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DEATH MÉLO BRUTAL/TECH   |  STUDIO

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ULCERATE - The Destroyers Of All (2011)
Par MEFISTO le 24 Janvier 2011          Consultée 7448 fois

Il ne pouvait en être autrement. J'aurais parié mon rein gauche que ce serait ainsi. Alea Jacta Est comme disait l'autre connard, ULCERATE est couronné. Mesdames et messieurs, levez-vous et acclamez le nouveau souverain du Death Technique Brutal du Pacifique, décoré de la même médaille que son homologue de la Méditerranée, FLESHGOD APOCALYPSE, et j'ai nommé : ULCERATE. Le grand, le propret, le violent, l'apocalyptique, le labyrinthique, le dévastateur ULCERATE.

Leader du trio d'albums que les Néo-Zélandais ont sorti jusqu'à présent, "The Destroyers Of All" est un gros bloc de grès de plus de 50 minutes. Pas sept morceaux divisés, un seul crachat savant originant de la même source, issu des entrailles de la Terre, véritable volcan mélodique libérant une rage inégalée, une rage primale remontant à la création de notre planète, un influx nerveux paralysant les sens, sauf celui de l'ouïe, commandant une écoute attentive, obsessive. Avis aux oreilles habituées aux platitudes standards ou aux produits formatés, ULCERATE ne mérite pas vos tympans. Allez jouer ailleurs !

Chaque battement de tambour du sieur St-Merat est un coup de tonnerre nous foutant les jetons, chaque note de basse un vrombissement du noyau terrestre, chaque riff de Hoggard un cri à l'aide ou une griffe lacérant les flancs, chaque hurlement de Kelland une dénonciation, une claque en plein visage. Aucun groupe n'aura démontré la détresse humaine, la débâcle environnementale et la perte de sens globale avec autant de justesse. Ça frise le « mélo » dramatique. Des cieux brûlants aux océans frisquets au manque de vision et la perte d'idéaux, ULCERATE passe tous nos travers au peigne fin en ne laissant absolument aucune question en suspend. Il répond même à la plus cruelle : qui sont ces « destroyers of all » ? Nous, pardi.

"The Destroyers Of All", plus que tout autre méfait du groupe, nous pousse donc à la limite du précipice; nos pieds sont à demi dans le vide, des cailloux tombent dans le vide et nous sommes là, à retenir notre souffle en attendant que la mort et sa faux viennent nous pousser de son long doigt courbé. ULCERATE, c'est le manque d'air, la panique, l'atrocité que nous nous imposons à chaque jour, la destruction à petit feu de notre idéal. Plus oppressant et venimeux que n'importe quel groupe de Black ou de Death existant, ULCERATE déchiquette la concurrence avec une maturité précoce désarmante. C'est presque trop beau, trop gros, pour être vrai. Nous vivons dans une belle époque finalement, quand on est témoin de sa déconfiture…

Si ULCERATE mourait dans un accident d'avion et était incapable de nous pondre un autre verset du nouveau livre de l'Apocalypse, je ne serais pas triste, car "The Destroyers Of All", annoncé par un nickel "Everything Is Fire" (autant dans le fond que la forme) est d'une profondeur inouïe et assure une immortalité à la formation. Je ne peux me libérer de cette image du volcan, en éruption évidemment, qui déverse son fiel sur de pauvres habitants innocents. ULCERATE déverse sa colère comme ce volcan expulsant des tonnes de gaz naturels dans l'atmosphère, cette même atmosphère que les Néo-Zélandais considèrent viciée (holà, généreux comme terme), voire pourrie, morte. C'est sans ménagement, mais avec une maîtrise chirurgicale, que le patient trio y parvient.

ULCERATE pourrait bien tuer, anéantir le Death Brutal avec son authenticité. Après tout, le trio, à sa façon et sans le vouloir, détruit le plateau d'argent que nous a servi l'univers, le destin. Eh oui, nous sommes si petit, minuscule, par rapport à ce « grand projet » qu'est l'espèce humaine, locataire de cette Terre qu'imagine pulvérisée ULCERATE. Nos « téléphones intelligents » et notre internet, toile par laquelle nous communiquons miraculeusement, ne sont rien lorsque comparés à un tel nihilisme.

Pas un chef-d'œuvre, pas un excellent disque (il est un peu redondant pour tout vous dire), pas une tuerie... Or, c'est un étonnement à chaque tournant et une expérience classieuse et intense à vivre. Bien mieux. Ce que les meilleurs groupes nous offrent, au-delà de tous les adjectifs usuels obligés que nous réservons aux réussites. Taxez-moi d'énervé, je vous répondrai que vous devez essayer ce trip complètement dément et… réaliste que nous propose ULCERATE. Hallucinant de grandeur, charcuteur de tripes, devant lui vous ne pouvez qu'implorer… et pleurer de honte.

Et je m'adresse particulièrement à nos chers amis du forum lecteur de Nightfall qui peinent à aimer un album parce qu'il ressemble à tous ceux qu'ils écoutent. Je sais que plusieurs d'entre vous l'attendaient ce skeud et que vous en êtes déjà raide dingues.

Note : 4,5/5. (pour quelques intros un peu longues...)

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Par MEFISTO




 
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- Paul Kelland (basse, chant)
- Michael Hoggard (guitare)
- Jamie Saint Merat (batterie, percussions)


1. Burning Skies
2. Dead Oceans
3. Cold Becoming
4. Beneath
5. The Hollow Idols
6. Omens
7. The Destroyers Of All



             



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