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YOB - The Unreal Never Lived (2005)
Par MOX le 2 Décembre 2005          Consultée 4565 fois

J’aurai beau, à plusieurs reprises, tolérer des productions faiblardes, voire même apprécier une musique farcie d’instruments au beurre, je me dois d’avouer qu’a contrario, lorsqu’un rythme censé être lourd trouve dans un enregistrement adéquat l’opportunité de prendre 350kg de graisse artificielle, j’aime. La recette est telle chez les très actifs Yob, pondant, et ce depuis 2002, un album par année. Pas le temps donc d’avoir avalé le précédent qu’un nouveau lui succède. Ces espacements finalement très maigres posent éternellement la question de la qualité. Et très souvent, on résout le problème au cas par cas.

Face à une telle productivité dans un laps de temps court, la probabilité que ces Américains puissent radicalement changer de style apparaît mince. Et « The Unreal Never Lived » a beaucoup à voir avec ses prédécesseurs. Une ribambelle d’instruments tous plus pondérés les uns que les autres, certains fourrés à la saturation graisseuse DapperDam, d’autres bardés de plomb. Usant de bases « doom », toute la clique appuie ses notes pour en fabriquer l’effet pachyderme qui gagne à tous les coups. Très honnêtement, ce genre de rythmiques « basiques » (sans connotation péjorative) est loin d’être décrié dans tout un univers métallique qui cherche, à un moment ou à un autre, à plomber la mélodie de quelques accords monstrueux en guise de breaks ou d’incitation au headbang.

Tel est le fonds de commerce de Yob. Et bien que ce soit très bien interprété et épaulé par un son fantastique (ou, pour être clair, : ça arrache), j’ai tendance à le saisir comme de la poudre aux yeux. Du moins à certaines occasions puisqu’il y a, en dehors de tout ce dont je viens de vous parler, d’excellents éléments à commencer par ce chant très spécial qui emprunte ponctuellement au registre heavy-metal (deux trois intonations aiguës assez particulières) et hurle ou murmure le reste du temps. Ce qui le rend davantage charismatique, à mes yeux en tout cas, c’est sa relative mise en retrait, comme s’il « appartenait » à un tout musical, comme s’il s’y intégrait parfaitement bien. En vérité, même les guitares plus cristallines, même ces sonorités hallucinées qui rappelleront NEUROSIS ou PELICAN s’imbriquent parfaitement bien dans leur schéma musical.

Leur schéma est d’ailleurs assez simple : on joue lentement, on passe le PTAC des guitares à 33 tonnes et surtout, on rentre très, très doucement dans le vif du sujet. Ces progressions sont tout autant à leur honneur qu’elles ressemblent un peu à de l’escroquerie, car quatre morceaux et cinquante-deux minutes plus tard, j’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup avancé. Ce jeu lent n’a pas de fibre traditionnelle à proprement parler, la saturation des guitares et quelques riffs groovy évoquent le stoner tandis que la patte post-hardcore me semble la plus évidente (voir les groupes cités plus haut). Ceci n’a pourtant aucune influence sur une quelconque « déconstruction » des morceaux que l’on rencontre fréquemment à des tempos aussi bas. Prenez « Quantum Mystic », refrains et couplets se passent le témoin. Accessoirement, c’est LE titre de l’album, entraînant et légèrement vaporeux, chaud. A ces occasions on se prend d’ailleurs à rêvasser, engourdi par la saturation.

A l’opposé, « The Mental Tyrant », du haut de ses vingt minutes, joue davantage le rôle de bouche-trou, faible en riffs, peut-être riche en détails et en coupures de rythme, mais réellement emmerdant. A vrai dire, et je suis navré de m’attarder sur ce morceau mais il occupe une place non négligeable, l’approche y est différente, moins aérienne et plus alambiquée. C’est pourtant à coup de riffs simples, de notes résistantes, de résonance, de grosses guitares et d’une basse gavée de sucreries que Yob, sans rien révolutionner, captive. Quand seul le son est mis à contribution, je ne peux m’empêcher de me sentir un peu escroqué.

Je lâche le mot : « The Unreal Never Lived » est un trip honnête.

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- Mike Scheidt (guitare, chant)
- Travis Foster (batterie)
- Isamu Sato (basse)


1. Quantum Mystic
2. Grasping Air
3. Kosmos
4. The Mental Tyrant



             



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