Gràce à l'album "IV", le groupe allemand Jaded Heart s'est fait un nom dans le panorama du hard mélodique au point de devenir une référence auprès de certains jeunes musiciens. L'album suivant "The journey will never end" fut nettement moins inspiré et n'avait convaincu que par intermittence. Aussi, quand "Trust" est sorti, on était en droit de se demander quel visage allait montrer Jaded Heart.

L'écoute de "Anymore", qui ouvre ce 6ème album du combo allemand, est rassurante et incite à l'optimisme car ce mid-tempo à la fois puissant, heavy et mélodique marque un retour aux sources pour Michael Bormann et ses compères. Qui plus est, ce titre, remarquablement arrangé, est vraiment excellent: il suffit d'écouter le refrain pour s'en convaincre.

La suite de cet album confirme que Jaded Heart oeuvre à nouveau dans le style qui lui convient le mieux et que les influences modernes présentes sur le précédent opus n'étaient que passagères. Et ce ne sont pas les titres inspirés et classieux qui manquent sur cette galette. Ainsi, les mid-tempos "Feels like home" et "Healer", qui alternent couplets mélodiques et refrain plus enlevé, sont de veritables perles. Là encore, on ne peut qu'admirer l'efficacité des refrains, bien appuyés par des choeurs virevoltants. On apprécie également "Trust" qui, après un démarrage laborieux, monte en puissance jusqu'au refrain, imparable, "Masquerade" et ses mélodies envoûtantes(sublimes, ces textures de guitare !), de même que le big-rock "Fucking hating you" de haute volée avec son final magistral, ou encore l'entêtant "Jaded".

Dans un autre registre, Jaded Heart se montre à son aise sur des titres tels que "Burning heart", un titre hard/pop typiquement 80's aux mélodies légères, et le bluesy "Sweet summertime" à l'intérpretation joviale et joué à la slide.

On retrouve également sur cet album les inévitables ballades de service qui sont au nombre de 3. Si "If I lose" et "Love is magic" ne recèlent rien d'exceptionnel, "Give it back" convainc davantage tellement on est en présence d'une ballade inspirée, bien soignée(le piano ,puis la guitare y occupent remarquablement le terrain).

Dans l'ensemble, on est assez convaincus par le travail fourni par le combo allemand. Le chanteur Michael Bormann a fait étalage de leur savoir-faire et on constate que les nappes de claviers sont très complémentaires avec les guitares incisives, ce qui donne à l'album un son massif. Même si "Trust" n'égale pas le niveau et la magie de "IV", il demeure un album solide qui devrait ravir les amateurs de hard mélodique pêchu.