nombreux au demeurant (ou écœurant tout du moins).

Quelques titres iront même s'aventurer sur des contrées exotiques, à l’instar de "The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out the Moon", et sa rythmique subrepticement Djent, plus que bienvenue. En 2024, il est difficile de n'avoir qu'une corde à son arc et de n’évoluer que dans un genre pour être mémorable, et JOB FOR A COWBOY l’a bien compris en naviguant avec aisance entre les styles dans le vent, tout en gardant son authenticité et son statut de pionnier.

Passé tous ces constats et ces éloges, une question, certes triviale, demeure : "Moon Healer" valait-il l'attente d'une décennie ? En toute subjectivité, certainement. Constat facile une fois que l'attente est derrière nous cela dit, mais il trône désormais comme la pièce de maturité qu'il manquait au puzzle JFaC. Cela peut paraître prématuré car l'année commence tout juste, mais voici tout de même logiquement mon premier AOTY.

Note réelle : Un très gros 4/5.

Morceaux préférés : "The Agony Seeping Storm", "The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out the Moon", "Beyond The Chemical Doorway".

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   REMISSA

 
  N/A



- Jonny Davy (chant)
- Alan Glassman (guitare)
- Nick Schendzielos (basse)
- Tony Sannicandro (guitare, backing vocals)
- Navene Koperweis (batterie)


1. Beyond The Chemical Doorway
2. Etched In Oblivion
3. Grinding Wheels Of Ophanim
4. The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out The Moon
5. Into The Crystalline Crypts
6. A Sorrow-filled Moon
7. The Agony Seeping Storm
8. The Forever Rot



             



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