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CUSTARD - Imperium Rapax (2021)
Par GEGERS le 21 Janvier 2022          Consultée 1661 fois

L’Empire romain attise aujourd’hui encore bien des fantasmes. Quel que soit le style de Metal pratiqué, du Folk Metal le plus sautillant au Black le plus agressif, nombreux sont les artistes qui vont se plonger dans l’histoire de Rome pour y puiser des valeurs parfois romancées : la bravoure, l’abnégation, l’esprit de conquête, la valorisation d’un esprit combattif. Certains en ont fait leur fond de commerce, à l’image du groupe EX DEO, d’autres se sont aventurés du côté du Tibre le temps de quelques albums (WHITE SKULL, VIRGIN STEELE…) ou de quelques morceaux (KATAKLYSM). En cette fin d’année 2021, les Allemands de CUSTARD chaussent leur caligae, empoignent leur pilum, habillent leur tunica, et s’embarquent dans une narration épique de légendes et de l’Histoire romaine, se voulant exhaustifs. Entre la république, les conquêtes, les figures emblématiques (Spartacus, Jules César…), les invasions barbares et la chute de l’Empire, voici pêle-mêle quelques-uns des sujets développés par le groupe sur son septième album. Fidèle à son rythme très tranquille d’une nouvelle réalisation tous les quatre ou cinq ans, la formation voit, chose rare, son line-up inchangé sur ce successeur au savoureux "A Realm Of Tales", chargé d’un intrigant souffle épique.

CUSTARD voit grand, et décide de se donner les moyens de ses ambitions. Pas tant au niveau de la production (le son des guitares reste assez "fin" bien que mordant), mais plutôt au niveau des arrangements, "Imperium Rapax" étant chargé d’ambiances touffues, de chœurs parfois lyriques, d’intermèdes narratifs et d’orchestrations inédites pour un groupe tel que CUSTARD, fervent défenseur d’un Heavy Metal "à la teutonne" et surtout à l’ancienne. Ainsi, au riff rugueux, pur et violent, de "Blessed By Baal" s’opposent sur le refrain des chœurs qui, sans éclipser les guitares, permettent à l’efficacité des morceaux de ne pas reposer uniquement sur elles.

L’album, c’est souvent le cas chez CUSTARD, n’est pas avare en trouvailles intéressantes. Pas tant au niveau des riffs, qui manquent parfois d’allant et d’impact, mais plutôt sur les refrains, comme toujours impeccables avec le groupe. Qu’il s’agisse du Heavy Speed pur jus de "Children Of The Wolf", de l’enthousiasmant "Res Publica", qui peut évoquer l’univers de HAMMERFALL, ou le classique mais très inspiré "Blood And Sand" dont le refrain, au tempo ralenti par rapport au reste du morceau, est sans aucun doute l’un des plus marquants de l’album. Il est évident que, contrairement à certains de ses compatriotes qui semblent avoir perdu la formule (jetez donc une oreille du côté de chez REBELLION), CUSTARD sait construire des morceaux, alternant les rythmes et les ambiances, proposant un Heavy certes passéiste dans l’esprit, mais pas si daté dans l’interprétation.

Reste que le groupe, malheureusement, finit par nous lasser, usant et abusant de poncifs qui finissent par le desservir. Alea Jacta Est, Morituri Te Salutant, Quo Vadis, n’en jetez plus. Le groupe allemand jette toutes ses phrases et ses concepts-clés dans ces dix morceaux (l’album contient quatre interludes) qui voient leur souffle épique souvent forcé. "Ode To The Flames", titre Heavy poussif et lourdaud, témoigne ici des limites du groupe qui peine à insuffler une vie dans son album. La description de Rome en flammes ne génère qu’une indifférence polie, malgré la prestation remarquable du chanteur Oliver Strasser. Lorsqu’on produit un album-monde tel que celui-ci, à l’ambition affirmée, la musique doit se mettre au service d’un tout, hétérogène dans son contenu, mais parfaitement unifié dans la forme. Ici, CUSTARD balance quelques éléments de liaison (les narrations), quelques bruitages et orchestrations, mais se fait maigrelet sur les finitions.

On retient ainsi de cet album la saveur des refrains, de même que l’authenticité d’un groupe qui se jette corps et âme dans son projet. Tout cela reste néanmoins un peu court, et malgré toute la sympathie que l’on peut éprouver pour ces fiers rejetons du Heavy à l’allemande, l’album ne parvient pas à se développer et à grandir chez l’auditeur en dépit de la multiplication des écoutes. Un album à picorer, qui ne permet pas à CUSTARD de passer outre sa condition de membre éminent de la deuxième division pour livrer son magnum opus.

2,5/5.

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- Oliver Strasser (chant)
- Carsten „oscar“ Reichart (guitare)
- Markus Berghammer (basse)
- Stefan Absorber (guitare)
- Chris Klapper (batterie)


1. Imperium Rapax
2. Children Of The Wolf
3. In Umbra Aquilae
4. Res Publica
5. Blessed By Baal
6. Blood And Sand
7. The First Empore
8. Gloria Aegypti
9. The Goddess Of Magic And Death
10. Cornua Mortis
11. Furor Teutonicus
12. Ode To The Flames
13. Morituri Te Salutant
14. Quo Vadis



             



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