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POST-ROCK/DOOM/PROG (?)  |  E.P

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2005 Monster In The Creek
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GIANT SQUID - Monster In The Creek (2005)
Par VOLTHORD le 31 Juillet 2009          Consultée 3434 fois

Des profondeurs de la crique, le calamar géant rêve.

Il pense dans le gris pourpre du fond des mers, parfois éclairci par les quelques rayonnements de la surface. De loin, il sent tomber les gouttes sur l’océan, et il sait qu’il ne fait pas plus laid en haut.

L’animal avance avec une élégance monstrueuse. Il brasse la marée avec sa ténacité tentaculaire, un peu de solitude, un peu de larmes perdues dans les profondeurs, un peu de vibration polluante… mais tout revient à un calme apaisant, une plénitude dionysiaque.

Dans sa tête résonnent des hymnes aussi improbables que les vagues qui amenèrent quelques nageurs américains jusque dans la bouche des requins.

New Jersey, Juin 1916, les images reviennent comme s’il avait vécu lui-même la scène, d’en bas, de ses profondeurs à lui. Une seule de ses victimes restera en suspend dans l’immense crâne de l’animal, celui de Lester Stillwell. Quelque chose dans ce nom sonnera comme un décalage naïf. Quelques notes équivoques, comme si les membres arrachés, les espoirs déchirés et les blessures d’un accablement si vain pouvaient se perdre dans le cynisme et la chaleur d’une douceur noire.

Les pensées de l’animal divaguent, les vagues dispersent les dernières angoisses, le sel se mêle au sang, le corps tombe au fond des mers, les souvenirs et la nostalgie écopent à la surface. On entendrait presque gémir le corps derrière une mélodie naïve. On l’entendrait aussi rêver.

Il n’est peut-être pas mieux loti qu’en haut, à la surface, où finalement, il ne fait pas plus laid.

Et Aaron John Gregory et sa troupe arrêtent de rêver eux aussi. Ils enregistrent un album court au son plus langoureux, au style définitivement plus calme, mais toujours imprégné de cette obsession maritime. Le micro passe de main en main, la voix enchantée d’Aurielle succombe aux déclamations éraillées de Aaron John et aux exhalaisons désarmantes de Andy Southard, qui quittera le navire peu de temps après. La dame aura au moins donné un son de clavier que GIANT SQUID n’aura plus dans les albums suivants, fait d’élucubrations un peu vieillottes, pourtant étonnamment hypnotiques et justes.

Déjouant les étiquettes une nouvelle fois, GIANT SQUID se trouve souvent moins proche du Stoner ou du Sludge que du Prog ou du Post-Rock, usant de rythmiques moins agressives et d’un son bien plus calme, presque relaxant (et plus vraiment Metal non plus). Dans un développement d'atmosphères à la simplicité trompeuse, GIANT SQUID nous offre 35 minutes de la noyade musicale la plus agréable qui soit. Un tour de force devenu bien rare (une édition limitée sur cassette et vinyle) que l’underground américain n’arrivera pas à expier de sitôt.

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   VOLTHORD

 
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- Aaron Gregory (chant, guitare)
- Aurielle Gregory (chant, guitare)
- Bryan Beeson (basse)
- Andy Southard (claviers, chant)
- Mike Conroy (batterie)


1. Monster In The Creek
2. Dead Man's Creek
3. Age Of Accountability
4. Throwing A Donner Party
5. Dare We Ask The Widow?
6. Lester Stillwell



             



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