Tout part en vrille. C’est monnaie courante, désormais, de croiser une formation de Power allemande qui s’inspire d’une consœur italienne. La suprématie atavique des Teutons dans un genre qu’ils ont été les seuls à ne jamais négliger n’est plus d’actualité. Que ce dernier retombe totalement en désuétude, seulement, et on pourra probablement compter sur eux plus que quiconque pour l’entretenir à l’instar des années 90.

Donc, voila. CRYSTALLION s’inspire de THY MAJESTIE et plus particulièrement de son second opus, "Hastings 1066". D’ailleurs la consonance des titres ne trompera personne. Et justement, j’ai une remarque absolument pertinente à formuler. Dans "Hattin" il y a deux fois moins de caractère que dans "Hastings 1066". Oui, j’ai compté. Un simple rapport ? Non, plus que ça. Une formule mathématique. Bien sûr : "Hattin" est deux fois moins bon que "Hastings 1066". Le chroniqueur n’a pas peur du ridicule lorsqu’il est à court d’arguments. J’avoue, j’ai du mal à m’étendre sur CRYSTALLION. Ce second album produit sur moi un effet similaire à son prédécesseur. De l’ennui. Et pas mal d’écoutes forcées.

Sauf sur le second titre, c'est-à-dire celui qui succède à l’intro orchestrale sans grand intérêt. Il s’agit donc de "Wings Of Thunder", un morceau doublement marquant. D’une part parce qu’il est excellent, avec une montée en puissance captivante et un refrain fracassant. D’autre part parce qu’il démontre que CRYSTALLION a un vrai potentiel. A ce moment là de l’album, comme un espoir. Qui s’est dissipé aussitôt. "Vanishing Glory" peine à accrocher et "Under Siege" lasse rapidement en raison d’une répétition abusive des mêmes plans. La trilogie "The Battle" dispose de quelques atouts, heureusement. Notamment une saveur épique régulièrement convaincante. Après, c’est du déjà entendu. D’autres ont connu une réussite bien meilleure à l’exercice de la fresque épique.

Pour finir, la production affichée par "Hattin" n’est pas renversante. A côté de CELESTY dont le quatrième album est sorti quelques mois après celui-là, les orchestrations font pâle figure. Et quand on constate que CRYSTALLION en colle dans tous les coins, les imperfections ont tendance à se succéder sans discontinuer.

J’y ai un peu cru à cet album. A cause d’un premier titre renversant. Peut-être aussi ai-je vu en la nationalité de CRYSTALLION l’assurance que des Allemands en territoire conquis savent mieux que les autres gommer leurs erreurs et porter assez haut un album de Heavy/Speed. Eh bien non. Pas CRYSTALLION en tout cas. Et pas avec cet album-là. Insipide et plat, il ne vaut un petit détour qu’en raison d’un unique titre qui écrase le reste de l’album.