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ELDRITCH - Eos (2021)
Par FREDOUILLE le 26 Juin 2024          Consultée 655 fois

Petit retour sur "EOS" d’ELDRITCH que je n’avais pas chroniqué à sa sortie car il ne m’avait pas plus emballé que cela. Et quand un disque ne m’enthousiasme pas de prime abord, j'ai toutes les difficultés à venir en parler rapidement. Il faut dire que "EOS" n’aide en rien puisque c’est le genre d’album assez difficile à apprivoiser. Rien n’est effectivement immédiat ici, et facilement accessible d’ailleurs, la faute sans nul doute à des compositions indubitablement progressives (plus que de coutume en tout cas), voire même ambitieuses (la composition à tiroir qu’est "Sunken Dreams" qui du long de ses onze minutes - une première chez ELDRITCH - nous en fait voir de toutes les couleurs et démontre ici toute la polyvalence technique des Italiens qui combinent astucieusement des plans Prog, rythmiques thrashy et même virtuosité avec des descentes de manche en veux-tu en voilà).

On rappellera juste que le sous-estimé Eugene Simone (pourtant loin d’être un manche !), guitariste-compositeur et tête pensante d’ELDRITCH est un fan de WATCHTOWER, ce qui explique parfois le côté un peu « barré » (avec modération cela dit) pour ne pas dire tarabiscoté de certains plans très techniques. On pourra en tout cas affirmer sans contestation possible que "EOS" se distingue assez nettement de son prédécesseur "Cracksleep" (2018) et surtout de son successeur "Innervoid" sorti fin 2023 qui se veut indiscutablement plus direct et plus accrocheur avec l’arrivée notamment du nouveau vocaliste qu’est Alex Jarusso à la voix plus policée et surtout plus mélodieuse. Nous aurons le temps d’y revenir dans une prochaine chronique dudit album ("Innervoid").

Car si on fait un petit retour en arrière, sachez que Terence Holler, chanteur originel de la formation italienne, a quitté le groupe (à l’amiable), parti vaquer à d’autres occupations (cf. son nouveau projet HOLLER "Reborn" publié en 2024) après approximativement trente ans de loyaux services et peu de temps donc après la sortie de "EOS". Sacrée nouvelle quand on y repense Terence Holler faisant partie de l'ADN du groupe ! "EOS" est aussi le disque qui voit le retour au bercail du talentueux claviériste Oleg Smirnoff présent si vous vous souvenez bien sur les trois premiers opus des Italiens ("Seeds Of Rage", "Headquake", "El Niño").

Et pour le coup, Oleg Smirnoff marque de son empreinte cet "EOS" fort de lignes de claviers dominantes, toujours aussi novatrices (l’intro qu’est "Dead Blossom" agrémentée également de samples électroniques pourrait même se rapprocher d’un groupe comme HAKEN, "The Cry Of A Nation", ou encore l’étonnant "Sunken Dreams"), sonorités modernes (le puissant et rapide "Failure Of Faith" presque chaotique, morceau qui n’aurait sans doute pas dépareillé sur un album comme "Headquake" - on y reconnait assez nettement le style d’Oleg Smirnoff qu’on associe au final assez aisément à ELDRITCH), presque futuristes (atmosphères inquiétantes, limite torturées et ingénieuses sur le très technique et Prog "Circles", titre qui possède notamment quelques riffs agressifs à la limite du Thrash) et se fondant délicieusement dans le décor que nous confèrent ici les compositions assurément très Progressives d’ELDRITCH.

