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1988 Danzig
1990 Danzig Ii : Lucifuge
1992 Danzig Iii : How The ...
1993 Thrall / Demonsweatlive
1994 Danzig 4
1996 Danzig 5 : Blackacide...
1999 Danzig 6:66 : Satan's...
2002 Danzig 777 : I Lucife...
2004 Circle Of Snakes
2015 Skeletons
 

- Style : Creeper

DANZIG - Danzig (1988)
Par THE LURKING FEAR le 16 Décembre 2009          Consultée 8443 fois

Le premier écrit sur NIME pour un chroniqueur est le plus délicat. C’est le moment de mettre sur la table ce qu’on a dans le slip mais attention, de manière élégante.

Il faut câliner le lecteur, l’amadouer avec des ritournelles raffinées et à la moindre baisse de régime, hop, ne pas hésiter à mettre un petit coup de rein pour réveiller tout ça. L’art consiste à alterner la douceur et la fermeté. J’ai l’oreille tellement fine que je peux vous entendre penser la question suivante : mais où il veut en venir, ce nouveau chroniqueur, avec son histoire de doux et de fort ? C’est simple. DANZIG utilise exactement ce procédé dans sa musique. Calme puis nerveux, délicat et puissant, paisible ou déchainé. Tout est affaire d’alternance et de nuance.

Pour comprendre d’où provient un tel engouement, pour ce groupe, à user et abuser de ces variations perpétuelles, il faut remonter dans le temps. Fin des années 70, un jeune homme nommé Glenn Danzig forme un groupe de punk, THE MISFITS. Des textes inspirés des films d’horreurs sur des sonorités Punk/Rock violentes. Tout un programme. Néanmoins, Glenn Danzig, qui contient à lui seul autant d’ego qu’une équipe entière de football, décide de voler de ses propres ailes. Il quitte le groupe et forme SAMHAIN, une transition qui donnera naissance à DANZIG avec un certain Rick Rubin à la production.

Petit Glenn a grandi et change d’orientation musicale. Fini le Punk bestial, notre homme veut s’orienter vers des sonorités plus distinguées, un Metal pur et dur teinté de blues. Ce premier album est donc un savant mélange de la culture musicale de Glenn Danzig, on y retrouve des refrains entêtants, des accélérations rapides et des hurlements à la chaine qui rappellent la jeunesse Punk du bonhomme. Les textes horrifiques sont à l’honneur comme à l’époque des MISFITS. Puis, il y a le contrepoids, le coté posé du Heavy Metal qui révèle la maturité musicale du leader. On pourrait évoquer BLACK SABBATH comme influence majeure.

Cet ensemble, c’est la musique que propose DANZIG et cela se révèle superbement cohérent. J’en reviens donc à mon introduction, une main de fer dans un gant de velours ; voila qui caractérise les dix titres qui tantôt vous caressent agréablement le tympan avant de vous balancer une décharge de riffs redoutables emmenée par la voix majestueuse de Glenn Danzig. Car oui, cette voix, c’est quelque chose ! Notre chanteur a ce pouvoir mystique de vous triturer les entrailles avec délicatesse pour mieux vous hérisser le poil sur quelques hurlements savamment distillés. L’ambiance se rapproche du Gothique pour le coté ténébreux, mélancolique et les textes imprégnés d’un satanisme gentillet.

Malgré cette atmosphère sombre, le groupe se démarque grâce à une idéologie parfois plus Thrash et un aspect davantage brutal et "rentre dedans". Il se dégage des morceaux une certaine violence contenue mais tellement palpable dans des titres comme "Am I Demon" où "Mother", le chef-d’œuvre de l’album.

Certains s’étonneront probablement du terme "violence" que j’utilise, mais je confirme sans tergiverser car malgré l’absence sur ce disque de beuglements gutturaux à vous glacer le sang, de bourrinages intensifs destinés à vous dégager les sinus ou de longues instrumentales glauques, il émane tout de même de cet album une forme de bestialité animale. Cela prouve qu’il n’est pas nécessaire d’en faire des tonnes pour parvenir à faire frissonner le quidam. La subtilité peut être tout aussi efficace, voire plus, car elle dénote un talent certain.

"She Rides" et "Not Of This World" révéleront davantage la douceur démoniaque dont sait faire preuve le groupe et son leader charismatique. Sans oublier le coup de grâce qu’est "Evil Thing", le final en apothéose.

Notons au passage la présence d’un invité de marque qui s’occupera des chœurs sur trois morceaux de l’album, "Twist Of Cain", "Am I Demon" et "Possession". Il s’agit de James Hetfield, qui reconnait l’influence que Danzig a pu avoir sur METALLICA.

L’ensemble de l’album se révèle donc sombre, ténébreux, sans oublier cette mélancolie profonde qui se transforme rapidement en une déferlante d’agressivité. Jouissif.

Avec ce déluge de compliments, pourquoi quatre étoiles ? Car il manque encore ce petit détail qui fait la différence. Rappelons-le, il s’agit du premier album du groupe et le style doit encore s’affiner et gagner en maturité. Malgré tout, cet opus est une réussite convaincante, le premier volet de la saga qui vous entrainera dans les abîmes sombres et tourmentés de l’enfer. Quel plaisir !

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   (2 chroniques)



- Glenn Danzig (chant, claviers)
- John Christ (guitare)
- Eerie Von (basse)
- Chuck Biscuits (batterie)


1. Twist Of Cain
2. Not Of This World
3. She Rides
4. Soul On Fire
5. Am I Demon
6. Mother
7. Possession
8. End Of Time
9. The Hunter
10. Evil Thing



             



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