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ELDRITCH - Seeds Of Rage (1995)
Par FREDOUILLE le 27 Août 2014          Consultée 4562 fois

Je me rappelle encore la promo des magazines de l’époque... Ces derniers faisaient (quasiment tous !) l’éloge* de ces Italiens, nouveaux venus sur la scène Metal, et de leur 1er opus "Seeds Of Rage". Annoncé à l’époque comme le nouveau DREAM THEATER, le Metal italien venait a priori de trouver en ELDRITCH, groupe fondé en 1991 et initialement constitué d’Adriano Dal Canto, d’Eugene Simone et du chanteur d’origine américaine Terence Holler, son Sergio Leone ! Il va sans dire que ni une ni deux, je me suis vite empressé de me procurer ce prometteur "Seeds Of Rage" à la Fnac du coin. Il faut dire que la promo était plutôt convaincante à l’époque.

Après des années de recul, on voit bien que les magazines de l’époque (et c’est sans doute encore valable de nos jours) nous roulaient dans la farine bien comme il faut. Non, sérieusement vous ne trouvez pas ? Parce que quand on voit ce qu’il est advenu des deux groupes suscités, quelques vingt ans plus tard, on voit bien que les deux sont à des années-lumière l’un de l’autre. Et je ne parle pas ici de notoriété… Non. Je veux bien évidemment parler de style, de musique, de compositions. Les deux groupes n’ont strictement rien à voir depuis le début ou presque…
Même si je le concède volontiers, la distance qui séparait les deux groupes en 1995, année de la sortie de ce "Seeds Of Rage", était infiniment plus faible que celle qui les sépare aujourd’hui (les groupes ayant depuis bien évolué aussi chacun de leur côté et dans des voies quasi à l'opposé) tant et si bien qu’on ne compare d'ailleurs plus du tout ces deux groupes et ce, depuis belle lurette (depuis "Seeds Of Rage" en fait ?).

Ceci étant, je peux comprendre qu’ELDRITCH ait pu faire illusion en cette année 1995. Car "Seeds Of Rage" est un album plutôt technique (à l'image donc d'un DREAM THEATER), assez brillant, pour ne pas dire très bon si l’on examine de plus près ses 10 compositions : des morceaux plutôt riches et variés, parfois novateurs ("Chains" et son beautiful break aérien avec percussions et tout...) qui s’étirent pour certains en longueur à l’image de ce terriblement efficace "Incurably Ill" (presque 7 minutes) sans aucun doute l’un des points culminants de l’album (avec "Under The Ground" et "Chains") et qui pourrait résumer à lui seul le style dans lequel officie le groupe ; composition à tiroirs, plutôt complexe et bien ficelée, à la fois fougueuse et agressive (rythmique speed, guitares tranchantes), agrémentée de soli guitare absolument vertigineux (de toute évidence Eugene Simone est loin d’être un manche) auxquels les claviers du très créatif Oleg Smirnoff viennent se mêler pour donner à l’ensemble une palette de couleurs supplémentaires. "Incurably Ill" multiplie toujours à bon escient les changements de rythme, les cassures, et force le respect d’un point de vue technique. Aux confins du Speed, du Heavy et du Prog’ bien sûr, elle offre un très bel aperçu de ce que sait faire ELDRITCH sur ce premier album. Cette composition possède aussi le coté Techno-Thrash d'une des influences majeures du groupe italien à savoir WATCHTOWER (le nom du groupe italien est en fait tiré d'une des compositions des Texans : "The Eldritch" présente sur l'album "Control And Resistance" - 1989). Il faudrait d'ailleurs être sourd pour ne pas entendre cette petite touche à la WATCHTOWER (en moins torturé et moins barré tout de même) dans la musique d'ELDRITCH (c'est encore plus flagrant d'ailleurs sur l'album suivant "Headquake") que ça soit sur "Chains" ou sur "Chalice Of Insanity".

Heureusement pour ELDRITCH, et à la différence de WATCHTOWER, les Italiens disposent d'un chanteur (un vrai !) plutôt convaincant sur disque (un peu moins sur scène - je peux le dire, l'ayant déjà vu -), à savoir Terence Holler, natif de Brooklyn et qui possède une voix à la fois puissante, rageuse et plutôt perchée, aussi à l'aise sur les titres plus pêchus tels que "Chains" ou "Ultimate Solution" que sur des morceaux plus calmes pour ne pas dire ballades ("Cage Of Sins" ou le vaporeux "Blind Promise"). Ceci étant, je trouve que quelques lignes de chant ne sont pas toujours très bien maîtrisées comme en atteste "The Deaf And The Blind" (ça manque un poil de justesse).

Si "Seeds Of Rage" souffre d'une baisse de régime vers la fin, il n'en demeure pas moins qu'il reste un réel coup de maître, sans être pourtant un chef d’œuvre, loin de là. Le groupe parvient néanmoins à sortir son épingle du jeu grâce à son Metal Progressif très énergique, presque sophistiqué, mais un poil tarabiscoté aussi (le groupe en gommera les défauts sur "El Niño") et parfois sans réelle accroche. Des compositions, pour certaines, carrément thrashy, voire déchaînées et de haute volée (le triptyque du début "Incurably Ill"/"Under This Ground"/"Chains" est plutôt solide) y côtoient des compositions et/ou passages plus calmes et éthérés ("Cages Of Sin", "Ultimate Solution"). Le tout est servi par des musiciens hors-pairs à l'image du très bon batteur Dal Canto ou d'Eugene Simone qui en plus d'être un bon compositeur nous délivre là quelques soli très techniques (le disque en est rempli à vrai dire, il y a beaucoup de descentes de manche) qui pourront effectivement évoquer ceux de J. Petrucci.

Globalement, vous l'aurez compris, "Seeds Of Rage" est bon, voire très bon (la prod' a malheureusement un peu vieilli), mais de là à ce qu'il reçoive les éloges et les notes de l'époque...? À vous de voir... Pour moi c'est 3,5/5. Mais pas plus.


* Notes recueillies par "Seeds Of Rage" lors de sa sortie :

4,5/5 dans « Metal Shock » (Italie)
95/100 dans « Flash » (Italie)
82/100 dans « Burrn! » (Japon)
11/12 dans « Heavy, Oder Was !? » (Allemagne)
4/5 dans « Hard N’Heavy » (France)
4/6 dans Metallian (France)

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- Terence Holler (voix)
- Eugene Simone (guitare, voix)
- Oleg Smirnoff (claviers, piano)
- Martin Kyhn (basse, chant)
- Adriano Dal Canto (batterie)


1. Incurably Ill
2. Under This Ground
3. Chains
4. Cage Of Sins
5. Colors
6. Deaf And The Blind
7. Ultimate Solution
8. I Don't Know Why
9. Chalice Of Insanity
10. Blind Promise



             



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