CUSTARD, c’est ce groupe allemand dont le second album, « For My King » (2000) avait à la fois effrayé et intéressé. Effrayé en raison d’un pochette absolument épouvantable. Intéressé grâce à un speed mélodique très bien fait.

Le troisième album de CUSTARD rassure au moins sur un point : en dépit d’un silence radio long de plusieurs années, le groupe est encore vivant et a toujours autant envie d’en découdre. Mais les glaives quasi phalliques ornant la pochette de « For My King » semblent s’être quelque peu émoussés avec le temps. A moins que ce ne soit la lassitude évidente face à un style qui n’en finit toujours pas de voir de nouveaux groupes se l’approprier qui pousse à moins d’indulgence.

« Wheels Of Time » (du nom de la longue et excellente épopée fantasy de Robert Jordan) est un album très bien fait, qui détient son lot de hits, mais qui ne force pas l’admiration, c’est assez net. Bref, un album à réserver aux fans du genre. Ceux-là dénicheront de quoi contenter leur soif de mélodies épiques alliées à des rythmiques pêchues (« Chance », l’excellent « One Step Too Far », « Sunrise »).

CUSTARD est enthousiaste, on sent un plaisir non feint à nous asséner des mélodies enjouées (« Sunrise »), à marteler une rythmique à la fois lourde et véloce (« Escape Reality »), à nous servir quelques soli fort agréables, à se laisser à des envolées lyriques et épiques (« Shine On »). Ceux qui se laisseront prendre au jeu auront quelques heures de plaisir devant eux… pourvu qu’ils n’attachent pas une importance trop importante à la qualité du son.

Car en matière de coup de vieux, la production est la plus touchée. En 2000, ça pouvait passer. Six ans plus tard, on a un peu perdu l’habitude, surtout après que la Finlande fut passée par là. Qu’à cela ne tienne, les amateurs du genre ont appris à s’en contenter.

Un retour finalement réussi pour CUSTARD. La suite, à condition que constance et assiduité accompagnent les allemands, pourrait étonner, le groupe dispose du potentiel adéquat, j’en suis certain.