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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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GRAVEWORM - Collateral Defect (2007)
Par ORPHANAGE le 27 Septembre 2007          Consultée 8475 fois

Celle-là, elle aura mis longtemps à venir. Et pour plusieurs raisons. Dans un premier temps parce que j’adore GRAVEWORM. Les lecteurs attentifs qui ont jeté un coup d’œil à mes disques de référence remarqueront que le deuxième album des Germano-italiens « As The Angels Reach The Beauty » figure dans mes références, ce qui peut signifier, vous l’avez compris, que j’ai de l’estime pour le combo et que j’attendais avec impatience et appréhension la sortie de « Collateral Defect ». J’y ai mis le temps. Les écoutes. Multiplié les efforts pour m’immerger, déceler « la raison qui fait que ». Le pourquoi du comment. En me disant que oui, GRAVEWORM sont plus intelligents que ça. Forcément. Obligé. Ceux qui ont fait « As The Angels Reach The Beauty » et « Scourge Of Malice » (mon dieu, toujours accro à la reprise de Maiden « Fear Of The Dark ») ne peuvent pas être restés autant en surface.

Non, le problème venait sans doute de moi. Problème de concentration, d’immersion. Mais j’allais y arriver, c’était de ma faute si « Collateral Defect » me paraissait simplement mauvais et sans intérêt. Forcément de ma faute, et il fallait tout faire pour la réparer, pour pouvoir enfin déduire que le nouvel album était aussi merveilleux que les précédents – certes « [N]Utopia » était moins bon, mais contenait de forts bons moments.

Bah non. Pas moyen. Il est nul cet album, et ça fait sacrément mal de le dire. Et c'est ça, l'autre raison qui fait que cette chronique a tardé : elle me gonflait et j'en avais marre de me forcer à écouter le disque sans passion. Beaucoup de fans s’étaient déjà détournés du groupe, déçus par la teneur trop moderne et bien moins personnelle d’un « [N]Utopia ». Riffs plus cliniques, claviers moins prenants, mélodies plus quelconques…et un « je ne sais quoi » de moins. Moins de conviction ? Moins d’envie, moins d’emphase. Moins de tout ce qu’on pouvait demander à GRAVEWORM par le passé, en somme. Les optimistes diront qu’ils ne sont peut-être pas finis. Pas encore. Et que « Collateral Defect » n’est peut-être qu’un deuxième faux pas, que tout rentrera dans l’ordre la prochaine fois. Et qu’il y a quand même quelques bons moments, certes pas aussi enivrants qu’un « A Dreaming Beauty » ou « Renaissance In Blood ». Les pessimistes…eh bien on se doute.

Après une introduction assez inutile qui laisse imaginer des visuels autrement plus modernes et technologiques qu’auparavant (quid des héroïques épopées ou des cimetières celtiques brumeux ?), « Bloodwork » arrive. Son impeccable, vocaux toujours aussi sensationnels d’un Stefan FIORI talentueux, mélodies intéressantes et claviers atmosphériques a priori bien exploités. Et effectivement, ce morceau n’est pas si mauvais. Energique et plutôt émotionnel. Mais le « je ne sais quoi » de moins se fait sentir, même en mettant toute la bonne volonté du monde : c’est tellement convenu, tellement médiocre et quelconque. Les influences Black sont toujours bien là, mais le Death Mélodique prend un peu plus le pas, tout comme les effets electro. Effets qui vont venir massacrer un « Touch Of Hate » déjà terriblement fadasse au refrain raté, et aux sifflements ridicules et inefficaces. On n’avait pas spécialement envie de ça. C’est un album de Metal Extrême quelque peu travaillé au niveau des ambiances grâce aux claviers, occasionnellement triste, mais voilà, rien de plus. Pourtant, GRAVEWORM est sur la scène depuis plus de 10 ans et comptait sérieusement pour beaucoup de personnes : si certains pourront prendre « Collateral Defect » sous le bras pour deux/trois soirées et apprécier certains de ses aspects positifs (mélodies violonées à la fin de « Fragile Side », electro-acoustique veloutée d’un « Memories » hors de propos mais pas désagréable), ils ne pourront nier le fait qu’ils n’éprouveront pas le désir d’aller plus loin. Il y a les indispensables, les petites galettes qui vous droguent durablement, les granules de LSD qui vous poursuivent et vous élargissent l’esprit. Et puis il y a les « Collateral Defect » qui ne vous apporteront rien.

GRAVEWORM s’ouvre à un marché largement plus trend. Ne serait-ce qu’en invitant le chanteur des Metalcoreux de THE SORROW sur « Fragile Side » qui, du coup, prend une dimension Metalcore Mélodique killswitchengagienne carrément déplaisante (heureusement que la fin du titre le sauve un peu). Il popularise ses effets et dénue ses sonorités de toute vibration, même si c’est parfois esthétiquement flatteur, par exemple sur un « Suicide Code » aux alternances electro-acoustique et Metal sur le couplet. Il joue la carte de la rigolade en reprenant « I Need A Hero » de Bonnie TYLER et ça ne fonctionne pas. Il tente de durcir le ton et de s’axer plus sérieusement sur les guitares avec un « Scars Of Sorrow » totalement insipide. Et il chute. Parce que tout est trop plastifié. Rien d’habité, guitares playskool, pas de risques, pas de frissons, encore moins de larmes. Stefan FIORI s’égosille d’une manière toujours aussi magistrale, mais dans le vide, parce que les compositions ne suivent pas.

Qui n’aurait pas envie d’être sévère avec GRAVEWORM après une telle déception ? Qui n’aurait pas envie de les secouer un peu ? Un groupe doit évoluer, certes, mais pas d’une façon aussi irréfléchie. Qui oserait mettre trop en avant les qualités encore bien là de certains passages du disque, alors que la majorité s’apparente à un pétard mouillé ? Non, personne, bien sûr. Vous accrocherez peut-être. Occasionnellement. Mais objectivement, « Collateral Defect » n’est pas un bon disque de Metal.

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- Stefan Fiori (chant)
- Sabine Mair (claviers)
- Martin Innerbichler (batterie)
- Harry Klenk (guitare)
- Eric Righi (guitare)
- Orgler Thomas (guitare)


1. Reflections
2. Bloodwork
3. Touch Of Hate
4. Suicide Code
5. The Day I Die
6. Fragile Side
7. I Need A Hero
8. Out Of Clouds
9. Scars Of Sorrow
10. Memories



             



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