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YOB - The Great Cessation (2009)
Par MOX le 7 Septembre 2009          Consultée 5104 fois

La grande aventure de YOB démarre en 2006, quand le groupe décide de se séparer. Immédiatement, Mike Scheidt en assemble un autre, sous le nom de MIDDIAN. Malheureusement pour eux, trois gros fermiers du Wisconsin, ayant déjà établi leur tribute-band à Earth Wind & Fire à l’orgue de Barbarie, les poursuivent en justice pour usage illicite de ce nom ainsi que de l’orgue de Barbarie. Puis, tout s’accélère. Emprunts, spéculation en Bourse sur une grande chaîne de fast-food lettonne, divorce, enregistrement d’un album. La longue et classique litanie du fonctionnement judiciaire y passe, pour finalement forcer l’accusé Scheidt à laisser tomber la bataille. Éreinté par cette aventure extraconjugale, il consent à donner une seconde chance à sa vieille YOB, un peu gâtée et simplette, mais bien attachante après tout.

A une condition cependant ! Qu’on ne change rien à nos habitudes ! Une mécanique huilée comme ça, un ensemble si bien agencé qu’il semble avoir pris racine dans ses propres ampli, ce serait un crime de tout bouleverser. Alors certes, tout ceci a peut-être un peu pris la poussière, mais ces pratiques ont la vie dure. Pas de surprise donc, en retrouvant sur "The Great Cessation" un orchestre ne cachant pas son amour de la copie carbone. Et par curiosité, un peu malsaine et un peu moqueuse sans doute ; par peur de rater un changement qui s’avérerait d’autant plus extraordinaire que la liste des albums identiques s’agrandit, on se tient au courant de leurs activités. Car après tout, YOB a bien quelque chose à voir avec la fameuse "Chocolate Rain" : c’est toujours la même chose mais on écoute quand même.

C’est marrant, j’ai l’impression que je viens tout juste de donner ma note. Tant pis. Et profitons-en pour entrer dans les détails ; pour rappeler à quel point YOB dégage d’un style immuable bien rôdé une expérience particulière. Il y a de la cohésion dans leur musique, un travail sur les constructions, sur le son qui paraît évident. C’est une couche de professionnalisme qui protège et qui suscite l’intérêt sur "The Great Cessation", quoiqu’accablé par la prise de risque nulle.
Bon, c’est peut-être mon adaptation qui me pousse à voir du professionnalisme là-dedans. Car le terme est probablement exagéré. Mais qu’importe. Encore une fois, les musiciens semblent tellement à l’aise, tellement heureux de rejouer du lourd, du lent, qu’ils ne laissent pas de véritable fausse note sur laquelle s’attarder pour les punir. Les compositions, au style doom pourtant proche de NEUROSIS mais autrement plus rythmées, sont bien devenues panem nostrum quotidianum .

Ainsi, "The Great Cessation" joue entre lourdeur entraînante ("The Lie that is Sin") et musique plus expérimentale, notes et chant se faisant plus rares et offrant à des guitares graves et baveuses le temps d’en appeler à des chaleurs infernales. Chose qui n’est pas si passionnante, somme toute. YOB plonge dans un drone très commun et ne fait que très peu varier le crissement des cordes. Le rendu plutôt pauvre n’en finit pas de m’assurer que le groupe sait construire sa musique mais se perd quand il laisse le « feeling » s’en charger.

Autre point, le chant. On avait, jusqu’à présent, laissé Mike Scheidt chanter sans trop s’en soucier, sa voix aiguë très particulière épaulant les autres instruments dans leur recherche de spiritualité (cette phrase vous était offerte par le comité national des phrases qui ne veulent rien dire). Seulement, Miky est bien gentil mais il est un peu collant par moment, et ses incessants aboiements graves et saturés sur "Silence of Heaven", sans intérêt par ailleurs, invitent à passer au morceau suivant.

Je le disais un peu plus haut, il n’y a rien de grave au final. Rien d’impressionnant non plus après quatre ans de coma puisque le groupe retrouve ses marques, ses coutumes, sa stagnation. Je ne dirai donc pas que "The Great Cessation" est à réserver à ceux qui aiment leur monde connu et pas aux aventureux.

Et merde.

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   (2 chroniques)



- Mike Scheidt (chant, guitare)
- Aaron Reiseberg (basse)
- Travis Foster (batterie)


1. Burning The Altar
2. The Lie That Is Sin
3. Silence Of Heaven
4. Breathing From The Shallows
5. The Great Cessation



             



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