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JOHN 5 - Season Of The Witch (2017)
Par REMISSA le 8 Mai 2024          Consultée 324 fois

Dès qu'une place de gratteux se libère sans préavis dans une formation mainstream quelle qu'elle soit, vous aurez une très forte probabilité pour que JOHN 5 y postule pour arrondir ses fins de mois (et obtienne accessoirement le poste vu sa surqualification). Pas le choix, être un Guitar Hero aux alentours des cinquante berges ne fait plus bander grand monde de nos jours, et cela fait belle lurette que les Vai, Satch, Malmsteen et compagnie sont typographiés en petit sur les lineups des festivals, malgré leur renom.
Bon, je déconne évidemment pour les fins de mois, car les épinards de John William Lowery (de son vrai nom) sont bien beurrés avec ses intérims à gauche et à droite, mais cela ne décourage pas le sieur haut en couleur (en corpsepaint noir et blanc supplément doudoune à fourrure) de faire son bonhomme de chemin en solo, et de nous pondre un neuvième album studio, déjà. Enfin presque solo, étant accompagné de ses Ghouls à lui, les "Creatures" à qui il faut bien filer des royalties pour ne pas se risquer à se retrouver comme un gland comme BUCKETHEAD avec sa boîte à rythmes LIDL, et obligé de faire du nunchaku sur scène pour amuser la galerie.

Jouons franc jeu, JOHN 5 évolue dans un éclectisme stylistique impressionnant, mais ne possède paradoxalement que deux ou trois gimmicks en guise de signature technique (shred en string skipping, sweep + tapping slidé, hybrid picking façon banjoïste, et l’addition s’il vous plaît). Être facilement reconnaissable est une qualité en soi me direz-vous, mais au bout de huit albums, et a fortiori de quarante minutes supplémentaires, ne tournerait-on pas un peu en rond, l'avant-dernier essai, "God Told Me To" donnant de surcroît quelques signes d'essoufflement ?

Après une introduction cryptique, comme "Jean-Cinq" en a l'habitude au travers de son esthétique jonglant entre pop culture et épouvante (désormais guère surprenante), le vif du sujet est immédiatement attaqué pied au plancher, et le clown triste nous dégaine sans retenue toute sa palette technique et sonore dans un mix bluegrass/country (banjo à l'appui) un chouïa cliché mais redoutablement catchy et efficace avec "The Black Grass Plague".

Avec ce début en fanfare, le soufflé est déjà en train de toucher toutes les parois du four et ne peut que retomber, ce qui ne manquera pas de se produire à plusieurs reprises sur cet album, lorsque John sort de son shred frénétique pour tenter d'instaurer des ambiances plus consensuelles et passe-partout, sans succès. En effet, sa particularité à rechercher des sonorités dissonantes et stridentes en branlette continue ne convainc pas sur "Now Fear This" ou "Guitars, Tits And Monsters", qu'il est urgent d'oublier.

Ne soyons tout de même pas hypocrites : que serait un album d’instrumental sans ses quelques pistes de pure démonstration qui frustreront les plus obtus par le biais d'un lustrage de fretboard grâce à la sueur des joints des phalanges ? "Ddd" (prononcer "Tripeuldi") est la seule à se jouer shred avec le gain au maximum, intouchable qui force le respect, et John nous offre en parallèle deux titres acoustiques beaucoup plus subtils ("Behind The Nut Love" et "Ode To Jasper"), toute en gracilité et en lenteur. Mais ne vous y trompez pas pour autant, vous n’en toucherez pas une note, et auriez l'air ridicule si vous tentiez de [I]bend les cordes après le sillet comme lui. C'est tout un métier ma bonne dame !

Sans plus tourner autour du pot, cet album contient deux autres immanquables en plus de "The Black Grass Plague" : Primo, "Here's To The Crazy Ones" où tout l’orchestre est au service du délire créatif du frontman dans une tête de gondole idéale pour promouvoir la galette entière ; Secundo, l'éponyme, avec le retour de l'atmosphère dérangeante chère à JOHN 5, et au service d'un titre brillamment construit, la tension grimpant crescendo grâce au rire d'une sorcière possédée, finissant sur un sweeping en boucle obsédant, en apothéose.

En résumé, et prévisiblement, cet album est hétérogène et plutôt dense malgré sa durée conventionnelle. JOHN 5 a su tirer les enseignements des erreurs passées en se réfrénant sur les gimmicks et les redondances de son jeu sur le fond sans entacher la forme, qui le propulse à des sommets techniques sur sa chère Telecaster. Si l'on passe les quelques interludes inutiles, la balance bon/mauvais penche nettement du bon côté. Ce qui n'est jamais chose gagnée d'avance sur cet exercice.

Note réelle : 3,5/5 arrondie à 4 pour cette simple raison.

Les plouf, dans l'eau : "Guitars Tits And Monsters", "Now Fear This",
Les à côté : "Hell Haw I.G.R", "Making Monsters",
Les touchés : "Ddd", "Behind The Nut Love",
Les coulés : "Season Of The Witch", "The Black Grass Plague", "Here’s To The Crazy Ones".

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   REMISSA

 
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- John 5 (guitare, banjo, mandoline, basse)
- Rodger Carter (batterie)
- Ian Ross (basse)
- Matt Bissonette (basse sur 'making monsters', 'here’s to the crazy ones' et ')


1. Book Of Spells
2. The Black Grass Plague
3. Guitars, Tits And Monsters
4. Now Fear This
5. Behind The Nut Love
6. Making Monsters
7. Dr Evil’s Spookshow
8. Here’s To The Crazy Ones
9. The Macabre
10. Ddd
11. Hell Haw I.g.r.
12. Ode To Jasper
13. Season Of The Witch



             



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