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TOMBS - Path Of Totality (2011)
Par MEFISTO le 18 Septembre 2011          Consultée 4044 fois

Vous entendez la sirène stridente et effrayante allant crescendo ? Eh bien, grouillez-vous, c'est le temps de foutre le camp, car la bombe qu'est "Path Of Totality" vous anéantira en un flash, aspergeant de sang boueux tout ce qui vous était cher. Elle fera exploser votre joie de vivre et bousillera tout vain espoir que vous auriez pu avoir en l'avenir. Terminé. Boum ! On n'en parle plus. Allez, n'attendez pas une minute de plus et courez écouter ce bijou des ténèbres.

...

Vous êtes encore vivants ? Même après avoir détalé comme un lapin sous le feu nourri du champ de bataille de "To Cross The Land" ? Wow… Avouez que… cette pièce tue… Avouez que lorsque le riff pachydermique et sourd démarre, on dirait la fin du monde qui arrive… Et que ces trémolos aigus vous achèvent sordidement… Avouez que pour du Sludge, ça transvase sévère. Ça vous transplante en vous soufflant le feuillage d'une tempête de grès et ça vous déménage les racines dans de la terre froide et humide, un environnement inhospitalier et angoissant.

À dire vrai, l'atmosphère de "Path Of Totality" est si hargneuse, tellement plus noire et riche que "Winter Hours", qui relevait plus du Sludge n'core, qu'on ne peut éviter de songer à la taguer Black… comme un boulet accroché à la jambe du trio, le forçant à asseoir son climat dépérissant et suffocant. Cette pochette obscure (aux antipodes de la lumineuse de "Winter Hours"), encore une fois mystérieuse, propre et poétique dans sa cruauté visuelle, dépeint avec justesse la violence qui attend l'auditeur. Certes, c'est la plupart du temps du Sludge classique avec des relents pétrolifères, celui-là même coulant des orbites de la statue, mais il y a une animosité bestiale planant partout sur cette galette. Mike Hill incarne cette créature démoniaque, dont les hurlements carbonisés émanent de ses tripes enflammées. Il donne tout ce qu'il a, graisse le ton, deux fois plus que sur l'effort précédent des New-Yorkais, et inspire un total laisser-aller. Sa performance sur "Silent World" est entre autres très hétéroclite. On est bien sur le chemin de la finalité, il n'y a pas de lendemain.

Lorsque TOMBS bûche sur l'inquiétante "Black Hole Of Summer", "Path Of Totality" (roah, ce refrain !), "Vermillion", l'entraînante "Cold Dark Eyes" ou la tonitruante "Red Shadows", on ressent cette envie d'en découdre jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne aux alentours pour en causer. TOMBS est plus qu'un simple groupe de Sludge pondant des stéréotypes tels que "Constellations", "Passages Ways" ou "Black Heaven", ces derniers n'étant pas plus que des « pauses » bien méritées entre les autres assauts au marteau. Il est plus, car il fascine en englobant les tympans illico presto, tout de suite après le duo de choc en ouverture. Putain… je ne me suis pas encore remis du raz-de-marée qu'est "To Cross The Land" ; cela faisait longtemps que je n'avais entendu et reçu autant d'intensité. Un obus en plein corps ! Idem pour "Vermillion", autre décharge chassant la lenteur parfois abrutissante du Sludge basique. TOMBS ne fait pas qu'enduire sa proie de bourbe, il la démolit, la charcute et l'enterre dans une fange où la colère existentielle du trio patauge en étant incapable de sortir. "Path Of Totality", vous dis-je, le début et la fin de toute chose… Quelques rares percées de soleil pointent à l'horizon (le petit riff au milieu de "Bloodletters" est notamment sympa), mais ne les ratez pas, car une foule de nuages ébènes s'approchent pour cacher toute délivrance. Si vous espérez un répit, il faudra attendre à la toute fin, avec "Angel Of Destruction".

On ressort de cet album abasourdi, mauvais, encore plus marabout qu'au début. Ne vous attendez pas à vous décrocher les vertèbres, hein, mais à les faire vibrer en vous noyant dans ce lourd et épais mélange de riffs, de roulements de basse et de batterie superbement mixés. Les fûts sont particulièrement intéressants, les tums étant comme étouffés, étranglés dans cet étang visqueux dans lequel se tiennent fièrement les trois dingos. Géants, intrigants, antipathiques et virtuoses du courroux musical.

Un de mes albums préférés cette année, assurément dans mon top 20.

Un épais 4 qui a envie, lui aussi, d'exploser et de prendre de l'expansion.

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- Mike Hill (guitare, chant)
- Justin Ennis (batterie)
- Carson Daniel James (basse)


1. Black Hole Of Summer
2. To Cross The Land
3. Constellations
4. Bloodletters
5. Path Of Totality
6. Vermillion
7. Passage Ways
8. Silent World
9. Cold Dark Eyes
10. Black Heaven
11. Red Shadows
12. Angel Of Destruction



             



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