Il aura fallu la création d’une démo, "Pits Of Utumno", - que nous retrouverons sous l’angle d’une chanson avec l’arrivée de "The Eternal Fall" (troisième méfait studio ; soit le second EP, vous suivez ?) - pour améliorer le format et attaquer d’emblée, soit un an à peine, celui d’un premier EP dont nous allons retracer l’origine…

Nos Death métalleux d’Allemands, avant de se nommer MORGOTH (en référence à l’écrivain que l’on ne présente plus qu’est ce magicien de J.R.R. Tolkien dans ses "Terres du Milieu"), sévissaient sous le patronyme de CADAVEROUS SMELL… qui annonçait d’une bien belle manière la portée musicale du combo ! Ce n’était pas encore du bon gros Death qui tache, mais les bases étaient déjà là. Ensuite, les musiciens penchèrent pour MINAS MORGUL (tiens donc !) pour finir par la dénomination de l’Ange du Mal en personne - lire surtout le "Silmarillion" du dit auteur pour en savourer le lien ! Mais revenons à la musique du groupe, si vous le voulez bien.

Contemporain d’un PESTILLENCE et autre AUTOPSY - pour l’exemple, évidemment - MORGOTH sera également considéré comme une des influences majeures d’un Death Metal old school, fer de lance du Death à l’européenne. Nous sommes à l’aube des nineties et le territoire à conquérir est vaste…

Un peu plus de 23 petites minutes pour vous rendre compte à quel point MORGOTH sait capter l’attention. Beaucoup de changements de riffs, de tempo sous la chape cadavérique du "chant" morbidement jubilatoire de Marc Grewe ; assez proche de la tessiture de Chuck Schuldiner d’ailleurs ; voire d’un John Tardy… au ton précurseur du style, donc.

Nous découvrons ce Death Metal des plus lourds avec déjà une particularité, celle de nous faire bénéficier d’un titre instrumental (premier du genre), "The Aftertrought", judicieusement placé (!) et qui démontre que la voix n’est pas tout. L’univers sonore est primordial, s’entend. Évidemment, c’est le début et les soli sont parfois hésitants mais bien dans le ton (c’est tout ce que nous leurs demandons, après tout !). Les breaks sont tellement géniaux qu’ils nous obligent à rester en alerte auditive et ces passages rendent ce premier EP très attachant pour tout Death métalleux du monde entier qui se respecte !

De plus, il s’agissait également de jouer avec des claviers en expérimentant ; soit dans le genre "accompagnement envahissant" (donc chiant) ou "portant les ambiances de-ci de-là". C’est cette dernière option que MORGOTH utilisera avec plus ou moins de subtilité. N’oubliez pas que ce sont les balbutiements du Death sur notre vieux continent ! Proche des atmosphères de films d’horreur, ces claviers étaient les bienvenus... malgré les "stickers" du style "No Keyboards on this album", notamment pour PESTILLENCE, qui pullulaient à l’époque…

Bref, voici un des piliers historiques - à tout le moins fondateurs - d’un Metal qui se veut Death et old school, traditionnel quoi ! A rechercher d’urgence si les racines du Death Metal ont un sens pour vous.

Sachez que "Resurrection Absurd" sera acoquiné "à vie" (le comble pour du Death, pfft, hum, bref) avec l’autre EP du groupe, "The Eternal Fall" sur un même CD (en effet, il est plus que difficile de retomber sur chaque objet séparément !). La version 2003 est plus avantageuse que celle de 1995 car elle nous prête généreusement quatre vidéos en plus.

Fouinez à tout va, zou, vous dis-je !