KYLESA, fort d’un "Static Tension" qui avait séduit la critique, bat aujourd’hui le fer pendant qu’il est chaud, en nous livrant un "Spiral Shadow" dans sa droite lignée.

Le groupe est originaire de Savannah, ville de Georgie au sud-est des États-Unis. Il n’existe pas là-bas de scène musicale à proprement parler. Pourquoi d’ailleurs faudrait il en trouver une ? Est-ce que faire le rapprochement entre une scène musicale quelconque avec un environnement géographique, peut-il faire vendre plus de disques de ses petits camarades ? Parce que, si c’est le cas, sachez que les BLACK TUSK et BARONESS, loin d’être dénués de talent, viennent de cette même ville, en tout point anodine.

KYLESA commence sa carrière en 2001 en œuvrant dans un registre plutôt Sludge jusqu’en 2006. La vraie trouvaille du groupe réside donc dans le changement de cap orienté en 2009 vers un Metal de construction hypnotique. Joint à cela, un double chant masculin/féminin ainsi que le recours de deux batteurs. La formule intrigue et séduit. Déjà, Laura Pleasants, chanteuse et guitariste a le bon goût de ne pas marcher sur les plates bandes de ses homologues européennes qui nous couinent du lyrique à longueur d’année. Elle ne beugle donc plus constamment depuis le précédent album et s’essaie le plus souvent possible à un chant clair, simple et naturel. Tranchant beaucoup plus sous cette formule avec la voix du guitariste Phillip Cope aujourd'hui en retrait. Cependant, l’autre atout de KYLESA, qui est la présence de ses deux batteurs, se trouve avec "Spiral Shadow" moins travaillé qu’à l’accoutumée au profit du psychédélisme. Objectif numéro un du groupe est relevé haut la main. En effet, la voie dans laquelle s’est engagé KYLESA va nécessiter également un investissement auditif de la part de son public. Le plaisir instantané de l’énergie brute a laissé la place à plus de mélodie. Pas de la mélodie facile non plus !! Quelque chose de plus de plus progressif, qui s’installe lentement. En interview, Miss Pleasants n’hésite pas à citer en inspiration les deux Parrains que peuvent être BLACK SABBATH et PINK FLOYD. Toutefois, il ne s’agit que d’incorporation d’éléments épars. KYLESA jouissant d’une véritable personnalité. Afin de ne pas brusquer, le groupe n’enfoncera vraiment le clou qu’au second titre avec "Cheating Synergy", laissant avec l’introductif "Tired Climbed" son public en terrain connu. L’ajout de nappe de synthé permet une meilleure cohésion de l’ensemble.

Qui mieux que Season Of Mist, le célèbre label Phocéen, pouvait préparer la déferlante européenne de KYLESA ? Lui ayant déjà assuré une place à l’édition 2011 du Hellfest. "Spiral Shadow" est un bon album, plein de surprise. Se laisser investir, c’est adhérer. Constatant la marge de progression du groupe depuis ces débuts, celle-ci est énorme et le meilleur reste incontestablement à venir. Du metal intelligent, nous en manquions cruellement puisque ce n’est pas là-dessus que se nivellent les productions contemporaines. Espérant que le groupe remette aussi vite le couvert que la dernière fois.

Le vrai rapprochement musical à faire de KYLESA, serait avec MASTODON. C'est-à-dire, plusieurs voix. Planantes et agressives. Ainsi qu'un goût prononcé pour le psychédélisme. D’où l’information vicieuse et non confirmée, d’une possible relation amoureuse entre Miss Pleasants et Monsieur Brent Hinds (MASTODON évidement !!!). S’en amusant, ils se comparent aux WHITE STRIPES en jugeant incestueux d’imaginer passer à l’acte. Dans le genre, mal intentionné et perfide, il y a cette cette vieille légende qui prête également à Kirk Hammet de METALLICA un penchant homosexuel refoulé. Tout ca parce que le pauvre avait confié dans les 90's, adorer dormir à côté de Jaymz Hetfield dans le bus. Dans un autre registre, on voudrait nous faire croire aussi que Jeff Hannemann de SLAYER est alcoolique parce qu’il est tout rouge et jamais trop loin d’une bouteille d’Heineken. N’importe quoi, vraiment !!! Tout ca n’est qu'immondice. Laissez bosser tranquillement Laura et Brent. Et ce n’est pas parce qu’ils sont célibataires qu’il faut relancer les quolibets.

Note : 3,5/5.