Ayant peur d’arriver en retard, je débarque vers les 14h00 devant les grilles. De plus, ayant donné rendez-vous à un pote de beuverie, je voulus être aux premières loges !

Là, il est maintenant 19h55. Une foule compacte de chevelus, ou tondus, mais de toute façon braillards et hirsutes, se met en train en entrechoquant des centaines de chopes (nous sommes en Allemagne !) en attendant de pouvoir rentrer. J’angoisse, Dédé n’est pas encore arr…

En un instant, un silence mortel se répand, instantanément. Serait-ce déjà les gars d’ASPHYX qui viennent nous serrer la pince ? Le fond de la foule s’écarte et un couloir digne d’un empereur se matérialise… L’homme qui créé ce phénomène est d’une classe renversante par rapport à nos Perfecto dépareillés et tatouages en pagailles. Arrivé à ma hauteur, j’y dis :
- T’as failli rater le début, m’enfin ! Et puis, c’est quoi cette tenue ? Dois-je te rappeler que c’est un concert de True Death Metal qui va commencer. Et pas n’importe lequel en plus ! Du coup, j’avais pris une bâche plastique comme d’hab…
- Justement, je savoure l’instant, dit-il en saluant aimablement la foule. Bien l’bonsoir mon brave. Oh, et pour la bâche, garde-là, elle va servir !

La lumière s’éteint dans la salle. Une lueur verte explose à côté de moi ! Dédé, si propret un instant à peine, devint tout vert, déchira sa chemise et gonfla de deux mètres avec une rage communicative. ASPHYX, reconnaissant DEADCOM, attaque son set sans intro - trop risqué ! - avec l’excellent "Vermin", craignant l’émeute en connaissance de cause ! Cette hargne me contamine également et j'en suis tellement reconnaissant que j'en déploie mes ailes... 15 blessés légers (c'est ici qu’on utilise la bâche): les hostilités sont déclarées !!!

Concert intense, chaleureux et ultra communicatif … les mots me manquent, aussi, Dédé a rédigé à votre attention une chronique très détaillée sur cette prestation de pratiquement deux heures de Death Old School pourtant rafraîchissante à nos oreilles ! Ainsi, permettez-moi de vous présenter l’envers du décor via la présentation du DVD "Live Death Doom".

Trois parties dont la première est intitulée sobrement "Live". Ici, je vais me concentrer sur le visuel. On s’y croirait ! Martin Van Drunen est très en verve et blablatte à qui mieux mieux… en Allemand ! Et non, ce n’est pas sous-titré (mazette !). Malgré le barrage linguistique en ce qui me concerne, je ne m’y ennuie nullement. C’est bien simple, j’ai l’impression de comprendre le minimum : du coup, j’hurle à mon tour ma joie de partager ce moment ! Et c’est bien Wannes Gubbels qui officie à la basse (alors qu’il n’est pas renseigné sur le livret).

Sept titres sur dix de l’album de la renaissance (2009) d’ASPHYX figurent sur ce live et s’intègrent aisément avec les classiques du groupe. Ici, seules les chansons créées en la présence de Martin sont présentées. Intense et direct, ce live est un régal pour les Death métalleux des origines ! Si il y a bien un groupe proche de son public c’est ASPHYX. Pionnier du genre, faut-il le rappeler, le groupe est toujours là, en pleine forme. Et justement, la restitution de son savoir-faire est savoureux.

La deuxième partie, "Death, Hordes Of Disgust", est un documentaire narré en … Anglais. Ouf ! Assez facile à suivre si vous avez des rudiments anglophones (et, à nouveau, ce n’est point sous-titré dans la langue de Molière). Présenté principalement par Bob le batteur de toujours (1987-…) et l’ancien guitariste Eric Daniels (1989-93 / 1996-2000), ce chapitre retrace non seulement l’histoire du combo - toujours appréciable pour voir un résumé du chemin parcouru - mais aussi l’explication sur le concept de "Death The Brutal Way ?".

Photos d’époque et anecdotes dans les magazines tel le fameux "Slayer" du journaliste norvégien, Metallion - qui se forma tout seul à l’aide de sa passion ! Document rare s’il en est car, à part les fans de base, personne n’a eu sous le manteau autant d’archives. Très appréciable ; à conserver dans sa tombe pour ne pas s’emmerder dans l’au-delà !!! Ce qui est intéressant aussi c’est qu’en suivant le fil historique du groupe, les membres d’époque donnent leurs sentiments et réflexions sur ce qu’ils ont vécu au sein du groupe et des albums auxquels ils ont participé. Wannes parle aussi du projet "SOULBURN".

Enfin, en essayant de ne point trop m’étendre - tel un cadavre, arf, arf… - la dernière partie, "Doom", est consacrée à des vidéos pèle-mêle : officielles ou officieuses, souvenirs pour les uns et découvertes merveilleuses pour les autres tant la sincérité d’ASPHYX transpire par tous les pores (porcs que nous sommes aussi ? Je vous laisse méditer).

Y a tellement de chapitres que je vous livre en vrac une petite liste :
live d’époque et récents, clip vidéo de "D. the B.W.", joyeux foutoir dans les coulisses, leurs potes de NECROS CHRISTOS qui jamment, le listing des nombreux musiciens (à lire à la loupe et surtout pas à jeun !!!), etc, etc, …

IMPORTANT : aucun overdud, c’est du brut tout du long. Profitez-en à fond, car c’est en voie de disparition, l’authenticité !!!!

P.S. : 2 CD reprennent l'entièreté de la prestation (sans l'intro) MAIS AVEC UN BONUS : "Diabolical Existence".