Cela faisait très longtemps que les Toscans n’avaient d’ailleurs pas sonné aussi Prog (depuis le diptyque "Seeds Of Rage/ Headquake" en fait ?). Une direction qui pour le coup désarçonne quelque peu puisque comme je vous le précisais un peu plus haut, ELDRITCH se veut ici beaucoup plus complexe que de coutume avec des compositions Prog pour le moins alambiquées, assez riches, denses, où se mêlent avec habileté, vélocité Power Metal ("The Awful Closure") et virtuosité technique ("Sunken Dreams", "The Cry Of A Nation", "Circles", le très joli et plus nuancé "EOS" et ses belles lignes mélodiques) multipliant non seulement les ambiances, mais surtout les cassures et variations quitte à partir subrepticement un peu dans tous les sens. Car s’il y a bien un reproche à faire à ELDRITCH ici c’est qu’il perd un peu en immédiateté (genre par rapport à "Underlying Issues" voire à "Cracksleep"), en fluidité et en accroche du même coup ce qui est légèrement dommageable.

Il n’en reste pas moins des lignes vocales plutôt agréables globalement (certaines sont parfois un peu bancales cela dit cf. "Fear Me") avec un Terence Holler très en forme. Son chant toujours aussi atypique et reconnaissable entre mille se veut très puissant et convaincant (plutôt bien mis en avant dans le mix d’ailleurs) et n’hésite pas à partir soit dans des tonalités plus aiguës ("Sunken Dreams") voire dans des tonalités plus agressives (à la limite même de l’extrême sur "The Cry Of A Nation") sans oublier de proposer quelques zestes de finesse lorsqu’il s’agit de morceaux un poil plus calmes et plus mélodieux ("No Obscurity" où de belles mélodies côtoient aussi quelques ambiances plus feutrées), à la limite de la ballade (le joli "I Can’t Believe It" où on a même droit à quelques violonades et notes de piano). Car la complexité des compositions n’empêche pas ici les Transalpins d’accoucher malgré tout de certains refrains plutôt sympathiques et parfois accrocheurs ("Failure Of Death", "The Cry Of A Nation", "Circles") même si aussi quelque peu répétitifs (sur le NEVERMOR-ien "The Awful Closure").

"EOS" est, à l’instar de sa pochette avec cette tête de Janus (si on regarde attentivement on perçoit après coup deux visages l’un regardant la lumière, l’autre l’obscurité), un disque qui se dévoile vraiment au fil du temps… et après moult écoutes. Difficilement apprivoisables, les riches compositions qui peuvent paraitre un poil indigestes au prime abord se révèlent petit à petit et font montre une nouvelle fois d’un savoir-faire et d’une maitrise technique sans faille chez ELDRITCH (certains plans sont pour ainsi dire assez ahurissants cf. "Sunken Dreams", "Circles" ; Eugene Simone se montre toujours aussi impressionnant lorsqu'il s'agit de lâcher les chevaux) et rappellent quelque peu les débuts discographiques du combo italien avec bien évidemment un son et une production très actuels sans oublier cette touche 'Techno' Thrash qui caractérise si bien ELDRITCH ("Circles", "Fear Me", "The Awful Closure" et sa rythmique à décorner un rhinocéros). Il s’agit pour moi d’un des disques les plus Prog des Italiens, sentiment renforcé par la présence des claviers d’Oleg Smirnoff lesquels amènent véritablement ce petit quelque chose en plus, et certainement l’un des plus audacieux. Un très bon disque au final malgré quelques imperfections !

PS : pour les nostalgiques de BON JOVI, on soulignera la présence de la cover de "Runaway" en fin d’album, plutôt énergique et fidèle à la version originale (claviers itou). C'est plutôt bien réalisé.

Note : 3,5/5 arrondi à 4/5.

Morceaux préférés : "Circles", "Sunken Dreams", "Failure Of Faith", "The Cry Of A Nation".

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   FREDOUILLE

 
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- Terence Holler (chant)
- Eugene Simone (guitare)
- Rudj Ginanneschi (guitare)
- Oleg Smirnoff (claviers)
- Dario Lastrucci (basse)
- Raffahell Dridge (batterie)


1. Dead Blossom
2. Failure Of Faith
3. The Cry Of A Nation
4. Circles
5. No Obscurity
6. Sunken Dreams
7. Fear Me
8. I Can’t Believe It
9. The Awful Closure
10. Eos
11. Runaway



             



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