Je dois dire que cette année, pour mon premier Hellfest, j'ai pu assister à une expérience plus qu'intéressante. Pouvoir assister à un concert des GUNS et à celui de SLASH à un jour d'intervalle. Pour le premier, en tête d'affiche, une scène travaillée à outrance, une dizaine de musiciens, un Axl Rose qui fait des allers retours sous une sorte de tente entre tous les titres, zéro communication, et même des cinématiques sur écran géant d'une fille faisant du yoga dans son jardin pendant un titre (wtf?). Pour le second, ambiance minimaliste, cinq musiciens et à peu près autant d'amplis sur scène. Une sobriété et une énergie sans pareil. En bref, le côté Rock n'Roll est préservé. Alors, pourquoi donc pointer ces différences en introduction? Justement parce que ce nouvel album de SLASH est à l'image de ce show donné au Hellfest. C'est sobre et ça a de la gueule. Mais, rentrons dans le vif du sujet si vous le voulez bien.

Après un album hybride pour lancer sa carrière solo (hors SLASH'S SNAKEPIT, son précédent groupe),
le navire a définitivement pris le large. Ici, il n'y a plus d'invités. Nous avons bel et bien le droit à un véritable album "solo", avec des musiciens attitrés, et qui plus est, les mêmes sur tous les titres. Ces musiciens, excepté un autre guitariste qui a disparu lors de l'enregistrement, sont ceux que SLASH avait engagés pour la tournée suivant la sortie de son premier opus. Excellent line-up que l'on pouvait déjà voir sur le live du guitariste sorti il y a peu. Myles Kennedy retrouve son poste derrière le micro, Todd Kerns est à la basse et Brent Fitz se retrouve derrière les fûts. Slash quant à lui s'occupe évidemment de toutes les parties de guitare, ce qui était déjà le cas sur le précédent album. En bref, Slash est devenu SLASH, un vrai groupe, à part entière, constitué de personnalités différentes et travaillant ensemble.

Ce qui marque particulièrement lors de la première écoute, c'est l'aspect brut de décoffrage de ce disque.
On a véritablement l'impression d'entendre quatre mecs jouer dans un garage et enregistrer le tout.
C'est tout d'abord dû au fait que l'enregistrement a été fait à l'ancienne, sur des bandes analogiques, et non numériques. Et ensuite, la production générale de l'album fait que celui-ci, que ce soit au niveau des guitares ou de la batterie, a un son très sec, et brut. Encore une fois, cela va dans la direction globale de l'album, à savoir procurer à l'auditeur une bonne grosse dose de Rock n'Roll.

Si l'on rentre directement dans le vif du sujet avec le titre "Apocalyptic Love", on se rend compte que l'album présente une très grande homogénéité. En fait, tous les titres se valent à peu près, à l'exception de certains qui constituent de véritables montées en puissance: "You're A Lie", "We Will Roam", "Anastasia" et "Bad Rain". D'un avis purement subjectif, ce sont pour moi les titres sur lesquels reposent l'album, et qui lui donnent sa particularité et son identité. Cela nous permet également de constater que cet album présente un côté pop indéniable, à la limite du easy-listening. Rien de décevant là dedans, cela amène une certaine fraîcheur au tout. On se rend compte en fait que l'album a un côté très simple avec des titres dépassant rarement les trois minutes et trente secondes.

Concernant le jeu de guitare à proprement parler, SLASH n'a rien perdu de sa superbe. Un des titres cité précédemment, "Anastasia" viendra confirmer mon propos. Avec une ligne mélodique inspirée du classique, et un solo tout en feeling, on ne pourra rien reprocher au jeu du guitariste. D'autant plus qu'il a trouvé sur cet album un son de guitare parfait, rageur et agressif, tout en gardant une certaine finesse! Seulement voilà, être un guitar-hero ne fait pas tout, et on pourra reprocher au groupe quelques failles dans le songwriting. Des titres plus faibles, et sans grand intérêt parsèment l'album. Une sorte de remplissage poussif dont on aurait pu se passer. Pour exemple, "No More Heroes", bien en dessous du reste de l'album. Et pourtant, malgré ce reproche, on sent qu'ils se sont fait plaisir à enregistrer ces titres.

Quant à Myles Kennedy, devenu en quelque temps le parfait complice de SLASH, sa voix me semble plus nasillarde qu'à l'accoutumée sur cet album, alors en ce qui me concerne, j'ai parfois eu du mal à l'écouter d'une traite, justement à cause de cette voix qui a fini par me déranger. Chose qui ne m'était jamais arrivée en écoutant ALTER BRIDGE, son autre groupe. Quant aux autres musiciens, malgré le fait qu'ils soient excellents, on sent pertinemment qu'ils sont là pour coller au cahier des charges de Slash, ni plus ni moins, étant donné qu'aucune part de leur personnalité ne ressort vraiment du tout.

En bref, SLASH ne révolutionnera pas le Hard Rock avec cet album. Il y appose juste une pierre de plus, venant solidifier un édifice auquel il a déjà beaucoup contribué tout au long de sa carrière! A écouter, surtout si vous n'aviez pas aimé son premier album solo, vous ne serez pas déçus!

Note réelle: 3,5/5