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BRUTAL DEATH TECH  |  STUDIO

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- Style : Anal Stabwound, Suffocation, Disgorge [us], Wormed, Deeds Of Flesh
- Membre : Eternity's End

DEFEATED SANITY - Chapters Of Repugnance (2010)
Par REMISSA le 30 Avril 2024          Consultée 701 fois

DEFEATED SANITY est l'incarnation même de ce que les profanes qualifient de "bruit" lorsque la discussion bifurque vers le Metal. Bien sûr que vous l’avez dans votre cercle proche cette connaissance, qui se croyant drôle va tenter une imitation de Jim Carrey, lui-même imitant NAPALM DEATH, et donc créer un moment gênant pour tout le monde.
Dans un mélange pourtant savant entre Brutal et Death Tech, il faut tout de même admettre de bonne foi que la formation d’origine Allemande n'est pas très accessible, même au sein de la "grande famille du Metal" comme le disent les plus sectaires d’entre nous. On pourrait noircir des pages en tentant de justifier ou d’expliquer la démarche et la philosophie qui meut DEF SAN. Les hermétiques convaincus ont tout autant tort que les fanatiques, fieffés gardiens d'une cause qu'on ne leur a pas demandé de défendre, et nous nous positionnerons poltronnement au milieu du gué en concluant que le BDM (et à fortiori le BTDM), c'est une affaire de sensibilité propre à chacun. Et pour ne pas arranger les choses aujourd’hui, "Chapters Of Repugnance" est un de leurs albums les plus clivants.

En tant que chroniqueur volontaire de cet album, vous vous doutez de quel côté de la barrière je me situe, mais pour faire preuve d'un peu d'autodérision, le boulot de D.S. (le groupe hein, pas le collègue Dark Schneider) me renvoie vers une chronique de Canard parlant de Doom à la base, mais parfaitement transposable ici. Concrètement, lorsque l'on prend au pif n'importe quel morceau de ce skeud, voici le rendu :

-"Ratatatatatatata gling-gling" -Tefal
-"Oooooreeeeuhhhh reuuuuuh" -Lysopaine
-"Riffriffriffriffriffriff" -La guitare qui riffe, visiblement
-"Pleng !" -La corde de la basse qui pète et qui t’éborgne
-"Biiiiiiiip" -Vos acouphènes

Vous l'aurez compris, "CoR" est d'une violence inouïe. Le potard de treble est coincé sur 0. Corollaire immédiat, et ce sera honnêtement le seul grief que j’imputerai à cet album (ce qui est valable pour l'entièreté de leur disco d'ailleurs) : la guitare manque cruellement de profondeur. Bien évidemment que l'intensité est assurée principalement par les fûts et le remous ambiant, et que trop d’aigus viendrait ternir la philosophie. Cependant, le son de la gratte qui pourrait se contenter d'être caverneux et lourd, devient trop souvent simplement brouillon, comme un bruit blanc finalement (mais que je déconseille pour endormir un nourrisson, ces ingrats préfèrent les bruits d'aspirateurs, si c'est pas vexant ça tiens).

Sans en rajouter une couche en exagérant l'esthétique gore (hormis quelques interludes un poil cradingues et surtout les paroles ignobles, mais de toute manière inintelligibles), le quartet se concentre sur un seul objectif : la brutalité dans son plus pur apparat. La galette consiste en un enchevêtrement de blasts tordus et imprévisibles assurés par l’infatigable Lille Gruber, dans un chaos assourdissant aggravé par les borborygmes de Magana. Les seules bouffées d'oxygène sont apportées par la basse de Schmidt, seul instrument permettant de distinguer des notes grâce à son claquement dissonant (mention spéciale pour le pont de "Consumed By Repugnance"). Et non, les harmoniques pincées ne comptent pas, il s'agit uniquement d'un enjolivement dans ce foutoir dérangeant mais formidablement addictif.

Rappelant évidemment SUFFOCATION mais avec davantage de nuances, DYING FETUS des premiers jours mais avec bien plus de violence, ou du WORMED mais sans les envolées guitaristiques démentes, DEFEATED SANITY est singulier. Bien malvenus sont ceux qui jetteront dans les orties leurs engeances malsaines, qui sont d’évidence bien plus profondes que la brutalité primaire ne laisse paraître en façade. Une écoute intensive est donc inévitable pour ne manquer aucun coup de snare en contretemps de la rythmique fonçant tête baissée, ou pour apprécier les lignes de basse furieuses, au milieu des comment déjà ? Ah oui : "Oooooreeeeuhhhh". Brutal.

N.B. : L'édition Deluxe de 2018 contient trois titres supplémentaires, dont deux réenregistrements de "Psalms Of The Moribund" et de "Passages Into Deformity" ("Martyrium", déjà fou sur l’original se voit offrir un lifting qui le sublime encore plus) et un titre qui réapparaîtra sur "The Sanguinary Impetus". Ce voyage temporel fugace, nous faisant voyager entre 2007 et 2020 permet d’apprécier l’évolution musicale du combo, disons…subtile !

Morceaux préférés : Sans compter les bonus, car "Martyrium" est juste lunaire, "Coerced Into Idolatry", "Consumed By Repugnance", "Engulfed In Excruciation".

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   REMISSA

 
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- A.j. Magana (chant)
- Christian Kühn (guitare)
- Jacob Schmidt (basse)
- Lille Gruber (batterie, guitare classique)


1. Introitus
2. Consumed By Repugnance
3. Carnal Deliverance
4. Salacious Affinity
5. Engulfed In Excruciation
6. Coerced Into Idolatry
7. Blissfully Exsanguinated
8. Calculated Barbarity
9. Lurid Assimilation
10. Insecta Incendium (bonus Track V.2018)
11. Psalms Of The Moribund (bonus Track V.2018)
12. Martyrium (bonus Track V.2018)



             



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