Recherche avancée       Liste groupes



      
BRUTAL DEATH TECHNIQUE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Anal Stabwound, Suffocation, Disgorge [us], Wormed, Deeds Of Flesh
- Membre : Eternity's End

DEFEATED SANITY - Chronicles Of Lunacy (2024)
Par REMISSA le 25 Décembre 2024          Consultée 434 fois

Un des secrets pour chercher à produire des chroniques qualitatives est de conserver une objectivité de tous les instants et la tête froide, surtout lorsqu’il s’agit de nouveautés ; les singles tentateurs et toutes les entourloupettes des groupes pour faire monter la hype rendant l’exercice particulièrement difficile (et je ne vous parle pas des soudoiements des labels par livraison de caissons de cervoise[*]). Dans la catégorie faites ce que je dis et pas ce que je fais, je vous présente DEFEATED SANITY, qui vient comme à l'accoutumée avec sa régularité habituelle de trois-quatre ans nous rappeler la définition de technique au service de la violence dans ses aspects les plus âpres et malsains.

Comme si la musique instituée par Lille Gruber n’était déjà le témoin de l’œuvre d’un illuminé, voici donc un septième album sous l’angle de "chroniques de la folie", annonçant par son nom et son artwork parfaitement évocateur, la putridité de surface abritant une forme d’art subtil que seuls les plus initiés sauront apprécier, même si le bébé arlequin fout vraiment la trouille. En effet, il faut être armé d’un sacré arsenal et d’un background de furieux pour ne serait-ce que tolérer les semonces de brutalité de DEF SAN.

Car comme d’habitude, il ne faut pas laisser égarer son esprit la moindre seconde si l’on veut apprécier chaque instant de la demi-heure qui compose "Chronicles Of Lunacy". Soyons parfaitement honnêtes, c’est bel et bien Gruber qui transcende cette galette, son expérience pluri-décennale dans un environnement Jazz-Groove-Death lui octroyant une signature unique, et un touché absolument exceptionnel sur chaque élément de son kit, qui, ne soyons pas dupes, prend très cher. Et le plus beau, c’est qu’il n’est même pas nécessaire de l’imaginer à l'œuvre, car ce brave gaillard a posté sur les Internets des playthrough de titres de ce nouveau LP. Et bordel, qu’il a l’air de souffrir face à l’engeance malsaine qu’il a créée ! Ces gravity blasts à une main sont tout bonnement d’une autre planète, et malgré toute la barbarie ambiante et les litres de sueur éclaboussés sur le kit, on ressent comme une pure allégresse dans son jeu. Le Bavarois évolue dans une maîtrise absolue de son art, sans gâcher la moindre calorie en assommant d’une façon qui serait exagérée ses fûts pour le show. Tout est millimétré pour produire cet effort surhumain que peu ne sauront ne serait-ce qu’appréhender. Et même avec les images, je vous assure qu’il faut passer les vidéos en vitesse 0,5 pour comprendre d’où certains sons sortent, et essayer de voir le troisième bras planqué dans la doublure de sa veste sur "The Odour Of Sanctity" ou "Accelerating The Rot".

Bon, j’ai tellement lustré les pompes de Gruber que je peux ouvrir une usine à cirage. Et là où le cogneur joue un rôle vital dans l’exécution de ces grooves absolus, quitte à se braquer les feux des projecteurs dessus au mixage, ses compères s’appliquent savamment à produire l’inverse, dans une cacophonie tout autant calculée. La nouvelle recrue Vaughn Stoffey (**) nous abrutit de délicieuses harmoniques dissonantes, la basse de Schmidt bénéficie de breaks à foison pour alourdir la douloureuse, et Welshman… Grogne. Grommelle. Maugrée. Bien. Voilà. Les samples parcimonieux, et le trou d’air avant l'ultime titre, autorisant d’enfin prendre une bouffée d’oxygène empuanti par l’atmosphère pestilentielle ambiante sont également autant de choix pertinents qui asseyent l’hégémonie du combo parmi ses pairs dans ses choix de composition.

Bref. Vingt ans, sept albums : la boucle est bouclée. DEFEATED SANITY ne réinventera plus la roue qu’il a lui-même gonflée à bloc, "Chronicles Of Lunacy" est absolument excellent, comme le reste de leur discographie. Alors "CoL" mérite-t-il le 5/5 qui me taraudait tant d’attribuer ? Est-il réellement mieux que "DotD" // "Dharmata" ou "Passages Into Deformity" ? Dois-je ignorer "Temporal Disintegration", plus effacé, souffrant terriblement de la concurrence, et pesant pour près de vingt pour cent de l’album ? Dois-je vraiment trancher après tout ? DEF SAN a-t-il encore quelque chose à prouver ?

Non. Non. Non. Non. Et non.

Morceaux préférés : "Accelerating The Rot", "Heredity Violated", "The Odour Of Sanctity".

- - -

(*) Humour, évidemment. Je n’accepte que les virements Paypal.
(**) Attendez, il fallait bien que Lille se repose un peu depuis qu’il avait sonné les cloches et dit la messe (noire) sur "The Sanguinary Impetus" !

A lire aussi en DEATH TECHNIQUE par REMISSA :


VITRIFIED ENTITY
Eternal Vitreous Dissolve (2021)
Jules-Edouard Moustique




DEFEATED SANITY
Disposal Of The Dead // Dharmata (2016)
Double plaisir ?


Marquez et partagez




 
   REMISSA

 
  N/A



- Lille Gruber (batterie)
- Jacob Schmidt (basse)
- Josh Welshman (chant)
- Vaughn Stoffey (guitare)


1. Amputationsdrang
2. The Odour Of Sanctity
3. Accelerating The Rot
4. Temporal Disintegration
5. Extrinsically Enraged
6. A Patriarchy Perverse
7. Condemned To Vascular Famine
8. Heredity Violated



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod