Je me suis trompé. Enfin, je crois. Lors de ma chronique sur "No Fixed Adress", j’avais écrit que le Post-Grunge et le Neo-Metal étaient les sous-genres les plus détestés dans le milieu du Metal. J’ai fait une erreur, j’aurais dû inclure le Metalcore. Vous savez, ce genre très primé par les jeunes : assez extrême pour éloigner la masse, mais trop « propre » pour plaire à la communauté Metal. La recette pour faire du Metalcore est plutôt facile : prenez des riffs lourds entrecoupés de lignes mélodiques, ajoutez une voix qui gueule, mais pas trop. L’important c’est de mettre une voix claire et mélancolique au moment du refrain. Le tout ne doit durer que 3-4 minutes.

KILLSWITCH ENGAGE est l’un des précurseurs du genre. Le groupe a atteint une certaine popularité avec l’excellent "The End Of Heartache", puis "As Daylight Dies" les avait propulsés encore plus haut suite à l’apparition du titre "My Curse" sur quelques plate-formes de jeux vidéo. Les albums suivants n’avaient pas obtenu autant de succès et un léger désintérêt a vu le jour. "Incarnate" est le second album avec le chanteur originel Jesse Leach depuis son retour en 2012. Je n’ai jamais eu de préférence entre lui et Howard Jones, les deux hommes ayant à mon avis à peu près les mêmes capacités vocales. Le côté Death est bien exécuté et les moments plus doux font leurs petits effets. Néanmoins, les lignes de chant ont tendance à se répéter.

Sur le plan musical, on ne retrouve aucune nouveauté puisqu’il s’agit toujours et encore de la même salade Metalcore. On oublie combien il est parfois difficile de faire de la bonne musique avec des barrières et des limites aussi grandes. Les gars ne prennent aucun risque, aucun changement par rapport aux albums précédents, ce qui apporte une dose de somnifère. Si on avait un doute, il est maintenant clair que les Américains ont atteint les limites de leur style de prédilection en restant cloîtrés dans le Metalcore. Il serait peut-être temps d’expérimenter autre chose, d’aller voir ailleurs. L’édition limitée propose 3 nouvelles chansons qui n’apportent absolument rien à l’ensemble, si ce n’est un temps global de 53 minutes. Après tout ce temps passé, on en sort avec un mal de tête et une impression d’avoir perdu beaucoup de temps pour pas grand-chose.

Les meilleurs titres sont présentés sur un plateau d’argent dès le début : "Alone I Stand", "Hate By Design" et "Strenght Of The Mind". Ils ont l’avantage d’avoir une certaine originalité comparée aux autres. La suite appartient à du Metalcore très classique et sans inspiration. Du recyclage de riffs comme on en voit tous les jours en mode pilotage automatique.

KILLSWICH ENGAGE déçoit avec des morceaux peu inspirés qui laissent la place à la facilité. C’est dommage puisque le style pratiqué par les Américains a mauvaise presse dans le milieu du Metal. Ce n’est pas avec ce genre d’album que le Mtalcore va améliorer son sort…

Morceau préféré : "Strenght Of The Mind".