Auteur d'un premier album("Back street symphony") qui en a conquis plus d'un, Thunder est de retour en 1992 avec un successeur ayant pour titre "Laughing on judgement day". Ce deuxième album marque une étape importante pour le quintette britannique car, par rapport au précédent opus, il sera considéré soit comme une confirmation, soit comme une déception.

Au menu de ce second album, Thunder gratifie l'auditeur de 14 titres. Et la devise du combo britannique est: continuité et évolution. Comprendre par là: Thunder continue dans la voie qui lui convient le mieux, c'est-à-dire le hard rock bluesy, mais ne propose pas pour autant une copie carbone de "Back street symphony".

Le premier titre "Does it feel like love ?" confirme cet état de fait: après une intro acoustique, les guitares se font plus dures, plus incisives et la chanson est intense, très enlevée. La voix chaude de Daniel Bowes fait des merveilles et le côté live transcende le titre. Bénéficiant d'un bon départ, l'album enchaine les bons titres à la pelle comme le prouvent de façon éclatante l'enjoué "Everybody wants her", renforcé par la présence de cuivres, le mid-tempo travaillé "Low life in high places" qui voit guitares acoustiques et électriques se relayer joyeusement, le tubesque "Laughing on judgement day" qui m'a fait penser à du Tesla la première fois que je l'ai entendu, le mélancolique et mélodique "Empty city" ponctué d'accents zeppeliniens. Pas d'erreur, on a là affaire à du très bon hard bluesy fait par un groupe qui maitrise fort bien ce qu'il fait.

Pour completer cette brochette d'excellents titres, on citera également "Lang way from home", très arrangé et ponctué d'une jam finale de toute beauté, "Fire to ice", à la fois puissant et swinguant, "Feeding the flame" dont la structure musicale se rapproche de celle de "Laughing on judgement day", la ballade acoustique "A better man" sur laquelle on entend aussi de l'harmonica et du tambourin, l'entrainant et jovial "Flawed to perfection", le classique "Like a satellite" qui alterne couplets calmes et mélancoliques et refrain plus hard, plus intense, sans oublier "Baby I'll be gone", heavy à souhait et entrainant l'auditeur dans des contrées lointaines.

On peut dire que Thunder a parfaitement accompli sa mission en sortant un autre très bon album dans sa discographie. Par rapport à son prédecesseur, on trouve plus de subtilités sur "Laughing on judgement day". La guitare acoustique y tient une part plus prépondérante, par exemple, mais le côté hard rock est toujours là, rassurez-vous. Cet album aura permis à Thunder de franchir un cap: d'abord, il s'est classé n°2 des charts anglais, ensuite, il a positionné le groupe à Daniel Bowes et Luke Morley en tant que réponse britannique à Tesla. Qui plus est, Thunder a eu le privilège de participer aux Monsters of Rock de Donington en 1992 aux côtés de Iron Maiden, Slayer, Skid Row et WASP. En tout cas,si vous voulez un album avec d'excellents riffs et des refrains accrocheurs, vous serez servis avec "Laughing on judgement day".