Wow ! Jamais je ne l'attendais celui-là ! Je dois avouer qu'après le deuxième album de SONS OF SEASONS, le nouvel album de TYR est ma plus grande surprise inespérée de l'année jusqu'à maintenant ! Autant "By The Light Of The Northern Star" m'avait ennuyé, autant "The Lay Of Thrym" et sa pochette merveilleuse ont pénétré mon cœur comme une lame d'épée de 60 livres.

Ce sixième album en 13 ans pour les Vikings originaires des Îles Féroé, habitant désormais à Copenhague pour les deux amateurs de potins métalliques, est un vrai tour de force. Un disque si agréable et entraînant qu'on oublie que le vrai tour de force de TYR, justement, a été de passer par-dessus une production ordinaire pour parvenir à ses fins. La même que sur l'album précédent, à la différence que cette fois, le quatuor a ouvert la machine à tubes à la puissance 10. Que des hits sur cet album, plus deux titres bonus, "I" et "Stargazer", de très bonnes reprises de BLACK SABBATH et RAINBOW.

Vous dire le fossé rempli en deux ans… en tout cas, pour ma part ! J'ai accroché dès la première écoute, ne m'attendant à absolument rien de scotchant, la mort dans l'âme déjà, poussé simplement par le souci de la rigueur du chroniqueur se farcissant des albums à contrecœur pour en informer les lecteurs. Peut-être est-ce mon attitude désinvolte qui a ouvert mon esprit au maximum ou TYR qui a enfoncé le clou, reste que "The Lay Of Thrym" ne compte pas beaucoup de moments faibles. Et je le répète pour que ce soit clair : n'oublions pas que comparativement à d'autres combos de la sorte, TYR ne jouit pas des manettes les plus reluisantes de l'industrie.

Alors, quel est le secret de cette soudaine remontée ? Les refrains, pardi ! TYR s'est transformé en un vrai as du refrain. Non pas que les riffs ou les couplets pavant la voie à ces points culminants hantés du chant particulier de Heri Joensen ne soient pas bons… Seulement… c'est pas ce qui a de plus lourd ou de plus marquant. Je retiens surtout de ces guitares une section rythmique digne des meilleurs groupes de Heavy/Power, des mélodies funny qui te remontent le moral en moins de temps pour le dire et quelques soli venant compléter un tableau fort rempli.

Oui, TYR a prouvé qu'on pouvait réaliser de grandes choses avec les moyens du bord. Et son atout le plus étincelant sur "The Lay Of Thrym" est cette ambiance festive planant d'un bout à l'autre. Ces types se sont amusés à produire ce skeud, ça se ressent dans chaque pore, ça s'entend clairement à chaque gratte, à chaque cymbale. De sorte que l'étiquette Viking mue vers un Viking/Folk savamment assumé, que l'on regarde trancher des têtes avec le sourire. Une brute aux dents blanches qui distraie son public.

Parmi les incontournables, notons le trio de départ, dont "Shadow Of The Swastika" qui décroche la médaille d'or grâce à son putain de refrain de la mort. Et les deux autres sont des hymnes en puissance, surtout "Take Your Tyrant", un appel candide à la révolte qui donne plus envie de danser que de se battre ! Quel départ ! À se réécouter en boucle jusqu'à ce que les sillons de votre CD s'enflamment ! TYR offre ensuite la balade "Evening Star", sirupeuse mais pas niaise, qui se laisse apprivoiser sans peine. Voilà, on a toutes les cartes en main, il ne restait à TYR qu'à capituler sur ces quatre canons. Et c'est ce qu'il a fait.

Encore du refrain percutant ("Hall Of Freedom", "Fields Of The Fallen", "Ellindur Bondi A Jadri", "The Lay Of Thrym"), des mélodies qui vous happent sans gêne et vous amènent dans le moshpit (la cavalcade de la pièce-titre vaut le détour !), toutes cornes dehors, alors que d'autres, plus calmes, ressemblent à des chants guerriers entonnés fier et droit devant les fjords de Norvège.

Le principal reproche qu'on peut formuler est le début féroce qui ne fait qu'une bouchée de la fin, débalancement arrivant très souvent. Ça prenait bien du négatif pour venir ombrager une plus que respectable performance…

Je lève mon heaume à TYR pour m'avoir réconcilié avec leur Viking/Folk simplet, mais diablement retors ! Une bourrasque d'air frais cet album.

Note : 3,5/5.