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ELECTRO-ACOUSTIQUE  |  E.P

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ALBUMS STUDIO

1993 Focus
2008 1 Traced In Air
2014 Kindly Bent To Free Us
2021 Ascension Codes

E.P

2010 Re-Traced
2011 Carbon-Based Anatomy

DEMOS

1991 Demo 1991
2008 Promo '08
 

- Style : The Faceless, The Contortionist, Obscura, Spiral Architect, Serdce
- Membre : Monstrosity, Death, Osi, Gordian Knot, Aghora
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CYNIC - Re-traced (2010)
Par WËN le 28 Juillet 2012          Consultée 3022 fois

CYNIC, par définition, fait parti de ces groupes indéfinissables. Indéfinissables car insaisissables et insaisissables car en perpétuelle motion, n’ayant cesse, d’un malin mais innocent plaisir, de prendre son auditoire à contre-pied. Tenez, au hasard, "Focus" (1993) ; Ce statut "culte" qui lui colle au cul n’a rien de surprenant : en pionniers du techno-death (que je hais cette appellation), les membres de CYNIC repoussaient déjà avec ce premier jet, les limites fraîchement posées par leurs compatriotes floridiens d’ATHEIST et de DEATH (dans une moindre mesure). Transgressant les genres, le quatuor nous livrait là une galette death/thrash/jazzy foutrement appétissante, même si un peu chargée niveau garniture. Un statut qui sera d’ailleurs entériné par l’annonce, l’année suivante, du split de l’entité.

Quinze longues années s’écoulent ainsi sans d’autre nouvelle que les lointains échos des projets parallèles des quatre gonzes (PORTAL, GORDIAN KNOT, AEON SPOKE, AGHORA …), jusqu’à la fracassante nouvelle d’une reformation, puis l’annonce d’une tournée et d’un nouvel opus, le vaporeux "Traced In Air" qui laissera sur le carreau quelques fans des premières heures par son approche labyrinthique et résolument progressive au détriment de cette agressivité soi-disant de rigueur. Les temps changent.

Le contexte ainsi placé, l’annonce de cet EP au nom évocateur et présenté comme une relecture de compositions issues de son aîné d’album n’a provoqué au final que peu de remous, mis à part une certaine curiosité toute naturelle connaissant la nature virevoltante du combo, prompt à la mutation. Car c’est véritablement ce qu’opère ici CYNIC, une mutation, le temps de cette parenthèse discographique. En effet, si le fond reste le même (la majeure partie des compositions étant déjà connue de l’auditorat), sur la forme, là, oui, la métamorphose est concrète, CYNIC troquant, à l’instar de ce visuel épuré, ce qui lui reste d’agressivité pour des ambiances feutrées et plus intimistes. "The Space For This", par exemple, se voit introduite par une batterie synthétique tandis que la guitare, planante, se drape d’un léger voile tissé de flanger et de chorus, plaçant littéralement l’auditeur en apesanteur le temps de cette escapade électro-acoustique.

D’une manière générale, chaque morceau va se voir retravailler en profondeur : ainsi "Evolutionary Sleeper" soignant sa tessiture, invitera les guitares-synth à s’exprimer pour un rendu plus organique, ralentissant le tempo jusqu’à ce crescendo final aux accents plus rock. "King Of Those Who Know", elle, se tournera sur sa première moitié vers une ambiance jazzy typique des clubs New-Yorkais saupoudrée d’un assaisonnement tout électro, laissant à la basse fretless l’espace nécessaire pour étaler des élans qu’elle avait bien du mal à réfréner jusque là. Là aussi, la seconde moitié se voudra plus rock, nous dévoilant des incartades vocales mi-extrêmes mi-éthérées. Enfin, "Integral Birth" se la jouera ballade acoustique pour un résultat très touchant. Dénuée de batterie, et tout juste agrémentée de quelques nappes psychés, le groupe signe peut être ici la reprise la plus mémorable de ce panel, ceci-dit, connaissant déjà la qualité intrinsèque du morceau à l’origine, la surprise n’en est que relative.

Connaissant le caractère perfectionniste du duo Masvidal/Reinert (guitariste-chanteur et batteur, seuls membres rescapés de la formation d’origine), il n’est pas étonnant de s’apercevoir que tous les détails ont été peaufinés jusqu’au-boutisme afin que le tout s’articule le plus naturellement du monde. Outre la production cotonneuse, ce principe est logiquement poussé aux arrangements et aux soli retravaillés en profondeur et, fait notable, au vocodeur sur le chant de Masvidal (connu pour en irriter plus d’un) réduisant ainsi l’effet synthétique de celui-ci qui, dans ce cadre, eut été malvenu et peu approprié.

Alors, que nous reste t’il à vous dire sur ce "Re-Traced" ? Vous parler de l’inédit bien sûr ! Car un EP 5-titres composé seulement de quatre morceaux, c’est inattendu, même chez CYNIC, n’est-ce pas ? Surtout qu’avec cet ultime "Wheels Within Wheels", les floridiens signent ici un très bon morceau, à placer parmi les pépites de leur discographie : frais, imprévisible et accrocheur, addictif même, procurant cette trop rare envie de relancer illico la lecture, troublé par cet inconscient désir d’y vite revenir. Un titre qui clôturera cet agréable EP sur une très bonne impression.

En conclusions, confirmons que CYNIC nous livre ici un sympathique EP. Les américains réussissent à tirer leur épingle de ce jeu de relectures électro-acoustiques, nous livrant ici des réenregistrements (et non des remixes à l’intérêt douteux) travaillés, nuancés et révélant une autre de leurs hétéroclites facettes. Certes, la touche épique et outrageusement progressive de "Traced In Air" en prend un coup, mais considérant ces réinterprétations comme des versions alternatives (et non définitives) de l’œuvre du groupe à l’instant T, ce disque permet de reprendre sa respiration entre deux productions, d’habitude gargantuesques, du combo. Un break avant la prochaine étape, en somme. Les plus intransigeants, eux, se réfugieront dans les versions d’origine, le choix leur étant laissé.

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- Paul Masvidal (chant, guitare, claviers)
- Tymon Kruidenier (guitare, chœurs)
- Robin Zielhorst (basse)
- Sean Reinert (batterie, claviers)


1. Space
2. Evolutionary
3. King
4. Integral
5. Wheels Within Wheels



             



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