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MELVINS - Thunderball [melvins 1983] (2025)
Par DARK BEAGLE le 21 Juillet 2025          Consultée 545 fois

S’attaquer à MELVINS en 2025, c’est un petit défi mine de rien, vu la discographie pléthorique de la formation et le peu qui a été travaillé sur Nightfall à date. Cependant, vu l’importance du groupe sur la scène Metal (je ne parle pas en termes de ventes, mais au niveau héritage laissé derrière lui), il convient de lui rendre la place qu’il mérite, en gardant la tête froide et en y allant à un rythme plus ou moins cool, à l’instar de ce que je fais avec HAWKWIND ; quand les albums s’accumulent, cela devient rapidement usant de les traiter en continu, jusqu’à la nausée, pour finir par ne plus les apprécier. Ce préambule posé, attaquons-nous à cette nouvelle œuvre estampillée MELVINS 1983. Parce que oui, si avec la bande à Buzz Osborne tout était simple, ce ne serait pas drôle.

Il convient de rappeler qu’il existe au moins trois entités MELVINS, avec souvent des membres récurrents (Buzz Osborne, forcément et bien souvent Dale Crover, fidèle au poste depuis 1984). Il y a la variation MELVINS LITE, ainsi que la MELVINS 1983 qui nous intéresse ici, qui voit le retour de Mike Dillard, batteur originel derrière les fûts, Dale glissant ainsi vers la basse. Deux albums ont déjà vu le jour sous cette appellation : "Tres Cabrones" et "Working With God". La musique pratiquée se rapproche de celle des débuts de MELVINS, elle est souvent plus rapide, moins expérimentale que les autres albums publiés à le même période. Si vous avez suivi jusque là, bravo. La suite va se compliquer un peu.

"Thunderball" est donc la troisième offrande de MELVINS 1983. Cette fois-ci, Dale n’est pas de la partie, c’est Buzz qui enregistre les parties de basse, Mike Dillard restant toujours en charge des percussions. Seulement ici, on ne retrouve pas la formule liée à l’incarnation MELVINS 1983, nous sommes plutôt dans une continuité de ce qui a été fait sur "Tarantula Heart", le précédent LP : cinq titres pour un instrumental, avec des pièces plutôt longues, entre huit et onze minutes. Un peu plus d’une demi-heure et puis s’en va, nous laissant la cervelle dégoulinante des oreilles. "Thunderball" n’est pas un disque facile (en même temps, les MELVINS ne sont pas connus pour leur aspect easy listening), il est même plutôt du genre à bien prendre la tête.

Commençons par ce qui ne va pas. Déjà l’instrumental "Vomit Of Clarity" pourrait ne pas exister, ce serait du pareil au même. Il s’agit de sons dissonants qui se succèdent sur deux minutes un peu inutiles, il faut bien en convenir. Certes, c’est stressant et c’est certainement le résultat recherché, mais cela se transforme rapidement en un irritant heureusement pas trop encombrant. Deux minutes, le temps d’aller faire une pause pipi en quelque sorte. "King Of Rome", l’ouverture, est plutôt intéressante avec son aspect Sludge totalement maîtrisé, mais il n’est pas spécialement représentatif du reste, qui part dans tous les sens avec plus ou moins de réussite. L’autre point négatif est d’ailleurs lié à cela : les morceaux sont étirés parfois trop artificiellement pour être vraiment passionnants de bout en bout, à l’instar de "Short Hair With A Wig", plaisant par son aspect psychédélique, grinçant avec l’adjonction de bidouillages électroniques.

Et sur onze minutes, on a un peu l’impression que les musiciens se regardent le nombril tant ce morceau devient usant sur la longueur. Il lui manque une ambiance. Genre l’atmosphère de la mort-qui-tue dont ils nous avaient habitués dans leurs meilleurs jours (sponsoring d’une marque d’aspirine pour les autres). Ou cette façon de construire des morceaux dans les morceaux, une autre spécialité qu’ils nous servent parfois entre la poire et le fromage. Mais là, on se laisse vite endormir par la monotonie des couplets qui ne décollent jamais, alors que l’instrumental, étrangement Blues Psyché, laissait entrevoir de belles choses.

Puis il y a le reste. Et le reste est bien mieux. Toujours un peu trop long par moments, mais bien plus jouissifs également. Comment ne pas évoquer ce "Venus Blood" tout en retenu qui clôture ce disque de façon magistrale ? Le chant d’Osborne se fait plus planant, les guitares restent lourdes, saturées, mais elles ne balancent pas dans la violence, elles nous guident plutôt vers un spleen doucereux et terriblement introspectif. Parce que oui, les MELVINS savent également faire dans la dentelle. L’autre morceau qui accroche directement l’oreille, "Victory Of The Pyramids", est un autre bijou en son genre.

Là, le groupe prend son temps pour déployer l’artillerie, mais nous avons droit à un pur moment de speederie (à la MELVINS donc), qui tire sur le Punk Hardcore pour notre plus grande joie. Buzz est déchaîné derrière le micro et derrière sa guitare, la rythmique est furieuse bien comme il faut, puis arrive ce moment de paix, presque spatial, où tout ralentit, où le déferlement précédent prend tout son sens. Ici, l’apport de sonorités Electro est plus judicieuse, elle se fond mieux dans l’ensemble, elle ne paraît pas déplacée. C’est grandiose et cela ressemble à une chute de studio XXL du précédent LP tant on y retrouve cette faculté à nous trimballer à droite à gauche sans pour autant nous bousculer méchamment.

Ici, les MELVINS ne sont pas à la rigolade (même si cela reste toujours assez subjectif entre leurs différents délire), "Thunderball" se veut bien plus sombre que les deux autres albums estampillés MELVINS 1983. Comme si l'absence de Dale ne prêtait pas à sourire, ou que la situation dans leur pays les chauffe tellement qu'ils en ont laissé leur sens de l'humour aux chiottes. Disons qu'il est ici difficile de faire la différence entre le MELVINS classique et l'entité 1983 tant les deux sont très proches, au point où elles n'en forment plus qu'une, pourrait-on penser.

Depuis plus de quarante ans, les MELVINS hantent la scène US et continuent malgré tout à sortir des disques à un rythme hallucinant (un an exactement sépare ce "Thunderball" de "Tarantula Heart") tout en conservant non seulement leur dignité, mais une pertinence rare. Certes, tout n’est pas parfait, mais derrière cette démarche punko-nihiliste se cache toutefois un énorme talent. Parfois, il est gâché, mal utilisé, parfois il laisse place à des chefs d’oeuvres qui ne toucheront que quelques initiés en lieu et place du large public que mériterait cette formation très importante dans l’évolution du Metal US à travers le temps. "Thunderball" n’est pas un album déconnant, il se laisse déguster comme un verre de vin blanc frais doucement fruité ; il ne faut pas en abuser pour ne pas en être malade, mais une fois de temps en temps, cela reste très agréable.

Note réelle : 3,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Buzz Osborne (chant, guitare, basse)
- Mike Dillard (batterie, chant)


1. King Of Rome
2. Vomit Of Clarity
3. Short Hair With A Wig
4. Victory Of The Pyramids
5. Venus Blood



             



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