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ELDRITCH - Innervoid (2023)
Par FREDOUILLE le 24 Juillet 2024          Consultée 737 fois

Je l’avais mentionné dans ma chronique de "Eos", aussi surprenant que cela puisse paraitre, Terence Holler qui était vocaliste chez ELDRITCH depuis la nuit des temps (environ trente ans rien que cela !) a quitté (!) le groupe italien peu de temps après la sortie de l'album (2021) pour vaquer à d’autres occupations. Il a entre autres créé son projet sobrement nommé HOLLER avec même un album à la clef publié en 2024 (le très surprenant "Reborn" qui pour tout vous dire ne m’a pas plus enthousiasmé que cela – et c’est peu de le dire - la faute à un Hard FM un peu pataud et sans grande saveur, et puis je préfère nettement des trucs plus pêchus). Sans son chanteur d’origine, qu’allait-il donc advenir des vétérans d’ELDRITCH ? Personnellement je n’ai jamais considéré Terence Holler comme le meilleur chanteur du monde (il avait bien évidemment ses défauts et ses points faibles) mais son chant était tout de même une des caractéristiques évidentes du groupe, reconnaissable entre mille il faut bien l’avouer, avec toute la personnalité qui allait bien.

Pas d’inquiétude néanmoins, car ELDRITCH toujours emmené par l’excellent Eugene Simone a bien évidemment trouvé un successeur à Terence Holler en la personne d’Alex Jarusso (ex-SHINING FURY) qui, à l’écoute de "Innervoid", treizième offrande des Transalpins, apparait comme un très bon remplaçant et cadrant plutôt bien avec le style ELDRITCH-ien. Je dirais même mieux, Alex Jarusso apparait ici comme meilleur chanteur que Terence de mon point de vue, ses vocalises claires se faisant plus puissantes, voire même plus granuleuses et surtout… indiscutablement plus mélodiques (un peu à la manière d’un Ronnie Romero - The FERRYMEN - mais sans en faire des tonnes non plus). On le sent également plus polyvalent (sur des titres comme "Elegy Of Lust"/"Black Bedlam" où son chant se veut davantage expressif voire même émotif, sur la balade lancinante qu’est "Wings Of Emptiness" et ses quelques chœurs). Tant et si bien, qu’ELDRITCH au line-up inchangé (hormis donc le chanteur) propose avec "Innervoid" un disque plus sombre ("Black Bedlam"), incontestablement plus mélodique et de surcroît plus accrocheur ("Lost Days Of Winter", "Black Bedlam" qui possède le plus beau refrain du disque) que son prédécesseur "Eos" indiscutablement plus Prog’ et plus ambitieux. Le très talentueux Oleg Smirnoff de retour au bercail avait d’ailleurs marqué de son empreinte ce disque, fort de ses claviers, tout à la fois audacieux et inventifs, générant même quelques atmosphères aussi modernes/futuristes qu’inattendues (cf. "Circles").

Et bien rassurez-vous Oleg Smirnoff même s’il est moins en vue je trouve que sur "Eos", il reste très entreprenant sur "Innervoid" ; il a notamment écrit quelques compositions de l'album (l’intro "Innervoid", "To The End" et ses 'Make them meet, Make'em meet' un tant soit peu décalés, et l’étonnant "From The Scars (Flatland)" dont l’approche Disco/dance floor a cependant de quoi décontenancer l'auditeur – perso je trouve que ce titre dépareille un peu du reste de l’album même s’il possède de très bons enchainements) - et propose toujours des lignes de claviers / samples pour le moins aventureuses (cf. sur la surprenante introduction qu’est "Innervoid" et ses chœurs latins ou tout simplement sur le prenant "Born On Cold Ash"). Son travail est une nouvelle fois fort intéressant, c’est à souligner, et s’identifie parfaitement au style ELDRITCH s’agissant des sonorités notamment. Écoutez donc le travail d'Oleg sur le rapide et très puissant "Handful Of Sand (Right Or Wrong)" dont la trame mélodique est pour ainsi dire imparable et très ELDRITCH-ienne dans l’âme. Ce titre aurait d’ailleurs très bien pu figurer sur un disque de la trempe de "Headquake" (1997) voire même de "El Niño" (1998).

Côté compositions d’ailleurs, les Italiens, qui ont sans doute dû revoir légèrement leur copie avec l’arrivée d’Alex Jarusso au chant, en optant pour une ligne finalement plus mélodique (mélodies parfois originales comme sur "Elegy Of Lust") et au final moins progressive dans les structures (attention il y a toujours quelques plans Prog' hein !), moins torturée aussi, envoient quand même du lourd sur "Innervoid". Rythmiquement parlant avec des titres rapides et percutants ("Handful Of Sand", "Born On Cold Ash"), plus lourds aussi (écoutez-moi ces guitares sur "Black Bedlam") voire même Thrashy (comme souvent chez ELDRITCH) à l’image de ce "Lost Days Of Winter" (dans une moindre mesure cela dit) et surtout de ce tonitruant "Forgotten Disciple" assez complexe mine de rien avec ces multiples variations rythmiques (et quelles rythmiques !), ses riffs acérés comme des rasoirs et les duels soli guitares / claviers auxquels s’adonnent Eugene, Rudj et Oleg.

"Innervoid" qui a été enregistré/produit par Eugene Simone et ELDRITCH et mixé et masterisé par Simone Mularoni (DGM, EMPYRIOS) pour un rendu plutôt dynamique est assez qualitatif - bien que plus mélodique (accessible aussi !) que son prédécesseur, reste un disque bien dans la tradition du groupe. En effet, on y reconnait instantanément la patte du groupe et malgré l’arrivée d’Alex Jarusso (dont le chant reste quand même proche de celui de Terence Holler), "Innervoid" ne devrait pas trop déboussoler les fans du groupe. "Innervoid" garde en effet les mêmes ingrédients qui ont au fil des années façonné le style des Italiens avec un Eugene Simone et un Oleg Smirnoff décidément très actifs avec leurs instruments respectifs. Un bon album globalement, accrocheur donc, même si en-deçà de "Eos" de mon point de vue la faute à quelques compositions dont je suis moins fan ("From The Scars", "Wings Of Emptiness").

3,5/5 arrondi à 3/5.

Morceaux préférés : "Handful Of Sand (Right Or Wrong)", "Born On Cold Ash", "Black Beldam", "Forgotten Disciple".

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   FREDOUILLE

 
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- Alex Jarusso (chant)
- Dario Lastrucci (basse)
- Eugene Simone (guitare)
- Oleg Smirnoff (claviers)
- Raffahell Dridge (batterie)
- Rudj Ginanneschi (guitare)


1. Innervoid
2. Handful Of Sand
3. Born On Cold Ash
4. Elegy Of Lust
5. To The End
6. Wings Of Emptiness
7. From The Scars
8. Lost Days Of Winter
9. Black Bedlam
10. Forgotten Disciple



             



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