Hé ! Mais, où sont passés Bart, Thijs, Etienne, Fre, Olivia, Gille, Frank, Steve, Dirk (ah oui, ce dernier reviendra faire coucou en 2010, du moins, cela a été annoncé), hein ? Je vous l’demande… partis tous brouter ailleurs… loin, très loin du pâturage clôturé au fil barbelé de M. De Caluwé. En fait, ABORTED devient officiellement LE groupe de Sven. Point barre. Pourtant, il y a à peine deux ans que le puissant quatrième album, "The Archaïc Abattoir", nous était livré. Alors, pour le coup, est-ce que ça vaut la peine quand même d’écouter celui-ci ?

Incontestablement : oui ! Évolution vers plus de richesses auditives, au grand dam des fans des débuts du groupe, pour ce cinquième avortement en règle. Les chansons prennent la tangente mélodique ; attention (!), c’est bien du Brutal Death technique qui fait office de référence ici, mais avouez que les passages éclairs - quasi atmosphériques - du titre "Avenious" a de quoi surprendre au début, nan ? De plus, Sven enfonce son tranchoir sanglant avec des changements, certes toujours multiples, cependant ABORTED se permet de ralentir un peu les cadences infernales. Cela donne de la clarté que les innovateurs apprécieront…

Or, le tour de force de ce "Slaughter & Apparatus- A Methodical Overture" est d’être plus dévastateur au niveau de la brutalité musicale par rapport à son prédécesseur. C’est un comble ! L’apparition des sonorités émanant des fûts est très étendue - que ce soit du point de vue technique ou de sa compatibilité avec un put 1 de feeling - et méchamment blasté de sieur Haley, David de son prénom, y est pour beaucoup. Non seulement sa force de frappe communique-t-elle cette envie de tout envoyer balader autour de nous, il se targue d’enregistrer gentiment à la maison, en Australie, ses parties sur les bandes de travail envoyées par le groupe et ce, dans les plus brefs délais (quelques nuits, paraît-il) !

Svencho n'est point en reste. Son chant poursuit l’exploration apparue sur l’album précédent et gonfle considérablement l’impact vocal sur nous. Entre art guttural et égorgement raffiné ! Toujours surexcité et pourvoyant l’anxiété partout où sa voix (tré-)passe. A nouveau, Monsieur Jeff "CARCASS" Walker soutiendra le chant sur deux titres : "A Methodical Overture" et "Odious Emanation". Quant aux potes d’HATESPHERE, ils nous animeront de leur aura sur "Avenious" ainsi que sur "Underneath Rorulent Soil".

Alors oui, c’est un excellent album qui a l’exigence de se surpasser et donc, d’évoluer. C’est un risque artistique qu’il nous faut accepter… ou non. Dans ce dernier cas, les premiers méfaits d’ABORTED combleront vos attentes encore et encore. Mais, pour l’heure, "Slaughter & Apparatus- A Methodical Overture" mérite votre attention de Death métalleux pointilleux, susceptible et minutieux…

Oh, tant que j’y pense, vous écouterez différemment FAITH NO MORE lorsque vous réécouterez l’originale qui se trouvait sur le sympathique et énorme album funky qu’est toujours "The Real Thing"… Détonnant, hein ? Génial, ouais ! Paris gagné et prouvant qu’ABORTED a les idées larges et que, si quelque morceau que ce soit est bon ailleurs, le groupe de Sven s’y frottera !

P.S. : le petit truc sympa c’est que sur ce CD, la vidéo "The Chondrin Enigma" et ses coulisses nous sont offerts en bonus.

Cette chronique t’est dédiée, mon cher DEADCOM…