Peu de temps après la sortie du terrible "The Chainheart Machine", SOILWORK, LE groupe scandinave qui grimpe (avec CHILDREN OF BODOM) nous revient avec un troisième opus qui laisse déjà entrevoir le futur radieux qui honorera de reconnaissance cet excellent combo... mais n'anticipons pas, et détaillons un peu ce "A Predator's Portrait" à la pochette intriguante.

Ne remettant pas son passé en question, SOILWORK nous assomme toujours de ses rythmiques qui vous harponnent, tandis que les mélodies virevoltantes des guitares, rivalisant de talent et de dextérité, se font encore plus présentes et réussies. Quant aux solos, ce sont de véritables déclarations de guerre aux doigts boudinés et patauds : Peter Wichers et Ola Frenning, les maîtres d'oeuvre, nous abreuvent de solos vivaces, heavy ("Bastard Chain"...) ou hyper mélodiques ("Needlefeast"...), marqués de la signature incandescente d'une empreinte mélodique à la verve rare. Une paire de guitariste comme on en fait peu, indéniablement (même s'il ne nous faut pas omettre ici les frangins Amott, guitaristes géniaux de ARCH ENEMY).

SOILWORK affirme ici sa personnalité, se dote d'un nouveau chapelet de merveilles, et confirme l'excellence largement entrevue sur ses deux prédecesseurs. Et nul doute que les éloges saluant cet album lors de sa sortie (presse unanime et support non négligeable du Metal God Rob Halford himself) sont mérités, tant SOILWORK a su gagner sa place parmi les rois du Death Metal Mélodique, par sa prolixité musicale et ses efforts soutenus pour amener à maturité une musique de plus en plus intéressante, et résolument flamboyante. Quant à Speed, le chanteur, il s'essaie pour la première fois à de très bonnes vocalises en chant clair sur quelques refrains, ce qui deviendra la marque de fabrique du groupe dès l'album suivant.

Avec "A Predator's Portrait", SOILWORK parvient à trouver une équilibre heureux, subtil compromis de brutalité, d'incursions en terrain Heavy Metal (le riff typique de "Shadowchild", "Final Fatal Force") et de beauté éthérée. SOILWORK n'a pas non plus renoncé à ses breaks opportuns et ses interventions de synthés qui savent y faire pour façonner des ambiances matelassant le travail des guitares.

En résumé, une bien belle réussite, qui effleure de peu le titre de chef d'oeuvre. Ce sera pour le suivant, le déjà référentiel "Natural Born Chaos", qui imposera le groupe comme un des plus doués de sa génération, et comme un des leaders incontestable de la vague de ce metal marriant si pertinement Death et mélodie.