Quel Hard-rocker qui se respecte ne connaît pas ce guitariste à la fois génial, sympathique, et réputé pour être un peu foufou ? Je me le demande… Eh bien examinons un peu les débuts de sa carrière. En fait, à cette époque, il faut savoir que Ted Nugent avait déjà de la bouteille (ceci explique cela ?) puisqu'il avait déjà formé quelques petits groupes, dans les années soixante (ROYAL HIGH BOYS, et LOURDES, entre autres), et ça se sent, tellement ce disque regorge de maturité. Ensuite, deuxième point fort dont bénéficie ce disque, c’est que selon la légende (qui n’en est en fait pas une), les titres de cet opus ont eu la chance d’avoir été composés, fignolés et encore ciselés pendant pas mal de temps avant l’enregistrement, de concert en concert…. Et l’album est magnifique, chaque titre, je dirais même chaque miette est un délice. D’ailleurs, Ted Nugent lui-même précise qu’il s’agit de son meilleur disque…

On se sent bien au cœur des années soixante-dix, la musique fournie étant un bon hard rock’n roll avec une grande influence bluesy. Point de vue titres, la qualité est extrêmement homogène, on a du mal à trouver un titre qui se démarque, sauf « Motorcity Madhouse » qui fait plus figure de classique que les autres, mais on ne peut pas dire qu’il soit encore mieux… De plus, le contenu est varié, on passe aisément des très bluesy « Hey Baby » (seul titre qui n’est ni chanté, ni composé par Ted Nugent, mais par son compère St. Holmes, et il est franchement génial), « You Make Me Fell Right At Home » (petit titre très sympa bourré de feeling avec en prime un petit solo de vibraphone, presque jazzy en fait) ou encore "Where Have You Been All My Life" (par exemple) aux plus foncièrement hard « Stranglehold » ou encore « Queen Of The Forest ». Donc non seulement au point de vue qualité de composition, nous n’avons que du bon, mais en plus, la qualité d’exécution des morceaux y est ! Guitaristiquement, ça se déguste, les deux guitaristes sont en parfaite symbiose, Ted, comme à son habitude, nous livre des soli géniaux et autres fioritures succulentes, un jeu dans lequel le mot "feeling" est maître (en plus d'un niveau technique idéal) , et quand à la rythmique, elle joue très bien son rôle sans être marquante cependant.

Enfin, l’album a été délicieusement remasterisé en 1999, par un dénommé Bruce Dickinson (à part le nom, qu’on ne s’y trompe pas – car moi-même ai fait la confusion pendant de nombreuses années- rien à voir avec le fameux Bruce Dickinson, illustre chanteur d’IRON MAIDEN) qui lui a conféré une production digne de ce nom, idéale pour un tel disque, fraîche tout en restant old-school, et bien précise…le rêve ! Il a même eu l’excellente initiative d’ajouter quelques bonus : trois titres repris en live, de très bonne qualité, et une b-side bluesy fort sympathique, même si anecdotique face aux titres de l’album en lui même

Bref, nous frôlons ici la perfection, le Nuge nous a fournit un album admirable et succulent, bref un chef d'oeuvre absolu (le seul micro-défaut est -mais cela n’engage que moi- que ça sonne parfois un micro-chouilla trop parfait, mais bon je suis très difficile sur ce coup, je l’admets), que je n’hésiterais pas à hisser avec les plus Grands albums légendaires du style. C’est dit. A (re)découvrir !