Produit des deux frères Jasun Tipton (guitares) et Troy Tipton (basse), Zero Hour est un groupe américain de métal progressif assez complexe et très puissant. Il aura fallu 4 ans et demi à Zero Hour pour accoucher du successeur du remarquable "The Towers Of Avarice". Pendant ce temps le groupe a fait face à un problème de taille : le remplacement de son chanteur, Erik Rosvold. Heureusement, son remplaçant, Fred Marshall, est largement à la hauteur puisqu’il parvient à insuffler une touche de nouveauté sans dérouter les habitués. De plus, ce chanteur, sur certains passages, me fait penser un peu à Roy Khan du groupe Kamelot. L'album est assez homogène, court (44mn), et avec ses 9 titres, le groupe nous propose un album de heavy progressif teinté d'un peu de thrash à certains endroits.

Outre l'intro au départ de l'album qui ne dure seulement que 6 secondes, le deuxième titre "There for me", nous rassure sur le potentiel du groupe. C'est du béton. La batterie est monstrueuse, les riffs assurent un maximum tandis que la voix du chanteur est magnifique, surtout lors du refrain. Comme je le disais précédemment, ce chanteur me fait penser légèrement au chanteur norvégien R. Khan (ex-Conception) de Kamelot. Changements de rythmes, soli de guitares complexes, Zero Hour possède tout l'attirail du parfait groupe de heavy progressif.
Le troisième titre (qui dure 8mn) "Destiny is sorry" part un peu sur les mêmes bases que le morceau précédent, surtout au niveau du chant et des rythmes. Sur ce titre, les changements de rythmes sont plus nombreux et différentes ambiances (parfois très apaisantes) constituent ce morceau qui est une perle d'hard progressif. Remarquable !
Le rythme se fait plus élevé sur le titre suivant "Brain Surgery", de même que le chant se fait plus agressif, tout en restant toujours aussi mélodique. Là aussi, les changements d'ambiance sont au programme. "Losing control" commence plus calmement. Le chant de Fred Marshall alterne le coté progressif, mélodique mais aussi agressif à certains moments. Les guitares sont toujours aussi efficaces et toujours bien en place. Le batteur est un monstre et assure du début jusqu'à la fin de l'album.

"Twice The Pain" et l'instrumental "Somnecrophobia", les deux titres suivants, sont les exemples que le groupe est promis à un avenir radieux si il continue sur cette voie. Par contre, je trouve les soli de guitares un peu en retrait par rapport au reste des instruments, ce qui est un peu gênant. Sinon cet instrumental est un modèle de heavy progressif, avec un excellent contenu.
Le morceau phare de l'album et aussi le titre éponyme "A fragile Mind", dure près de 12mn. On remarquera que malgré le côté plus sombre, heavy et thrash de certains passages, "A Fragile Mind" est certainement le morceau ressemblant le plus à du Dream theater (techniquement parlant) pour notre plus grand plaisir ... Tout y passe, changement de rythmes, breaks flamboyants, guitares syncopées, alternances d'ambiance. Le coté mélodique n'est pas en reste et est même un des points forts de ce groupe.

Dans tous les cas, je ne connaissais pas cette formation et je suis agréablement surpris d'écouter un métal progressif, certes complexe, mais si peu entendu que je vous recommande de jeter une oreille plus qu'attentive à ce groupe. En effet, car si vous aimez les groupes techniques mais qui n'ont pas fait de compromis niveau puissance, ce disque est pour vous ...