Dix ans de carrière pour les Allemands de STORMWARRIOR ! Parrainé à ses débuts par un Kai Hansen élevé en mentor, la troupe menée d’une main de fer par Lars Ramcke, son guitariste-chanteur, sort un quatrième opus devant faire honneur à la qualité de ses trois précédents efforts studio. Toujours axé sur une imagerie Viking vantant les faits d’armes Scandinaves, STORMWARRIOR avait fort à faire pour donner un digne successeur à "Heading Northe" qui m’avait bien séduit en son temps.

Comme on ne change pas une formule gagnante, on reprend les atours du précédent opus, jusque dans l’artwork qui garde le camaïeu, violet cette fois-ci (il était bleu sur "Heading Northe"). Après une intro de rigueur (toujours inutile mais de tradition), les chevaux sont lâchés avec le titre-éponyme. Chœurs guerriers, batterie vrombissante servant des déferlantes de double grosse caisse, guitares acérées et véloces, soit tous les poncifs qu’ont mis en place leurs compatriotes d’HELLOWEEN sur "Walls Of Jericho". STORMWARRIOR ne s’en est jamais caché, il voue une admiration sans borne à Kai Hansen. Le plus épatant étant sa capacité à reproduire le songwriting du grand-père du Power Metal ; chaque morceau de la galette est une démonstration d’efficacité et si on tire un trait sur l’originalité, les mélodies font plutôt mouche, tout en ayant recours à des recettes maintes fois éprouvées.

Le groupe, stabilisé par l’arrivée de Yenz Leonhardt (pas un perdreau de l’année, le gazier ayant déjà sévi dans IRON SAVIOR et SAVAGE CIRCUS), dégaine un morceau-titre ultra-fédérateur, si l’on arrive à s’accommoder du chant particulier de Lars Ramcke, à mi-chemin entre Phil Collins et Kai Hansen. Les soli sont une nouvelle fois efficaces malgré leur manque évident de créativité.
C’est d’ailleurs là le défaut majeur de cet opus : il s’écoute très bien et aucune faute de goût n’est à déplorer. Pourtant, ses morceaux se ressemblent un peu tous malgré un désir évident de varier. Mais la notion de variété n’est pas la même chez STORMWARRIOR que chez BLIND GUARDIAN c’est évident. Si "The Ride Of Asgård" est plus mid-tempo, la double grosse caisse omniprésente ne permet pas véritablement de trancher nettement avec "Heathen Warrior". Petite nouveauté cependant sur cet opus, Yenz Leonhardt vient par moments contrebalancer la voix de Lars Ramcke ("Fyre and Ice", "And Northern Steele Remaineth"). Ce dernier est particulièrement mis en valeur, et l’intérêt de ses parties basses est tout particulier, d’autant que le mixage de Tommy Hansen les a mises en exergue.

On pourra tout de même dégager de cette galette, le titre éponyme, au refrain ultra-fédérateur, "Bloode To Bloode", dans un esprit plus Hard que Heavy, et "The Valkyries Call", aux arrangements un peu moins frontaux et plus nuancés. Son tempo plus mesuré contribue certainement à le détacher et à en faire le sommet de l’album. "Ravenhearte" a le mérite de nous réveiller sur la fin de l’album, alors que la somnolence guettait en mettant la vélocité en avant. Voilà donc un album qui ne souffre d’aucune réelle faute de goût, si ce n’est une certaine redondance et un manque d’inventivité qui ne permettent pas d’évacuer la sensation de déjà-entendu qui prédomine et qui en vient à étouffer la qualité des morceaux. Pour résumer "Heathen Warrior" manque de fraîcheur.

Peut mieux faire !