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METAL INSTRUMENTAL  |  STUDIO

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1988 Dragon's Kiss
1992 Scenes
1994 Introduction
1996 True Obsessions
2006 Loudspeaker
 

2017 Wall Of Sound
 

- Style : Yossi Sassi , Nita Strauss, Buckethead
- Membre : Megadeth, Gioeli - Castronovo, The Dead Daisies, Malice, Revolution Saints
 

 Marty Friedman Official Website (2765)

Marty FRIEDMAN - Dragon's Kiss (1988)
Par REMISSA le 16 Mars 2025          Consultée 445 fois

1988 est une année maudite pour CACOPHONY, bien que de prime abord rien ne semblait le prédestiner. "Go Off!", deuxième album studio du quintet californien pour autant d’années d’existence est dans les cartons… mais l’éparpillement des membres, doublé de la velléité d’aventure solo des deux guitar heroes du devant de la scène (Becker/Friedman) sonnera le glas du groupe. Ainsi, c’est cette année que Friedman sortira de son côté "Dragon’s Kiss", et Becker "Perpetual Burn" du sien... et découvrira par la même occasion sa sclérose qui le paralysera petit à petit physiquement.

Aussi triste l’événement soit-il, ne nous apitoyons pas sur le sort de ce dernier, et ne cherchons pas outre mesure à mettre en concurrence "Dragon’s Kiss" avec "Perpetual Burn" : les albums, plus accointants que concurrentiels, ne constituent pas une guerre ouverte entre les deux protagonistes, ces derniers ayant continué à lier une amitié prononcée avec les années.

Prenons donc "DK" pour ce qu’il est : le premier album d’une longue lignée d’un artiste aussi prolifique que libre dans son écriture. Ne nous le cachons pas, même si Friedman possède une fibre bluesy plus que prononcée, ce premier jet est un héritier légitime de la philosophie néoclassique de CACOPHONY, dont les premiers titres ("Saturation Point" et "Dragon Mistress") la transpirent par tous les pores. La galette déborde de toute cette vibe eighties dans ses clichés les plus profonds, qu’il s’agisse du mixage criard de la gratte de Marty comme si ça allait le faire shredder plus fort/vite (et bon Dieu qu’il shredde le gaillard), de l’écho caverneux ambiant, ou de la batterie de Deen Castronovo (CACOPHONY aussi) qui se sent obligé d’utiliser à outrance chaque élément de son kit à chaque titre pour la rentabiliser, rien n’y échappe… Et c’est bien ce qui fait son charme, même plus de trente-cinq ans après (ce dont ne peut pas se targuer la moitié des boomers chevelus de cette époque révolue). En effet, là où Malmsteen et autres MacAlpine, aux sommets de leur gloires respectives balancent des galettes aux allures martiales, dans la pure veine du Classique avec un grand "C" dont ils se revendiquent les héritiers (surtout le Suédois), les futurs ex-CACOPHONY ont une lecture plus spontanée et décomplexée du Néoclassique, avec un son nettement plus organique que la concurrence.

Car oui, Marty a toujours eu cette sensibilité sur fond d’ingénuité dans sa façon de composer. Dans une quête exploratoire sans fin, visant à entremêler les genres sans aucun a priori, ni sans s’emmerder de toute la théorie musicale qui pourrait être induite, le frisé au poignet cassé se moque bien des gammes, des accords, de la cohérence des arpèges et tout le tintouin. Si ça sonne "cool", ça part au pressage, point barre. Et c’est grâce à cette approche candide que ce dernier transcende des titres plus émotionnels ou emplis de "feeling" comme "Namida (Tears)", plutôt que ceux rentre-dedans et ultra-riffés comme "Evil Thrill". Mais ne vous y trompez pas, "DK" est une usine à riffs implacables ; pas forcément mémorables par leur surabondance, mais d’une efficacité suffisamment redoutable pour ne laisser aucun titre "Metal" sur le carreau. La palme revient - évidemment - à "Forbidden City", monument de la galette du haut de ses huit minutes (presque un quart de la durée totale à lui seul), véritable condensé de la maestria de Friedman, développant un panel de l’acoustique le plus doux aux soli les plus véloces dans une harmonie d’ensemble parfaitement construite.

Car oui, je ne l’ai pas précisé jusqu’à présent au risque d’enfoncer des portes ouvertes, mais Friedman, en plus de composer diablement pertinemment pour un mec qui n’en a rien à foutre de la théorie musicale, est un véritable esthète de son instrument. Chaque sustain de note, chaque soupir, et surtout chaque bend est millimétré pour donner du corps à son art, lui octroyant une signature propre et reconnaissable entre toutes. Marty fait - déjà - du Marty, et ça se perçoit sans tendre l’oreille outre mesure.

On pourra bien reprocher quelques approximations comme un "Thunder March" un peu plus ronflant avec son thème à la "Top Gun" et qui n’a pas très bien vieilli d’autant qu’il arrive en bout de course, ou encore "Jewel" qui pourrait se mettre en miroir avec "Altitudes" de son compère de CACOPHONY et qui perdrait haut la main le duel, mais on avait dit qu’on ne se comparait pas les quéquettes, donc je n’insiste pas davantage.

Pour digresser, j’ai toujours ressenti le recrutement de Friedman au sein de MEGADETH comme une trahison envers lui-même, telle une peine de prison, avant de pouvoir retrouver sa liberté créatrice en solo. Nul doute que "Dragon’s Kiss", avec ses titres thrashisants ("Evil Thrill", "Forbidden City" et a fortiori "Anvils") a dû taper dans l'œil de Megadave… Quoi qu’il en soit, avoir survécu dix piges au père Mustaine et à sa main de fer est déjà un exploit en soi, et bien qu’il fût acteur de la décrépitude du groupe de Thrash, son action dans la production de "Rust In Peace" est un événement plus que majeur dans la ligne du temps de l’Histoire du Metal. Ne tentons donc pas de réécrire l’histoire avec des "si" : là où Becker surfait sur la fougue de sa jeunesse à la vitesse de la lumière en éclaboussant tout le monde de son talent, Friedman possédait la maturité adossée à une liberté absolue, lui permettant de créer un premier disque équilibré, constant et polyvalent dans la durée.

Morceaux préférés : "Forbidden City", "Saturation Point", "Anvils".

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   REMISSA

 
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- Marty Friedman (guitare, basse)
- Deen Castronovo (batterie)


1. Saturation Point
2. Dragon Mistress
3. Evil Thrill
4. Namida (tears)
5. Anvils
6. Jewel
7. Forbidden City
8. Thunder March



             



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