L.A.Guns est de retour en cette année 2005 avec un nouvel album: "Tales from the Strip". Un an après avoir sorti un album de reprises sympathique("Rips the covers off"), les Fusils de Los Angeles sortent leur premier disque de compositions personnelles sans Tracii Guns, leur emblématique guitariste. "Tales from the Strip" a donc une valeur de test pour le combo américain dont les seuls membres originaux sont le chanteur Phil Lewis et le batteur Steve Riley.

L'artwork de l'album laisse supposer que L.A.Guns reste fidèle à son style et, si les idées de base sont plutôt bonnes, on regrette quand même que ce soit du travail d'amateur car il y avait sûrement matière à rendre la pochette plus somptueuse.

Les titres de l'album, venons-en... Sur "It don't mean nothing", qui a la lourde tâche d'ouvrir l'album, on a droit à du grand, du très grand L.A.Guns. En effet, ce mid-tempo voit Phil Lewis tantôt incisif, tantôt plus mélodique. Si les couplets et pré-refrain sont puissants et joués de façon soutenue, le refrain est plus mélodieux, appuyé par des choeurs légers et glammisants. Quant à Stacey Blades, il a fait un excellent boulot, tant en rythmique qu'en solo et il démontre tout son talent en alignant la bagatelle de 6 solos ! Vraiment impressionnant !!

Dans l'ensemble, le groupe californien a plutôt bien géré l'après-Tracii Guns et reste assez fidèle à un style dans lequel il excelle. Phil Lewis et ses compères supportent même assez bien le poids des ans et parviennent à sortir quelques titres inspirés tels que le mid-tempo mélancolique "Electric neon Sunset", servi par une intro acoustique du plus bel effet, "Gypsy soul", très hard US dans l'esprit et catchy à souhait, la power-ballad électrique "Vampire", admirable de feeling et de sensibilité, l'insouciant "Rox baby girl", le speedé et déjanté "Crazy motorcycle", le mid-tempo "Skin", à la fois hypnotique et criard, le corrosif "Shame" et le superbe "(Can't give you) Anything better than love", pour ne citer que ceux-là.

Comme sur "Cocked and loaded", on retrouve sur cette galette 2 instrumentaux. "6.9 Earthshaker" est comparable à une jam instrumentale typiquement hard rock, mais relevant de l'anecdotique plutôt qu'autre chose. Quand à "Amanecer", c'est un instrumental calme, très arrangé et sur lequel les guitares acoustiques occupent une place prépondérante. A vrai dire, c'est le plus inspiré des 2 instrumentaux.

Dans l'ensamble, "Tales from the Strip" est un album de hard rock tout à fait crédible. Même si certains clins d'oeil aux 80's sont indéniables, la production de Andy Johns donne beaucoup de relief aux compos. Bien-sûr, on ne retrouve pas la magie et la force irresistible qui caractérisaient l'excellent "Cocked & loaded", mais force est de reconnaître que L.A.Guns a fait mieux que survivre au départ de Tracii Guns et qu'il est plutôt en forme en 2005. J'avoue qu'auparavant, je faisais partie des sceptiques et je n'attendais pas plus que ça "tales from the Strip". Phil Lewis est à créditer d'une excellente performance vocale, tandis que le guitariste Stacey Blades a su trouver sa place dans le groupe. "Tales from the Strip" peut être considéré comme le chainon manquant entre "Hollywood vampires" et "Waking the dead".

Veritable note: 3,5/5