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TOMBS - Winter Hours (2009)
Par MEFISTO le 7 Mai 2009          Consultée 2561 fois

Quand un jeune groupe est tiré des rues de New-York par un label majeur et amené dans un grand studio, équipé à la fine pointe et dirigé par des techniciens aux doigts de fée, il se peut que leur travail soit amélioré. Ce n’est pas une garantie, mais disons qu’avec les conditions gagnantes réunies, un combo tel que TOMBS a davantage de chances de laisser une impression. Sauf que le band signé par Relapse en 2007 n’est pas composé d’illustres inconnus, enfin pour ceux qui suivent de près la scène Core de Nouvelle-Angleterre. Le leader et la colonne vertébrale du combo Mike Hill (ANODYNE et VERSOMA) a prouvé par le passé qu’il savait jouer et a fait ses classes comme tout bon fantassin. Tout son talent et sa polyvalence pigmentent donc le deuxième effort de qualité de TOMBS, "Winter Hours".

La musique des Brooklynois est définissable de cette manière : accessible et éprouvante. D’ailleurs, l’exhaustive liste de leurs influences, consultable sur leur Myspace, peut nous aiguiller. Qu'importe, un truc est gravé d'avance : le trio n'est pas muet comme une tombe !

Accessible parce que chaque pulsation de ce corps Heavy est audible malgré sa torture intrinsèque, chaque riff et chaque mélodie ne se noie pas dans une rivière de redondance. Donc, on pourra la qualifier d’accessible et de recherchée, de classe sans être classieuse, de divertissante et de belle, évidemment. Le ton est d’ailleurs donné dès que les premières envolées guitaristiques aériennes de "Gossamer" s’émancipent dans les colonnes. Il n’y aurait pas un peu d’influences à la NEUROSIS là-dessous ?

Éprouvante parce que… ben, c’est du Sludge teinté de Hardcore et de Stoner. Pas mal, hein ? Et qui dit Sludge dit introspection, malaise, tristesse, mais sans trop d’apitoiement. Cet apitoiement qui empêche les gens de se responsabiliser et de sortir la tête de l’eau. Non, TOMBS ne fait pas dans le mélo, plutôt dans la mélo rageuse. Éprouvante aussi parce que les cordes, sous leur puissance et leur sale friture, sont étirées à l’extrême, soutenues par la voix bien dosée de Mike Hill, et une batterie assez inventive de Justin Ennis, qui semble parfaitement obnubilé par les ambiances malpropres s’apparentant de loin avec un Black flou. Son martèlement, jumelé à la griffe bourdonnante de Carson Daniel James, permet au groupe de profiter d’une osmose frôlant la perfection.

Parmi les coups de poing de "Winter Hours", on retrouve en haut de pavé l’inoubliable pièce d’ouverture, la méga-bourrine "Golden Eyes" (parfaitement placée dans le listing, entre deux monstres), "Beneath The Toxic Jungle", qui suit justement "Golden Eyes" avec son mariage intelligent de violence et d’atmosphères dopantes et "The Great Silence", avec son rythme punk et ses cordes aiguës qui montent en crescendo dans un prenant solo. Vous aurez remarqué que ces quatre morceaux débutent l’album…

Qu’en est-il du reste ? TOMBS assoie des scènes plus mélancoliques sur les instrumentales "Story Of A Room" (avec tous les scénarios inimaginables qui ont pu s’y dérouler…) et "Old Dominion", ou plus crades sur "Merrimack" et "Filled With Secrets", dont le début et la fin sont des antithèses percutantes. Ces six dernières baffes sont plus brouillonnes et moins accrocheuses que le quatuor blindé du début (sauf dans le cas de "Seven Stars The Angel Of Death" qui se répercute d’aplomb). Et ça pourra en agacer plusieurs, dont moi, qui ne jure que par les albums dont le listing est dressé de façon à ne pas exciter l’auditeur pour ensuite l’achever avec de la piquette. Bon, la seconde moitié de "Winter Hours" n’est pas du mauvais vin, mais elle tranche avec les quatre lames enfoncées précédemment.

De sorte qu’on se retrouve avec un skeud débalancé, bien que très bon. Une galette qui, à l’heure de l’hiver, sait encore plus s’imprégner dans la section « ravages et autres méandres connexes » de notre subconscient.

Je pousse jusqu'à 3,5/5 et je ne le fais pas par générosité.

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- Mike Hill (guitare, voix)
- Justin Ennis (batterie)
- Carson Daniel James (basse)


1. Gossamer
2. Golden Eyes
3. Beneath The Toxic Jungle
4. Great Silence, The
5. Story Of A Room
6. Divide, The
7. Merrimack
8. Filled With Secrets
9. Seven Stars The Angel Of Death
10. Old Dominion



             



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