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HEAVY METAL  |  STUDIO

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2002 1 Dragonslayer
2003 Evilized
2004 3 The Book Of Heavy Metal
2006 United
2010 In The Night
2017 Six
2024 Metal Gods
 

- Style : Nocturnal Rites, Lost Horizon, Warkings
- Membre : Memento Mori, Heed, Amaranthe, King Diamond, Cyhra, Fullforce, Gus.g, Ozzy Osbourne, Cans, Notre Dame, Dragonlord, Illwill, Therion, Nightrage, Firewind, Arch Enemy
- Style + Membre : Mystic Prophecy, Dignity, Dreamland, Hammerfall
 

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DREAM EVIL - Metal Gods (2024)
Par GEGERS le 16 Septembre 2024          Consultée 1847 fois

Pour être tout à fait franc avec vous, j'allais commencer cette chronique en vous parlant de l'état de la presse Metal actuelle. Ou tout du moins mon ressenti quant à cet état. J'allais vous écrire que le problème réside en partie dans la multiplication des supports de diffusion des avis de tous et chacun. J'allais vilipender ces passe-plats flemmards dont les écrits consistent le plus souvent en une resucée plus ou moins subtile des communiqués de presse envoyés par les labels des groupes concernés. J'allais vous parler de Rock Hard qui, dépassé par le nombre de sorties mensuelles, a fait le choix de ne plus balancer de critiques négatives sur les albums dont il traite dans ses pages, occultant de facto tout un pan "vicié" de la scène Metal (dans sa multitude), qui mérite autant d'être dénoncé que les bons albums méritent d'être encensés. J'allais vous parler de tout cela, et puis je me suis dit que de faire de cette chronique du nouveau DREAM EVIL une tribune (par ailleurs plus ou moins bancale) était une mauvaise décision. Car après tout le groupe suédois, qui a fait le choix (à la fois contraint et souhaité) de la rareté, ne mérite pas qu'un texte lui étant consacré soit pollué par les considérations personnelles d'un scribouillard dont les années de solfège sont tellement lointaines que leurs souvenirs se confondent avec ceux de sa première dent et de son premier cheval à bascule.

Concentrons-nous donc plutôt sur l'essentiel, car il faut bien avouer que le retour de DREAM EVIL mérite toute notre attention. Après l'accueil mitigé reçu par "SIX" il y a sept ans déjà, plusieurs années passées loin des salles de spectacle (le groupe a surtout joué en festivals), il aurait été légitime de penser que ce groupe, sans doute le plus appliqué des héritiers du Heavy Metal des années 80, allait finalement abandonner la partie. Après tout, Fredrik Nordström, le compositeur principal, vit fort bien de ses activités de production, et les autres membres ont depuis longtemps compris que la formation resterait pour eux un hobby, préférant consolider leurs jobs dans le commerce, dans l'industrie du béton, chez Volvo ou encore dans l'informatique. Derrière les grandes envolées lyriques, les déclarations assénées à grands coups de marteaux de Thor sur quelque enclume chimérique, il y a la réalité crue, qui vingt ans après que DREAM EVIL soit venu à nous en brandissant fièrement les tables de la loi de son Heavy Metal, place le groupe plus comme une sucrerie pour les nostalgiques d'un temps révolu que comme une valeur sûre au propos toujours actuel.

Et si le choix de la rareté avait été le bon pour la formation suédoise ? Car voici que, alors qu'on ne l'attendait plus, le groupe livre un album au niveau de cette poignée de sorties flamboyantes qui ont émaillé la première moitié des années 2000. Malgré les écoutes nombreuses, il nous faudrait encore un peu de recul pour placer "Metal Gods" au même niveau que "Dragonslayer" et "The Book of Heavy Metal". Il y a pourtant ici largement de quoi se réjouir à l'écoute de ce septième album dont le titre (également donné au morceau d'ouverture) est un clin d'œil très évident au titre du même nom signé JUDAS PRIEST, avec lequel il partage un charisme évident et une force de frappe nécessaire pour permettre à ce genre de tempo médium de marquer les esprits.

