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ZERO HOUR - The Towers Of Avarice (2001)
Par UDUFRU le 21 Février 2005          Consultée 4465 fois

« Encore un énième album de metal prog… » me diront certains, avec la lassitude désespérée des mélomanes en quête d’originalité. Eh bien non, pas cette fois ! Zero Hour, né de la rencontre fortuite des jumeaux Tipton dans le ventre de leur mère, ne propose pas un éternel plagiat de DREAM THEATER, mais bel et bien une petite perle de 45 minutes qui affiche sa personnalité propre dès les premières mesures de l’album. Mais afin de s’en convaincre, il convient d’étudier point par point les lieux communs que l’on peut entendre sur le prog, au détour d’une salle de concert ou d’un forum.

« Le prog, c’est une musique sans âme, purement technique, toujours la même chose ». Il est vrai qu’un album de prog ressemble souvent à un autre album de prog, qui ressemble souvent à un album de DREAM THEATER : enchaînements de soli effarants et de refrains entraînants. Mais les Américains de Zero Hour ont trouvé une autre recette qui marche tout aussi bien, et qui leur appartient. Cet album, leur second après un album éponyme auto-produit, est un concept narrant, à qui veut bien lire les paroles, l’histoire d’une tour maléfique qui aspire l’énergie des êtres vivants alentours. Un improbable sauveur tentera de délivrer le monde du Mal incarné dans le sinistre édifice (magnifiquement représenté en couverture du livret).

Ce thème, épique et monolithique, offre à Zero Hour l’opportunité de laisser couler à flots dans nos oreilles engourdies un metal progressif sombre, dur, violent, comme on n’en entend que trop rarement. Les guitares sont agressives et jonglent avec des riffs simples mais toujours efficaces ; la batterie n’est pas en reste et enchaîne les breaks audacieux et les rythmiques complexes ; la basse, omniprésente, insuffle au tout sa gravité de circonstance. Le clavier, et on ne s’en plaindra pas, n’envahit pas l’espace sonore et laisse guitare et basse s’enlacer et se repousser alternativement, à la façon d’amants un tantinet sadomasochistes. On obtient ainsi des compos qui font rimer puissance et émotion, tel le violent et syncopé « The Subterranean » ou encore l’intense « Demise and Vestige » qui nous offre 15 minutes de pure délectation.

« Le prog, c’est 50% de masturbation de manche (de guitare bien évidemment), et 50% de ballades à mourir d’ennui ». Zero Hour ne déroge pas totalement à cette pseudo règle. En effet, l’album contient, sur 6 titres, une ballade, « Reflections » qui, à mon sens, sert plus à scinder l’histoire en deux parties qu’à nous compter fleurette.
« The Ghost of Dawn », la dernière piste, qui fait la part belle au clavier depuis le début en sourdine, n’est pas une de ces ballades sirupeuses qui nous font arrêter la lecture d’un disque avant son terme véritable, mais une fin dont l’ambiance tragique suffit à faire deviner le sort du héros de cette sombre épopée… Le cri déchirant et démultiplié du chanteur nous emplit d’effroi, et nous laisse entrevoir d’apocalyptiques perspectives. D’ailleurs, je n’ai toujours pas parlé du chant ; c’est normal, j’ai gardé le meilleur pour la fin !

« Les chanteurs de prog ont toujours des voix haut perchées qui, dans les aiguës, maltraitent nos fragiles tympans ». Certes, entre Vanden Plas et autres Dreamscape, on a fini par associer le metal progressif aux chanteurs qui forcent sur leur organe jusqu’à faire craquer les coutures de leur pantalon (en cuir noir, comme il se doit). Mais encore une fois, Zero Hour vient bouleverser tous les acquis et nous propose une voix assez spéciale, plutôt rauque et médium, dans la lignée de Rod Tyler (premier chanteur des inénarrables Symphony X) ou même des débuts de Russel Allen (second et formidable vocaliste des mêmes). Alors, on adore ou on déteste, mais dans tous les cas, ça change, et ça fait même une grande part de la différence que Zero Hour peut sans conteste se targuer de représenter au sein du mouvement musical à part entière qu’est le metal progressif.

Qu’il est bon de dénicher un OVNI musical tel qu’on pourrait le prendre pour une petite révolution du genre ! « The Tours of Avarice » est indéniablement un album à découvrir, et qui mettra tout le monde d’accord : aussi bien l’aficionado habituellement friand de prog que le curieux, sceptique face aux capacités de renouvellement de ce genre, ou encore le bon amateur de metal plus violent qui reproche au prog ses sonorités parfois cheap. Car la leçon donnée ici par Zero Hour est bien simple : non, nous n’avions pas tout entendu. Il restait encore un territoire sombre à explorer, que cet album déflore avec un brio incontestable. Gageons que Zero Hour saura faire naître le même engouement que ses aînés, car son mérite est loin d’être moindre.

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- Jasun Tipton (guitare, claviers)
- Mike Guy (batterie)
- Troy Tipton (basse)
- Erik Rosvold (vocaux, claviers)


1. The Towers Of Avarice
2. The Subterranean
3. Stratagem
4. Reflections
5. Demise And Vestige
6. The Ghosts Of Dawn



             



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