"Doom" est au départ un EP de 6 titres atteignant les 23 minutes. C’est aussi avec cette seconde démo que JFAC se fait repérer pour son potentiel musical. Ils ont joué, entre autres, avec MEGADETH, SLIPKNOT voire IN FLAMES.

"Doom" fait dans le Deathcore - reconnaissable à tous ces petits cris porcins provenant d’un animal sans défense et se sachant condamné à mourir… qui, pour l’anecdote, se fera effectivement étriper (« Les enfants, à table !!! »). Le tout se laisse faisander dans la tourmente de voix, tantôt outrageusement hystériques, tantôt - si cela est encore possible ! - s’avérant plus caverneuses que celles de notre bon Death Metal de référence. Les riffs des guitares sont puissants mais courts. Ces derniers se révèlent aussi méchamment (bêtement ?) brutaux. Le tout est accompagné de très nombreux changements de rythme ; toujours dans l’urgence et la violence avec des interruptions cassantes, ainsi que des passages très lourds et lents (rares cependant mais cela suffit à nous déconcerter dès les premières écoutes).

Pour faire plus simple, imaginons que c'est une sorte de punk boosté aux amphétamines métalliques ! Difficile donc d’apprécier, pour des vieux briscars comme moi, car les sonorités modernes nous déstabilisent par leur simplicité et l’agressivité sonore qu’elles dégagent. De plus, il y a cette impression persistante que ce genre tourne en rond… finalement.

JOB FOR A COWBOY l’a compris. Aussi, dès ses débuts, le groupe améliore-t-il son jeu en le diversifiant vers le Death et le Grind. Est-ce que cela suffit ? Je dirais que c’est un bon début. Évidemment les relents du mouvement Deathcore sont omniprésents sur "Doom", mais ceux-ci sont tintés en permanence par ses « parents métalleux » (cités ci-dessus, dans ce même paragraphe) et c’est là que ça devient intéressant.

Il y a un potentiel qui ne demande qu’a nous animer mais dont nous ne décelons qu’une ébauche « deathesque » - qu’ils développeront considérablement sur leur premier album "Genesis". Retenons donc l’énergie et le rafraîchissement des compo qui vont droit dans le mur... Faites donc un pas de côté ! Toutefois, découvrir ce court CD vous donnera une idée de ce qu’est une transition plus ou moins réussie entre le Deathcore et le Death/Grind Metal que nous chérissons plus que tout. C’est en cela que "Doom" est très intéressant.

Malheureusement, ne figurent ni solo ni break complexe. Juste de l’adrénaline bestiale. Cela dit, les musiciens maîtrisent suffisamment leur instrument pour offrir à l’auditeur sceptique que nous sommes, un album au moins produit correctement. De bonnes idées sont mises en avant mais ne cherchez point de refrain, y'en a pas non plus ! Difficile également de faire ressortir un morceau du lot. Ici, nous avons l’impression d’avoir un interminable morceau de 23 minutes ! C’est long pour une diversification pauvre en rebondissement. JFAC va à l’essentiel urgentiste et en oublie l’aspect… artistique et donc, le petit plus qui fait qu’un groupe sorte du lot de par sa créativité.

D’aucuns trouvent JOB FOR A COWBOY chiant, soporifique et jouant irrémédiablement les mêmes riffs. Il se trouve que je les apprécie ces « trucs », car j’y entends spontanéité, envie de transmettre ses accointances musicales tout autant que le désir de vouloir évoluer dans ce monde métallique… ô combien sectaire quand il le veut bien. Effectivement, y'a beaucoup plus original !