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METAL PROG  |  STUDIO

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OCEANS OF SLUMBER - Winter (2016)
Par VOLTHORD le 22 Juin 2016          Consultée 3287 fois

Houston, Texas - loin de l’hiver, loin de l’océan -, qui rêve plus de gros riffs Stoner ou de chanteurs Country éraillés par le whisky que d’un semi-coma fait de satin et de couleurs pâles.

Si on devait ironiser, on pourrait dire que OCEANS OF SLUMBER serait facilement l’album de Metal de chevet d’un journaliste des Inrocks.
Déjà parce qu’il y a une sorte d’attitude bien éduquée au conservatoire et au bon goût de la mélodie fine chez les Texans, même lorsque le tempo monte. Et ensuite parce que le niveau de chant n’est pas à l’appréciation subjective dont on a l’habitude avec le Metal. Non, Cammie Gilbert a une voix grave et profonde, envoûtante, et du genre à porter tout un album. Et ça les Inrocks, ils font gaffe. Enfin je crois.

Un constat d’autant plus intéressant que le premier opus du groupe, pourtant acclamé par les mecs au courant de la sortie du truc (dont Mike Portnoy a priori, quelle aubaine), s’était fait sans elle. "Aetherial" (ledit premier opus) avait un réel noyau Metal, quelque part entre plein de machins Prog et extrêmes, le groove d’un GRAND MAGUS ou d’un MASTODON, et j’en passe des meilleurs. L’OVNI vole encore plus haut cette fois, comme le Metal se dissout au profit de l’atmosphère, dominé par la voix de…. Quoi vous avez déjà oublié ?

Je me permets dans la phrase suivante, complètement agrammaticale, de poser son nom afin que vous puissiez l’imprimer dans votre rétine cérébrale.

Cammie Gilbert.

Voilà.


Sur l'échelle de ce qu'on pourrait appeler "Prog", on se rapprocherait d'un "Pale Communion" d'OPETH avec des morceaux de "Watershed" entre les dents. Une touche cristalline comme à l’époque d’un "Nighttime Birds" de The GATHERING qui aurait gardé un peu la fureur candide des débuts du groupe, un GRAYCEON qui aurait avalé un peu de GIANT SQUID... Et cette comparaison est déjà tellement tirée par les cheveux que je préfère m’arrêter là.

Attendez-vous à perdre quelques kilos le temps d’un album, qui matérialise une sereine mais puissante déclaration d’amour (besoin des éclats de la reprise de "Nights In White Satin" ? Je vous laisse googler). Le très court "Lullaby" bouleversant, moment a capella et vagues d’arpèges doucement nostalgiques. Un peu de Blues en plus et le fantastique "Turpentine" devrait graver son refrain d’une incroyable douceur dans vos mémoires.

Un "Apologue" quant à lui semble enfin faire le choix du riffing qui mitraille, même le chant féminin de Cammie Gilbert sonne comme un reproche. Le feeling est alors plus proche d'un MADDER MORTEM (sur l'album "Desiderata" par exemple) que d'un The GATHERING. Construction parfaite et approche plus clairement extrême.

Beaucoup diront que, au milieu d'un album ballade, ce titre a finalement le rôle de la ballade dans n'importe quel autre album de Metal : il tranche avec le reste. Ce serait cependant assez mal comprendre ce qui fait la particularité d'OCEANS OF SLUMBER : son approche douce et rampante d'un style qui n'est Metal que par coïncidence. Ainsi autant "Apologue" me paraît assez incroyablement bien dosé, autant "Devout" semble s’autodétruire, hésitant entre la rapidité et la volupté sans réussir à trouver une dynamique où les deux mouvements puissent s’enrichir. Impossible pour moi de dire qu’il s’agit d’un morceau faible, mais c’est là qu’OCEANS OF SLUMBER divisera. "Suffer The Last Bridge", au contraire, paraîtra presque trop homogène (et facilement imaginable avec un chant clair masculin) pour ne pas nous laisser sur notre faim.

Les interludes peuvent être, au choix, vus comme des moments de grâce ou des sales manies tirant le metalleux vers l’ennui. Mon cœur balance, sauf pour cette outro au piano qui individuellement n'est pas mal du tout, mais après un "... This Road" étirant ses larmes sur sept minutes portées par un final qui sonne comme un POINT final, c’est un peu la cerise qui fait déborder le gâteau.

"Winter" a donc un équilibre étrange : entre la volonté claire de nous porter avec quelques éléments métalliques aussi présents que discrets là où tout n'est que beauté, calme et volupté (ces "océans du sommeil"), mais encore étrangement influencé par ses débuts plus rugueux, OCEANS OF SLUMBER a les quelques maladresses de ses bonnes intentions, et ce qui fait de "Winter" un album unique le rend par là-même un peu boiteux. Pourtant, ce grand moment de calme musclé m’est devenu plus qu’attachant, au point qu’il sera difficile de détrôner le groupe de son rang de surprise de l’année.

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   VOLTHORD

 
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- Cammie Gilbert (chant)
- Sean Gary Guitare (guitare)
- Dobber Beverly (batterie)
- Anthony Contreras (guitare)
- Keegan Kelly (basse)
- Uaeb Yelsaeb (claviers)


1. Winter
2. Devout
3. Nights In White Satin
4. Lullaby
5. Laid To Rest
6. Suffer The Last Bridge
7. Good Life
8. Sunlight
9. Turpentine
10. Apologue
11. How Tall The Trees
12. ...this Road
13. Grace



             



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