Il y a toujours ce côté "goofy" dans la musique et surtout dans les paroles de DREAM EVIL, que l'on a souvent pu prendre pour de la parodie. Pourtant, lorsque Niklas Isfeldt déclame son amour pour ceux qui ont "allumé un feu au plus profond de lui" et rend hommage à JUDAS, MAIDEN, MANOWAR ou SAXON sur ce titre d'ouverture, la qualité littéraire des paroles devient presque accessoire au regard de cette déclaration qui, viscéralement, résonne chez chacun. Comme le cri du loup fait encore aboyer les chiens, DREAM EVIL sait ici y faire pour rassembler autour de lui une meute prête à le suivre.

Cela étant fait, le groupe déroule avec brio une litanie de morceaux peu aventureux, c'est une évidence, mais dont la force mélodique et l'impact nostalgique sont du miel au palais. "Chosen Force", quatrième morceau de la série des "Chosen" (après "The Chosen Ones sur "Dragonslayer", "Chosen Twice" sur "The Book of Heavy Metal et "The Unchosen One" sur "In The Night"), propose, quelque part entre EUROPE et SCORPIONS, un titre Heavy mélodique "comme on en fait plus ma bonne dame". Les références à JUDAS PRIEST sont nombreuses, à commencer par la voix de Niklas Isfeldt, dont le timbre est assez proche de celui de Rob Halford, ou la progression mélodique de "Masters of Arms" qui peut rappeler "No Surrender" (album "Firepower" du PRIEST). La richesse de cet album réside dans la combinaison d'une diversité bienvenue et d'une volonté constante de faire appel à tous les codes du Heavy Metal séculaire, que ce soit dans la flamboyance des solos que dans la force brute des refrains, tous très travaillés. DREAM EVIL reste fidèle à son identité, et fait régulièrement appel à ces chœurs pachydermiques, presque Punk dans l'esprit, qui viennent enfoncer le clou. "Born In Hell", rapide et furieux, est une leçon de choses, qui pourrait s'imposer comme une épiphanie pour les nouvelles générations découvrant le style alors que beaucoup le jugent suranné. Ce morceau bénéficie de la présence de Chris Amott (ARCH ENEMY), dont le solo est une leçon d'efficacité dans la concision. Autre moment de bravoure, "The Tyrant Dies At Dawn", qui voit DREAM EVIL quitter sa zone de confort et naviguer dans des zones Power Folk, façon SABATON, DREAM EVIL, particulièrement en vogue actuellement. Le groupe réussit son coup avec ce titre léger et puissant, interprété pied au plancher, sur lequel Tommy Johansson (SABATON, MAJESTICA) fait une apparition.

"Night Stalker" est un retour à des sonorités familières, et qui aurait manqué les vingt dernières années de la carrière des Suédois serait ici en terrain connu. Le groupe, qui traite ici de la "carrière" du tueur en série américain Richard Ramirez, se fait particulièrement vindicatif et théâtral, et dose parfaitement son propos pour ne pas trop en faire. Et de manière générale, "Metal Gods" est une véritable preuve de bonne santé de la part de DREAM EVIL, qui fait référence à son passé tout en nous paraissant bien plus inspiré et séduisant que sur le plus convenu "SIX". Seul léger défaut, là où le groupe avait par le passé su proposer des morceaux de clôture alambiqués et audacieux, il nous propose "Y.a.n.a.", un mid-tempo qui séduit, allant chercher de la lumière dans l'obscurité, mais manque d'un petit côté "définitif" et épique qui aurait permis de renforcer l'impact de l'album. Cela ne suffit pas néanmoins à amoindrir la beauté brute de ce "Metal Gods" qui voit DREAM EVIL retrouver vigueur et dextérité. En restant parfaitement ancré sur ses références et ses inspirations, le groupe propose un Heavy Metal s'inscrivant dans une lignée classique finalement rare aujourd'hui, et tant par la qualité de sa production que de son interprétation, ce septième album se pose comme l'œuvre aboutie et délicieusement nostalgique d'un groupe dont la rareté semble être devenue une force.

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   GEGERS

 
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- Niklas Isfeldt (chant)
- Fredrik Nordström (guitare)
- Peter Stålfors (basse)
- Markus Fristedt (basse)
- Sören Fardvik (batterie)


1. Metal Gods
2. Chosen Force
3. The Tyrant Dies At Dawn
4. Lightning Strikes
5. Fight In The Night
6. Masters Of Arms
7. Born In Hell
8. Insane
9. Night Stalker
10. Y.a.n.a.



             



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