En mars dernier, mon cousin Nico, qui va d'ailleurs bientôt entraîner l'équipe olympique d'Argentine de Kayak (enfin, s'il ne m'a pas dit de conneries !) est venu passer quelques jours à la maison.
Autour d'une bière, il me dit :

- "Tiens Fred, fais-moi écouter un peu de Thrash, stp".
- "Ok, mon cousin. Ca tombe bien on boit une bière, rien de tel pour s'écouter du TANKARD". Si, si je t'assure, c'est un vieux groupe d'alcoolos, qui plus est allemand, tu vas voir ça fait plutôt dans le fun. C'est pas l'extase, mais bon..."
- "Allez vas-y, envoie mon Fred."
- "Ok, puis ça tombe bien, je viens de recevoir leur petit dernier, "Thirst". Mate un peu la pochette, elle est bien sympa non ? Une habitude chez le groupe, attends que je te montre les autres CDs".

Nous voilà donc à écouter ce nouvel album. Un de plus serais-je tenté de dire puisque si vous souhaitez entendre un changement quelconque à l'écoute de ce nouveau TANKARD, bah n'en cherchez surtout pas, il n'y en a pas. Et puis, à la rigueur on s'en tape, si on veut de l'original, ce n'est pas en allant écouter du TANKARD que vous en trouverez. Le groupe a un cahier des charges depuis des lustres et c'est pas aujourd'hui qu'il va y agrafer un avenant. Le groupe poursuit sa ligne directrice, année après année, album après album, goutte que goutte.

Je suis pas un über gros fan du groupe faut dire, ma première rencontre avec le combo allemand date de 1992 avec "Stone Cold Sober". Autant dire que cela a été un petit peu douloureux à l'époque, pour moi qui écoutait plutôt du Thrash Made In Bay Area. On ne boit pas du tout dans la même catégorie là. D'un coté, c'est champagne, de l'autre c'est bière à volonté.

Mais force est de constater qu'au fil des années, les sympathoches Allemands, tout en restant dans un registre relativement basique, old-school et reconnaissable entre mille (riffs tranchants, relents punks, rythmiques super basiques et vas-y que je bourrine, que je te rentre dedans à l'image d'ailleurs du très efficace "Octane Warriors"), Gerre y étant aussi pour quelque chose dans cette marque de fabrique (son chant est toujours aussi écorché et criard), prennent de l'assurance et deviennent non seulement un peu plus inspirés et moins loufoques dans leurs textes ("G.A.L.O.W." qui parle de mythologie grecque ou "When Daddy Comes To Play" qui évoque l'inceste) - rassurez vous, y'a toujours des textes aussi nazes et débiles ("My Evil Fart" par exemple qui parle de pet, "Hyperthermia" et son sauna hanté !) - et musicalement plus intéressant. Sur ce dernier point, j'avais d'ailleurs déjà noté quelques améliorations avec les albums "Beast Of Bourbon" et "The Beauty And The Beer".

On retiendra donc quelques titres qui accrochent l'oreille de suite comme "Octane Warriors" et ses riffs relativement assassins, ou bien comme le speedé "Stay Thirsty !", à l'intro plus subtile et ponctuée d'un petit solo bien sympa. Une composition mélodieuse au refrain fort qui invite tout naturellement à exulter ("Stay Thirsty !"). Dans le même genre, on pourra également citer "Hyperthermia", véritable déflagration calorifique.

Pour le reste, bah...pas grand-chose de bien nouveau ou d'extraordinaire. On retiendra tout juste le très bon "When Daddy Comes To Play" avec quelques passages plus nuancés (décidément un peu de finesse ne fait parfois pas de mal chez TANKARD !) et quelques choeurs d'enfants plutôt efficaces sur le refrain, "Zodiac Man" avec ses riffs tout droit sortis de chez GRAVE DIGGER, l'intro à la basse de "G.A.L.O.W." ou encore le Ghost-track éthylique russe !

Vous l'aurez compris, rien de bien nouveau à l'horizon si ce n'est que "Thirst", treizième album du groupe allemand, reste avant tout un album bien "défouloir" et sympathique, sans prétention, à écouter autour d'une bonne bière. De mon point de vue, son prédécesseur "The Beauty And The Beer" reste quand même un cran au dessus qualitativement parlant.

- "Alors Nico ? Ça t'a plu ?"
- "Ouais c'était pas trop mal. Mais c'est assez bourrin quand même ! Tu n'as pas autre chose ?"
- "Attends, je vais te mettre un truc qui va te plaire !"

Pour votre information, j'ai fait écouter à mon cousin "Schizo De Luxe" d'ANNIHILATOR juste après "Thirst". Il a halluciné dès les premières notes de l'album. Il m'a dit sans coup férir : "Putain, mais ça pète ça !!!"
Il avait dû déjà oublié "Thirst".

Ouais, et ça ne m'étonne pas. On ne boit pas dans la même catégorie là non plus.
C'est pas non plus tout à fait le même style et pas vraiment comparable non plus.
(ça c'était juste pour l'anecdote avec mon cousin)