Avec "Clayman", IN FLAMES avait tout dit. Dans le Death Mélodique qu’il avait initié, il avait fait le tour de son style propre, et plusieurs fois encore. Il était temps pour le groupe d’explorer d’autres voies. C’est ainsi qu’IN FLAMES s’est mis à faire de la musique pour jeunes (en mal de sensations, car les jeunes sont toujours en mal de sensations).

Après cette remarque arbitraire qui a dû en hérisser plus d’un, je dois préciser qu’en réalité, je connais assez mal "Reroute..." et "Soundtrack...". Pour une raison assez simple, c’est que je n’aime pas ces deux albums, ou plutôt qu’ils ne m’intéressent pas vraiment. Cela dit, quelques écoutes suffisent à tirer la conclusion suivante : IN FLAMES se veut de plus en plus accessible. Non pas qu’il ne l’était pas auparavant, mais en modernisant sa musique, en la dotant d’un son lisse, d’effets électro, de samples et autres filtres, le groupe suédois vise un public encore plus large qu’avec "Clayman", qui était déjà un disque bien propre sur lui. Au hasard, le public Néo/Metalcore, par exemple. Non pas qu’IN FLAMES fasse désormais du Néo Metal, comprenons-nous bien. Il en emprunte simplement certains des oripeaux : un chant clair trafiqué alterné avec des hurlements vaguement Death, une rythmique lourde, un gros son… Bref, IN FLAMES fait du Mélo/Death moderne, et n’est d’ailleurs pas le seul groupe de la vague de Göteborg à tenter sa chance dans cette voie. Excluons tout jugement de valeur : IN FLAMES pratique une musique percutante et accessible. Pour citer Possopo, IN FLAMES est le « combo deux-en-un ».

Sans transition, quelques mots sur le dernier-né "Come Clarity". Sans grande surprise, on retrouve chez lui les traits familiers de ses grands frères "Reroute..." et "Soundtrack...". Souvenez-vous, je les ai évoqués un peu plus haut. Donc, IN FLAMES continue sur "Come Clarity" à écrire des chansons mélangeant riffs lourds et tranchants et refrains chantés en voix clair par un Anders Fridén que je trouve de plus en plus à l’aise dans cet exercice. Les titres sont variés : après un début d’album qui cartonne sec, on à droit un duo avec une chanteuse pop, Lisa Miskovsky, dans un "Dead End" agressif, ou encore à la pseudo-ballade "Come Clarity", guitare acoustique et chant susurré (et modifié bien entendu), l’effet est plaisant, avec de jolies mélodies de gratte, et enfin, en guise d’adieu, l’album se ferme sur l’apaisante "Your Bedtime Story Is Scaring Everyone", mi atmosphérique, mi électro (enfin, sauf la toute fin). Un peu comme du ULVER récent, mais en moins bien. Le reste des titres est à peu de chose près dans l’esprit du morceau d’ouverture "Take This Life" : du tabassage en règle, bien dans la mouvance du récent IN FLAMES.

Malgré cette chronique quelque peu cynique, je pense sincèrement que "Come Clarity" est un bon album, à mon avis meilleur que ses deux aînés, car mieux construit, plus abouti, assumant mieux son évolution. Les titres sont accrocheurs, pas forcément du genre à rester en tête toute la journée, mais il y a de bons moments, des refrains percutants, des mélodies sympatoches, bref, il y a de jolies choses sur ce disque. Quelques morceaux plus anecdotiques, quelques répétitions, certes, mais globalement, ce disque se laisse apprécier avec plaisir.

Note exacte : 3,5/5.