L'art de capitaliser, selon TÝR.

"The Lay Of Thrym" avait enchanté les fans du groupe, les mordus de Heavy épique et de Viking à l'eau de rose. La recette du succès ? Des morceaux accrocheurs, directs, mélodiques, joués sans prétention avec un charme absolument viral. Avec la voix de Gunnar Thomsen, c'est un plus...

On reprend cette formule sur "Valkyrja", à croire que le groupe a bu au même puits ou acheminé ses riffs du même pipeline ! Plaisir évident, production semblable, équipe identique (ou presque), TÝR a enfin trouvé sa niche. Et le trio s'est bien entouré pour pimenter ce septième album chanceux. Outre George Kollias derrière les fûts, Liv Kristine touche quelques cordes sensibles sur le duo "The Lay Of Our Love" et le réalisateur et chanteur accompli Jacob Hansen se joint aux chœurs déjà bien disséminés sur la majorité des titres. Vous avez ainsi tous les éléments pour une réussite assurée. Alors ? Est-ce le cas ?

TÝR avait offert en 2011 un album de qualité mais déséquilibré ; il avait mis tous ses œufs dans la première moitié en oubliant qu'un album doit émerveiller jusqu'à la fin. Ici, les princes des Îles Féroé ont ajusté le « týr » en offrant même deux reprises comme ultime cadeau, "Where Eagles Dare" de MAIDEN et "Cemetary Gates", probablement une des meilleures compos de PANTERA. Tout ça donne une grosse heure de musique durant laquelle on ne s'ennuie pas vraiment.

OK, c'est easy listening la plupart du temps, limite radiophonique et idéal pour un clip (celui de "The Lay Of Our Love" est pas mal foutu !), mais on doit donner à TÝR ce qu'il lui revient : un trophée d'efficacité, d'authenticité et d'originalité, car il a un si grand bonheur à traduire des thèmes barbares et son histoire, que plusieurs groupes pompeux auraient intérêt à en prendre de la graine.

Le « génie » de TÝR, c'est la simplicité avec laquelle il nous harponne et nous convainc que son Metal tout mignon est « ze shit ». Le rythme des morceaux plus speedés incite à la fête, voire à la danse ! Essayez de résister aux trois premiers titres, à "Nation", "Another Fallen Brother", l'excellente "Lady Of The Slain" et à "Valkyrja"... Les autres plages viennent renverser la vapeur comme ils peuvent, mais TYR se dévoile entièrement sous les assauts de son Speed Metal martial.

Facile de succomber et de peser sur « replay », vous verrez. Ceux et celles qui ont lancé la serviette dans la face du groupe il y a déjà longtemps devraient cesser de bouder et se réconcilier avec ce petit ratoureux qui a plus d'un tour dans sa besace de barde métallique.

J'ai aperçu "Valkyrja" dans le palmarès des albums de 2013 sur plusieurs webzines sérieux comme NiME et je comprends maintenant pourquoi. TÝR est le guerrier le plus attachant qui soit, celui avec qui on combattrait sans peine pour mieux se défoncer devant des pintes après les affres de la guerre. Oui, un peu comme TURISAS, mais des tonnes de maquillage, de peaux de bête et de budget en moins.

TÝR mérite bien des applaudissements et un demi-point de plus, pour avoir corrigé une grosse erreur avec sa track list bien balancée. Joignez-vous à la bande !