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KILLSWITCH ENGAGE - As Daylight Dies (2006)
Par CANARD WC le 24 Décembre 2006          Consultée 7441 fois

Chaque genre a ses écueils, ses limites, ses imperfections comme des tâches de naissance qu’on ne peut pas enlever. C’est ce qui fait que même avec la meilleure volonté du monde, un groupe ne peut s’empêcher au bout d’un moment de tourner en rond, apparaître décousu voire répétitif.

Et pour épargner le dernier album de KILLSWITCH ENGAGE, on aurait pu tirer à boulet rouge sur le Metalcore. Parce que quelque part, le vrai problème de « As Daylight Dies » tient davantage du genre supporté que du groupe en lui même. Comme des stigmates répétés devenus trop lourds à porter. D’où cette impression d’un groupe aux qualités indéniables qui se débat pour sortir un truc à peine moyen.

L’erreur commise par le groupe semble évidente : après quelques bons albums (et un essoufflement déjà perceptible au bout du troisième), il aurait fallu s’écarter des sentiers aseptisés du Metalcore, chercher sa voie (comme l’a pas si mal fait MASTODON par exemple) ou à défaut se diriger vers des contrées plus favorables (citons des terres d’accueil possibles : le Néo, le Power Metal, le Thrash moderne, le Hardcore...). Mais une chose est sûre : il fallait à tout prix fuir comme la peste le chantre – que dis-je – le dépotoir du Metalcore.

Intégrité ou entêtement : la frontière est toujours ténue.

D’autant plus que le Metalcore est bien une musique consternante de fugacité. Un Metal qui colle bien avec notre génération de zappeurs convulsifs, pour laquelle la superficialité (l’absence de profondeur au sens large) est bien souvent élevée au rang d’artisanat. On veut une musique « consomptible », des albums « One Shot » pour un Metal Kleenex. Vite écouté, vite oublié. Pas besoin de se mettre en condition ou de se concentrer. De ce point de vue là, As Daylight Dies est réussi : on l’écoute en remplissant sa déclaration d’impôt.

Evidemment – pas la peine de vous faire un dessin – tout cela est très bancal. Mais c’est le style qui veut ça : hésiter, ne pas aller au bout des choses, avoir le cul entre deux chaises... Tel est le lot quotidien d’un groupe de Metalcore lambda.

On fait quoi ? On hurle ou on essaie de chanter ? On donne dans le brutal ou le mélodique ? On propose des titres efficaces ou plutôt atmosphériques ? Hop allez, dans le doute on met tout, on secoue et ça devrait fonctionner.

Même sur le positionnement c’est pas clair : on ne peut pas dire que KILLSWITCH verse dans le « commercial » (il y a une vraie agressivité et une certaine rugosité), mais on cherche aussi à plaire. Ca se veut un peu à la mode, comme un épiphénomène – presque dans l’air du temps.

Il en ressort une musique de contrastes qui saute d’un effet recherché à un autre. Ca passe du blanc à son contraire sans sourciller, comme si c’était normal. Et la pertinence dans tout ça ? On s’en fout puisqu’on fait du Metalcore.

Evidemment, à force de tout brasser dans tous les sens, avec un peu de chance et de persévérance, KILLSWITCH finit par sortir un morceau correct (Cf. le très Panteresque « My Curse »). Mais même de cette énergie bruitiste, il ne reste pas grand chose. Un morceau « sympa » tout au plus. On notera au passage que quand le groupe ralentit le tempo, on arrive à quelque chose. Pas l’extase non plus, mais ce sont souvent des ralentissements que naissent les passages les plus intéressants. Inversement, c’est dans sa volonté de « tout arracher » que c’est maladroit – voire carrément pénible.

Mais le plus tragique reste encore cette tenace impression d’inutilité qui perle lors de l’écoute de l’album. Une masse grouillante d’éléments, un brouhaha informe dont il ne ressort rien : pas une ligne de chant, pas un couplet, pas de riff mémorisable, aucune compo un tant soit peu accrocheuse. KILLSWITCH fait du bruit qu’on appelle Metal aux pays des ignorants : un bruit dramatiquement plat et insipide. Tout semble en place pour orchestrer un grand néant musical.


Pour construire quelque chose, c’est bien beau de juxtaposer des briques les unes sur les autres, mais si on ne met pas de ciment entre, au bout d’un moment tout se casse la gueule. Et au bout du 4ème album, c’est exactement ce qui se passe pour KILLSWITCH. Il manque l’essentiel : la cohérence.


Note : un petit 2/5

Morceau pas mal : My Curse
Titre représentatif : Unbroken
Beurk : Still Beats your Name, for you

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   (2 chroniques)



- Howard Jones (chant)
- Adam Dutkiewicz (guitare, chant clair)
- Joel Stroetzel (guitare)
- Mike D'antonio (basse)
- Justin Foley (batterie)


1. Daylight Dies
2. This Is Absolution
3. The Arms Of Sorrow
4. Unbroken
5. My Curse
6. For You
7. Still Beats Your Name
8. Eye Of The Storm
9. Break The Silence
10. Desperate Times
11. Reject Yourself



             



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