L’eurovision 2007 en Finlande (suite au « LORDI incident » de 2006) et le spectacle grandiloquent, avec des membres d’un cirque avec qui ils livrèrent quelques extraits des morceaux du (alors) futur album, avaient donné une visibilité exceptionnelle du groupe. Et ce « Worlds collide » ne manquera pas de contribuer à leur renommée.

Pourquoi ? Tout simplement parce que cet album montre un APOCALYPTICA qui poursuit son œuvre d’accessibilité et que le casting d’invités est prestigieux et interminable.
Ont participé directement de près ou de loin à la création du disque : Tomoyasu Hotei, Corey Taylor, Till Lindermann, Richard Z Kruspe, Dave Lombardo, Adam Gontier, Cristina Scabbia, Mats Leven, Joseph Duplantier, Johnny Andrews, Max Martin, Guy Sigsworth et Geno Lenardo.

Au programme, on se surprend à ne pas trouver de reprise « metal » mais une reprise d’un générique de pub d’un fournisseur d’accès à internet public. Et quoi de mieux que de demander aux copains allemands de RAMMSTEIN de s’occuper de l’adaptation du texte de cette chanson de David BOWIE ainsi que de venir chanter et de jouer un peu de guitare dessus ("Helden")?

Pour le reste, l’album se divise entre les titres chantés et les instrumentaux. Bien que les titres avec chant ne soient pas nombreux, l’impression est que nous sommes ensevelis par ces morceaux étonnamment surabondants par rapport à l’usuel.
Outre la reprise déjà évoquée, on a le droit a une sorte de rock moderne un peu dur avec
« I don’t care », au morceau tout guimauve qui colle aux dents avec roucoulade intempestive de la part de Cristina :« S.O.S (anything but love) », et un premier single au groove assez étrange :« I’m not Jesus », dont la première écoute m’avait fait tomber de ma chaise mais les écoutes suivantes m’aidèrent à mieux apprécier cette chanson faussement calme et surprenante.

Donc ça c’était la partie accessible, ami lecteur ? Oui et non car les instrumentaux ne sont pas d’un calibre différent. Instrumentaux pas tous extraordinaires, loin s’en faut. L’exemple en revient à « Grace » où l’ami Eicca a laissé l’écriture au batteur, morceau qui semble aller nulle part et où la guitare n’est pas très facilement différentiable des violoncelles (est-elle là d'ailleurs?).
Pour les lignes mélodiques rendant hommage au timbre des violoncelles, dans toute leur dimension "lacrymale", si cher à Mr. Ameforgée, nous avons « Burn » et le titre final « Peace ».

Les titres ne sont pas mauvais mais on pouvait s’attendre à quelque chose de moins « émotionnelle », ou tout du moins plus de variétés de la part d’un groupe capable aussi de reprendre « Angel of death » de SLAYER. Seul titre hérité du passé : « Last hope », sorte de petit frère de « betrayal/forgiveness ».

Alors un album de transition ? L’annonce de la fin d'un cycle ? On verra bien à la prochaine livraison de nos violoncellistes finlandais préférés. Ce qui est certain, c’est qu’il y a bien deux mondes qui entrent en collision sur ce disque, malheureusement ça ne nous offre pas le meilleur de ces deux mondes et on se retrouve avec une sensation mitigée.


En résumé : Apocalyptica accentue son côté grand public pour un résultat mitigé avec une multiplication des invités.


Le morceau où il doit y avoir une guitare : « Grace »
Le morceau qui est une reprise : « Helden »
Le morceau en ouverture qui faisait croire à un très grand album : « Worlds collide »
Le morceau « requiem » : « Peace »
Le morceau qui peut passer à la radio : « I don’t care »